jeudi 31 juillet 2014

Israël : un îlot de civilisation au milieu du chaos...


Je ne comprends pas l’hostilité à Israël des partisans de la droite nationale. Encore l’antisionisme inspiré par une gauche universaliste qui déteste l’idée nationale, qui veut défaire les frontières et aspire au métissage généralisé, ce racialisme inspiré de l’antiracisme, soit. Mais venu de partisans de Nicolas Dupont-Aignan ou même de Marine Le Pen, on ne se l’explique pas.
Plus inconséquent encore, les souverainistes qui condamnent Israël pour son non-respect des résolutions de l’ONU, ce machin créé pour faire barre aux nations, cette bombe atomique des petits, caisse de résonance de toutes les démagogies.
Israël et les États-Unis osent encore faire usage de leurs prérogatives d’État-nations, entre autres d’user des moyens de la guerre, de défendre leur souveraineté territoriale, et d’opter pour la préférence nationale en toutes matières. À Gaza, il nous en est donné une démonstration, humainement dramatique mais pourtant nécessaire, gravée au sceau de la raison d’État.
Israël n’est pas un modèle de démocratie, certes. Outre les Arabes israéliens tenus en citoyens de seconde zone sous un contrôle policier étroit et les Palestiniens soumis aux brimades et aux humiliations, la colonisation et le mitage de la Cisjordanie sont des entreprises machiavéliques aux effets pervers redoutables. 
Et puis cette détestable loi du talion du judaïsme, véritable hubrisde l’invincibilité — un œil, les deux yeux, une dent, toute la mâchoire — qui encourage l’extrémisme islamique.
Cependant, entre les prérogatives brutales et parfois injustes de l’État-nation et les renoncements humanitaristes, il faut choisir. Nous reprochons à Israël ce que nous ne pouvons plus faire. Les Européens ont choisi la politique des droits de l’homme et le démocratisme. Ils ouvrent tout grand leurs frontières et s’apitoient sur les misères du monde. Ils n’ont plus d’identité, renient leur culture et ont honte de leur passé. Le prix à payer de tous ces reniements sera démesuré.
Israël porte encore les couleurs de l’État-nation européen au cœur du Moyen-Orient, comme un îlot de civilisation au milieu du chaos arabo-musulman, de la Libye à la Syrie, de l’Irak au Soudan. Oui, civilisation : la preuve en est ce mur qu’ils ont dû ériger pour se garantir des terroristes. Depuis toujours, du limes romain à la grande muraille de Chine, les civilisés se servent de hauts murs pour se protéger des barbares.
Les manifestants pro-palestiniens ont raison sur un point. L’antisionisme ne se réduit pas à l’antijudaïsme. La preuve en est l’accueil enthousiaste réservé aux juifs orthodoxes antisionistes. L’antisionisme est, comme le droit-de-l’hommisme et l’européanisme béat, le signe de la haine de l’État et de la nation, et en fait la haine de la civilisation européenne.
Je finirai sur une anecdote. En 2011, dans un refuge de montagne au-dessus de Chamonix, je faisais la connaissance de quatre jeunes Israéliens. Nous avons sympathisé et discuté fort tard dans la nuit.
 À ma question de leur présence dans les Alpes, ils me répondirent qu’easyJet avait ouvert une liaison Genève-Tel Aviv. Alors que je m’étonnai que cette compagnie étendît ses vols « hors d’Europe », je les vexai malencontreusement car, en dépit de la géographie, les Israéliens se pensent comme des Européens à part entière.

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