vendredi 14 novembre 2014

45-55 ans : la tranche d'âge où l'on est le moins heureux...


À quel âge est-on le plus heureux ? Selon une étude de grande ampleur publiée dans la revue médicale The Lancet, notre bien-être suit une courbe en « u »... Avec une lente baisse de tonus dès la trentaine. 

À quel âge est-on le plus heureux ? À 20 ans, animés du sentiment que rien n'est impossible ? À la trentaine avec l'accomplissement professionnel et familial qui est censé l'accompagner ? Passés la quarantaine quand les enfants quittent le cocon familial et déchargent en partie les parents ? Rien de tout cela ! Le bonheur c’est à 60 ans et le creux de la vague est prévu entre 45 et 54 ans…
C'est ce qu’on apprend dans un article du site de la revue médicale The Lancet, conclusion d’une étude de chercheurs anglo-saxons sur l’évolution du bien-être aux différents âges de la vie.
Mais qu'entend-t-on par « bien-être », cette notion on ne peut plus vague et subjective ? Les chercheurs retiennent trois variantes. Une première revient à se sentir heureux et jouir des plaisirs en bon hédoniste. La deuxième relève plus du sentiment du devoir accompli. Enfin le bien-être eudémonique ou l'épanouissement ressenti après avoir trouvé un sens à sa vie.  

Bien-être et âge : la courbe en U

Rencontres, projets professionnels et personnels, le bien-être dépend évidemment de ce que nous vivons et l’épanouissement ne sera pas le même à 20 ans qu’à 40. S'appuyant sur le colossal sondage The Gallup World Poll, mené dans plus de 160 pays, les chercheurs se sont aperçus que le niveau de bonheur opère une courbe. Nous serions de moins en moins heureux entre 25 et 40 ans, de plus en plus ensuite pour atteindre le top du bonheur au cours de la soixantaine.
Le résultat suit la fameuse courbe en U, confirmée par les économistes David G. Blanchflower et Andrew J. Oswald, lors d'une étude de 2013 qui concernerait surtout les Européens. Si les économistes s’arrachent les cheveux depuis longtemps pour expliquer cette U-bend, rien n’est scientifiquement vérifiable. On peut supposer que s'exercent à la quarantaine toutes les pressions de la vie: des enfants adolescents ou qui peinent à entrer dans la vie active, des prêts à rembourser et des parents vieillissant dont il faut s'occuper. Tandis qu'au travail, il faut batailler pour espérer encore obtenir une promotion ou juste rester dans l'entreprise. 
La cinquantaine semble apporter une sagesse d’esprit. Après avoir construit sa carrière, sa famille, on profite où on revoit ses ambitions à la baisse et on se libère d'une certaine pression. N’oublions pas non plus que l’espérance de vie augmente et que l’on vieillit mieux. Et que la sexualité ne s'arrête pas avec les rides.

Vieillir rend heureux… si l’on vit dans un pays anglo-saxon

Cette apogée du bien être à la soixantaine ne vaut cependant que pour les résidents des pays anglophones à hauts revenus, comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. On peut aisément imaginer qu’il fait mieux vivre dans un pays avec de bonnes politiques de retraite, de santé et d’emploi des seniors par exemple. En Europe de l’Est et ex Union Soviétique, le refrain n’est pas le même et le bien-être décline avec l’âge. En Afrique, où la figure de la personne âgée fait office de référent et impose le respect, les niveaux de bien-être ne varient pas avec l’âge.   
En 2008, une étude de l’Insee sur la qualité de vie des Européens tous âges confondus, plaçait bel et bien l’Irlande et le Royaume-Uni dans le top 10, en termes de satisfaction globale et de satisfaction de niveau de vie. Pour le bien-être des seniors, les États-Unis, le Canada et les pays d’Europe du Nord figurait eux dans l’Index 2013 du Global Age Watch dévoilé par les Nations Unies et ciblant les pays dans lesquels il faisait bon vivre à plus de 60 ans.

Être heureux pour mourir plus vieux


La clef de la longévité ? Nourrir son bien-être en se passionnant et en s'occupant !
En plus de cette courbe liant qualité de vie et âge, pour les sondés, la perception du bonheur et la santé physique vont de paire. Sautes d'humeur, épisodes dépressifs, comme on aurait pu s'en douter, les maladies liées à l'âge, comme l’arthrite qui cause de fortes douleurs, altèrent le bien-être.
Dans l'autre sens, l'histoire est toute autre ! Être vieux et heureux semble être la clef de la longévité. Mais comment être heureux ? Passe-temps, passion, investissement en milieu associatif, tout ce qui fait se lever le matin ! L'étude anglaise English longitudinal study of ageing, passée en revue par les chercheurs, démontre que près d'un tiers des personnes les moins heureuses mourraient avant les joyeux. Et ce indépendamment de l'âge, du sexe, de leur santé physique ou mentale et des facteurs sociodémographiques. De quoi faire du bien-être des seniors un objectif politique et social aux différents coins du monde.
Quid de la France ? L'année dernière, le pays ne figurait qu'à la 18e position du palmarès des pays où il fait bon vivre pour les seniors. Mais nos sexagénaires se montrent cependant bien plus heureux que les jeunes.

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