mercredi 23 juillet 2014

l'inquiétante faiblesse de la société française..


Le quartier de Barbès à Paris et la ville de Sarcelles ont été mis à sac, il y a quelques jours, par des dizaines de jeunes gens, à l'occasion de manifestations de soutien à la population de Gaza. Le pays tout entier a regardé ce spectacle horrifiant dans la consternation générale. Une fois n'est pas coutume, responsables politiques et commentateurs médiatiques dénoncent et condamnent à l'unanimité ces incroyables scènes de guerre civile. Seul le NPAsoutient grotesquement les émeutiers.
Comme d'habitude, des abribus ont été détruits, des voitures brûlées, des CRS pris pour cible avec des pierres ou des barres de fer. Comme d'habitude ceux-ci ont répondu au gaz lacrymogène. Les dégradations matérielles et les affrontements entre policiers et manifestants sont déplorables mais courants. Mais où sommes-nous quand le trafic du métro est suspendu, les voyageurs débarqués des rames et contraints de marcher, protégés par la police, le long des voies aériennes ? 
Où sommes-nous quand les "manifestants", montrant par là que leur sauvagerie est sans limite, vont jusqu'à forcer l'entrée d'un hôpital (Lariboisière, dans le 10e arrondissement de Paris), qualifié par certains d'"hôpital sioniste" ? Où sommes-nous quand on a scande "Allah Akbar", comme un cri de guerre ?
Il est heureux, à ce titre, que la voix des musulmans qui réprouvent ces comportements innommables ait été entendue grâce à M. Boubakeur s'exprimant depuis l'Élysée, accompagné des représentants des autres religions. L'islam normal doit évidemment être considéré : il faut entendre, comme on dit, la grande majorité de ceux qui ne manifestent pas.

Impunité

Il n'en demeure pas moins que ces jeunes qui affirment bruyamment leur haine d'Israël et des Juifs ressemblent trait pour trait à des barbares, et que l'impunité dans laquelle ils mettent à feu et à sang des quartiers entiers du territoire français est inacceptable. Or la justice n'a prononcé à leur encontre, à ce jour, que trois peines de prison avec sursis et une relaxe, et il semble qu'il n'y ait que sept autres personnes qui soient appelées à comparaître. Une double question se pose : où sont passés les autres ? 
Comment se fait-il que ceux qui ont été interpellés s'en tirent à si bon compte ? (Cette chronique a été écrite avant la condamnation de quatre personnes impliquées dans les événements de Sarcelles à des peines de prison ferme, NDLR.)
La pratique qui consiste à répondre au moindre fait divers par une loi n'est pas la plus efficace ni la plus honnête. Mais ne rien proposer après des événements d'une telle gravité, c'est abandonner son poste. Comment se fait-il que le gouvernement n'ait pas proposé une idée pour éviter que de tels débordements se reproduisent ? 
Où sont les acteurs publics ? La responsabilité du ministre de l'Intérieur, du ministre de l'Éducation nationale ou de celui de l'Économie n'est-elle pas d'avoir au moins un petit début de réponse ?
La France est comme une mère qui, battue, moquée, poussée à bout par ses propres enfants, continuerait de les nourrir, de faire comme si de rien n'était, de s'incriminer elle-même en disant que c'est de sa faute, qu'elle n'a pas assez fait pour eux. 
On regarde ces jeunes avec tristesse, en sachant à peu près ce qui les a menés à cet état d'hébétude et de violence, mais on ne fait rien. Il faut agir. C'est la responsabilité de la majorité qui gouverne.

Intégration

Chacun sait, désormais, qu'au-delà d'un tiers de personnes d'origine étrangère dans une commune, l'intégration ne se fait plus. Chacun sait aussi que l'immigration, qui n'est pas par nature mauvaise, qui participe du dynamisme d'un pays, d'un peuple, d'une culture et d'une économie, est trop importante aujourd'hui, mal organisée et mal définie. 
La France est la cinquième puissance mondiale, dotée d'un des systèmes de solidarité les plus généreux au monde : elle est fondée à choisir qui elle accueille, et peut décider de préférer les bac + 5, ou ceux qui ont un emploi à leur arrivée, ou ceux qui ont un projet d'entreprise, aux autres. C'est dur, c'est pénible à entendre, c'est très antipathique, mais c'est ce qu'on appelle conduire une politique responsable.
Il est frappant de voir combien la puissance publique semble avoir renoncé à désenclaver les banlieues, à assurer la mobilité sociale, bref à permettre à ceux qui naissent dans un environnement défavorisé de s'en sortir à la force du poignet. C'était le but, par exemple, des internats d'excellence, que la gauche a supprimés par égalitarisme béat. Il faut remettre en chantier des solutions pour cette jeunesse qui grandit dans une société où tout est bloqué.
L'État français, la société française, la culture française montrent une inquiétante faiblesse, échouant à la fois à prévenir et à guérir. À travers les débordements de ces manifestations, c'est notre pays qui est rejeté, et avec lui sa culture, son histoire, l'avenir qu'il propose. À travers la haine d'Israël, c'est l'Occident qui est rejeté. C'est ce contre quoi Huntington mettait en garde, le choc des civilisations. 
À travers la haine des Juifs, c'est toute l'humanité qui en prend un coup, et l'ensauvagement qui progresse. L'État, l'école et l'université gratuites, les bibliothèques gratuites, les musées gratuits, c'est précisément le contraire de cela, c'est la civilisation. Celle-ci doit affirmer sa force et sa volonté de se maintenir contre ceux qui, la méconnaissant, l'affaiblissent.

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