mercredi 1 octobre 2014

Relations commerciales Israël/Chine : un pied de nez à BDS..


Israël est devenu un producteur de très haute technologie si essentiel, que l’un après l’autre, les pays étrangers modifient leur stratégie commerciale car ils ne peuvent, dans de nombreux domaines, se passer d’Israël sans prendre du retard.
Pour un pays à peine plus grand que la Basse Normandie (Gaza, que la propagande place au centre des conflits mondiaux, est plus petit que les Saintes-Maries-de-la-Mer, et oui, il y a même des zones inhabitées), et une population inférieure à l’Ile de France, Israël a réalisé des progrès spectaculaires dans un secteur économique d’avenir et à haute valeur ajoutée : la science et de la technologie.
D’un petit groupe d’industries jadis tournées principalement sur l’armement, ce secteur s’est transformé en une plaque tournante internationale si dynamique et essentielle, que ses partenaires étrangers modifient leur stratégie commerciale.
• Les entreprises informatiques israéliennes se classent parmi celles qui ont les plus fortes croissances et sont les plus innovantes au monde.
• Son industrie de l’armement high-tech est parmi les cinq plus grands producteurs et exportateurs mondiaux.
• Le pays est une destination phare pour le capital-risque et les investisseurs. On se souvient que le self made man milliardaire Warren Buffett – non juif, avait choisi une entreprise israélienne pour sa première acquisition majeure à l’étranger en 2006.
• Cisco, IBM, Intel, Microsoft, Apple, Google, Nortel, etc. y ont tous des centres de recherche et développement.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ainsi clairement résumé la situation économique israélienne : les chefs d’entreprises étrangers « viennent tous chercher les trois choses suivantes : la technologie israélienne, la technologie israélienne, et la technologie israélienne. »
Ces avancées économiques, dans un pays qui doit par ailleurs consacrer des ressources importantes pour se protéger contre l’islam radical sur trois de ses frontières (seuls les poissons de la Méditerranée nous laissent totalement tranquille), et malgré un système éducatif qui n’est pas au top mondial, ont conduit les décideurs politiques à comprendre que ces nouveaux liens commerciaux auraient une influence sur la diplomatie. 
De fait, elles contribuent à accroître le soutien international que beaucoup décrivent comme inexistant parce qu’ils veulent donner l’illusion d’un état juif abandonné de tous.
De fait, le ministre de l’économie, Naftali Bennett, déclarait l’an dernier que «la diplomatie peut suivre économie. » Le commerce, disait-il, aide Israël à « relativiser » l’obsession du monde sur la question palestinienne.
Résultat, les relations bilatérales entre la Corée, la Chine et l’Inde sont au plus haut.
Ces pays ne jouaient qu’un rôle marginal dans l’économie israélienne il y a encore deux décennies. Depuis, le nombre de co-entreprises israéliennes de haute technologie avec ces pays – dans les domaines de la R&D industrielle, le développement de logiciels pour les télécommunications, et la nanotechnologie – a grimpé en flèche.
Le gouvernement Netanyahu a fait du développement de ces liens commerciaux une priorité, et ses efforts ont été couronnés de succès.
Prenez l’Inde.
Ce pays compte sur la technologie israélienne pour stimuler le développement économique. Travaillant en étroite collaboration avec des experts israéliens, plusieurs gouvernements régionaux indiens ont adopté l’irrigation au goutte à goutte, technologie israélienne, qui a considérablement amélioré la vie des agriculteurs. 
Lors d’une visite à Jérusalem en 2012, le ministre des Affaires étrangères Shri SM Krishna a félicité Israël et l’a décrit comme un allié naturel : « Nous avons beaucoup appris d’Israël, en particulier dans le domaine de l’agriculture, de la science et de l’innovation technologique. »
En 2013, le volume total du commerce avec l’Inde a atteint 6 milliards de dollars, et il va augmenter pendant le mandat de Narendra Modi, un pro-israélien. Modi avait fait la promotion de liens plus profonds avec Israël bien avant son élection au poste de premier ministre. Il s’est appuyé sur l’expertise israélienne quand il était gouverneur du Gujarat de 2001 à 2014, et il a créé un centre de haute technologie local. En 2006, il s’est rendu en Israël afin d’apprendre des israéliens leur stratégie d’encouragement des start-up, où Israël est premier au monde devant même la Silicon Valley. 
Au moment de son élection, les observateurs l’appelaient «le meilleur ami d’Israël en Asie du Sud. »
Dans l’industrie de la défense, Israël est considéré comme le deuxième partenaire le plus important de l’Inde après la Russie. Les deux pays coopèrent étroitement dans la lutte antiterroriste et l’échange de renseignements et ont de nombreux accords de coopération et de co-production.
Regardons la Chine maintenant.
