jeudi 17 juillet 2014

Israël-Palestine: le rôle ambigu de l'Egypte...


L'Egypte voisin et acteur clé de la confrontation entre Israéliens et Palestiniens à Gaza cherche, malgré sa farouche hostilité envers le Hamas, à revenir dans le jeu en proposant une médiation. Voici pourquoi.
Après les frappes contre la bande de Gaza qui ont tué huit enfants palestiniens dont quatre dans le bombardement d'une plage mercredi, de nouvelles négociations entre Palestiniens et Egyptiens au Caire. 

Voisin de la bande de Gaza l'Egypte est l'un des principaux acteurs dans les relations entre l'exigu territoire Palestinien et l'Etat hébreu.  

Après le renversement du président Mohammed Morsi, en juillet 2013, les possibilités de médiation de l'Egypte se sont réduites, alors que l'ancien chef d'Etat issu des Frères musulmans avait activement contribué à la résolution de la crise de 2012 ("Pilier de défense").

Le bouclage de Gaza par l'Egypte


Maladivement hostile à la confrérie dont le Hamas est issu, le président Abdel Fattah al-Sissi une fois au pouvoir, a fait fermer les tunnels de contrebande qui permettaient le traffic d'armes, mais aussi l'approvisionnement de Gaza, asphyxié par le blocus israélien. 

Le terminal frontalier de Rafah, unique accès au territoire palestinien qui ne soit pas contrôlé par Israël est lui aussi très régulièrement bloqué.  
Le président égyptien a pourtant cherché à revenir dans le jeu, ces derniers jours, en proposant un premier cessez-le-feu, lundi. 

Une trêve rejetée par le Hamas et négociée avec Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne qui entretient, lui, les meilleures relations avec Sissi, mais dont la légitimité auprès des Palestiniens est de plus en plus réduite.
  
Sissi veut probablement "montrer que l'Egypte reste un pilier incontournable, qu'elle peut encore se rendre utile en proposant sa médiation", estime Sophie Pommier, professeur à Sciences-Po Paris. Un message adressé notamment aux Etats-Unis qui avait notamment porté à l'actif de Mohamed Morsi la négociation d'une trêve à Gaza à l'été 2012.  


Erreurs de calcul


Sur le plan intérieur, "le régime doit avoir au moins l'air de faire quelque chose pour les "frères" palestiniens, thème qui reste mobilisateur dans son pays", complète la politologue, en dépit de la propagande farouche de médias aux ordres contre le mouvement islamiste.  

L'ex-général rêve, tout comme le gouvernement israélien, de briser l'accord inter palestinien et d'affaiblir le Hamas. "Il fait le pari d'un retournement de la population de Gaza contre ses dirigeants islamistes qui pourrait leur imputer les massacres dont elle est victime", estime Sophie Pommier. 

Pourtant, "ni Israël ni le régime égyptien n'ont intérêt à détruire le Hamas, au risque de voir d'autres groupes bien plus radicaux monter en puissance", ajoute la chercheuse. 

"Ils le savent, mais les Israéliens ont déjà montré qu'ils ne maîtrisaient pas forcément tous les coups sur l'échiquier: ils se sont réjouis de la chute de Mohammed Morsi et n'ont pas réalisé qu'en affaiblissant le Hamas, ils favorisaient la réconciliation inter palestinienne dont ils ne veulent pas". 

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient

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