Le commerce bilatéral entre les deux pays s’est élevé à 8 milliards de dollars de 2013, et les décideurs politiques et investisseurs chinois, des pragmatiques, sont très attirés par l’innovation technique israélienne. Les exportations de haute technologie d’Israël vers la Chine ont augmenté de 170% depuis 2008.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a parlé d’une « forte complémentarité » des deux pays lors du Forum économique mondial de Davos.
Des entreprises israéliennes spécialistes du traitement de l’eau ont contribué à construire la première usine de dessalement de la Chine à Tianjin, la plus grande ville du Nord.
Dans l’ouest, les autorités chinoises ont intégré la technologie d’irrigation israélienne dans ses projets agricoles. Et dans le sud, un parc industriel sino-israélien a été récemment inauguré pour s’occuper de la gestion et du traitement de l’eau.
Lors d’une visite en Israël en mai dernier, Yongjie Chen, un membre de l’organe dirigeant du Parti communiste, a déclaré qu’Israël était «le meilleur endroit au monde pour l’investissement chinois … Vous devez venir en Israël pour comprendre ce que le terme «nation start-up»signifie vraiment.
Start-up Nation, le best-seller sur l’économie d’Israël, a été traduit en chinois et il a été recommandé aux responsables gouvernementaux de la province du Jiangsu par un chef du Parti communiste local.
La coopération dans le domaine de la Défense a été plus lent à démarrer en raison des réticences de Washington à la vente de technologies israéliennes sensibles à Pékin. Mais Israël et la Chine se rapprochent. L’année 2012 a marqué deux développements symboliques: la nomination de Matan Vilnai, un ancien général de Tsahal, comme l’ambassadeur d’Israël en Chine, et la visite de la 11e flotte de la marine chinoise au port israélien de Haïfa.
La Chine et l’Inde ont longtemps été des partisans inconditionnels de la cause palestinienne. L’Inde est devenue le premier état non arabe à reconnaître la légitimité de l’Organisation de libération de la Palestine et l’a invité à ouvrir un bureau à New Delhi en 1975. La Chine a accueilli une ambassade de l’OLP à Pékin dès 1974 et a fait une demande officielle pour être « l’un des les premiers pays à soutenir l’Etat de Palestine ».
Et même ces liens se distendent.
Certains observateurs ont fait remarquer que la Chine et l’Inde progressent lentement vers Israël. Les deux gouvernements ont été plus modérés dans leur critique lors du récent conflit avec le Hamas, par exemple, qu’ils ne l’avaient été au cours de la guerre de Gaza en 2008.
En Août, la ville de Kolkata en Inde a même accueilli une manifestation pro israélienne de 20.000 personnes.
Et en Chine, un haut fonctionnaire a attribué l’attitude «politique beaucoup plus positive envers Israël» du gouvernement à sa coopération en matière de technologie.
L’optimisme flamboyant, cependant, est prématuré, même si les signes pointent vers un maintien du statu-quo.
Plutôt que de prendre parti, la Chine et l’Inde ont plus cherché à trouver un juste milieu. Au cours de la dernière décennie, ils ont dépolitisé leur approche du commerce et de l’investissement dans la région, et ont poursuivi une coopération bilatérale simultanée avec de nombreux rivaux.
Sushma Swaraj, ministre des Affaires extérieures de l’Inde, a récemment déclaré à un groupe de délégués de la Ligue arabe, qu’il n’y avait pas de contradiction à « étendre un fort soutien à la cause palestinienne, tout en maintenant de bonnes relations avec Israël. »
Compte tenu de ces faits, la mauvaise nouvelle est qu’aucun de ces deux pays est susceptible de s’aligner de sitôt avec la position d’Israël sur le conflit avec les Palestiniens. La bonne nouvelle est que, les liens dans le domaine de la haute technologie vont de succès en succès, et donc le soutien politique aux Palestiniens, finalement, importe très peu.
Les relations économiques et politiques vont simplement passer par des voies séparées, comme ils l’ont fait jusqu’à maintenant.
Ce qui renvoie aux liens avec un autre partenaire commercial majeur : l’Union européenne. Les relations, les liens commerciaux et la coopération technologique se sont là aussi développés aux côtés de désaccord politique – voire même malgré eux.
Comme avec la Chine et l’Inde, les liens commerciaux entre Israël et l’Europe sont partis de très bas, et ont été stimulés par les progrès technologiques du pays.
José Manuel Barroso a d’ailleurs déclaré qu’ « un continent comme l’Europe, qui investit massivement dans l’innovation, a besoin d’avoir des liens étroits avec une «nation start-up», comme Israël. »
Lorsque l’opposition européenne à la politique d’Israël a atteint son apogée, aucun dirigeant européen n’était prêt à agir d’une manière qui risque de compromettre les relations commerciales avec l’état hébreu. 
Les appels au boycott ou aux sanctions ont trouvé un soutien négligeable aux niveaux les plus élevés d’élaboration des partenariats économiques, et l’avance d’Israël dans les domaines de l’innovation a tendance à marginaliser les appels au boycott – à part pour les oranges et les couches culottes évidemment.

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