jeudi 24 avril 2014

Quel succès pour Kerry ! Au terme de neuf mois d’entretiens, il est parvenu à faire la paix entre le Hamas et le Fatah !

Image à la Une : Abbas et Hanieyh sur l’affiche, à côté d’une photo d’Arafat. Crédit photo : flash 90

Les factions rivales du Hamas et du Fatah ont conclu un accord d’union mercredi après-midi, couronnant les neufs mois de pourparlers de paix du Secrétaire d’Etat John Kerry d’un grand succès, celui de la naissance de jumeaux siamois politiques, garants de la destruction de l’Autorité palestinienne.

Les grandes lignes de l’accord ont été signalées ici. [here]

Le Hamas a annoncé la nouvelle à Gaza, confirmée par les fonctionnaires de Ramallah à l’Agence de Presse Ma’an basée à Bethléem : la paix entre le Hamas et le Fatah sera finalisée dans les cinq semaines, avec des élections prévues dans six mois.

Les deux factions rivales ont accepté de libérer les prisonniers politiques que chacune des  parties détient.

Le Hamas et le Fatah étaient tous deux sous administration unifiée de l’Autorité palestinienne jusqu’en 2006, lorsque les États- Unis, comme à l’accoutumé, ont fait exploser l’ensemble en encourageant des élections démocratiques qui ont permis au Hamas de gagner la majorité à l’Assemblée législative de l’AP et de ridiculiser  la Secrétaire d’Etat américaine de l’époque –  Condoleezza Rice.

Un an à peine après les élections, le Hamas et le Fatah ont fait la guerre tous azimuts dans la bande de Gaza. Les troupes du Fatah entraînées par les américains qui ont survécu à l’épreuve, se sont sabordés comme des lapins effrayés et se sont retranchées à Ramallah tandis que le Hamas prenait le contrôle de Gaza et poursuivait sa lutte pour transformer la vie de ses citoyens en enfer.

Tous les accords d’unité antérieurs ont explosé en vol, mais cette fois qu’importe, à moins d’une semaine de la fin officielle des neuf mois de facéties de Kerry, ce dernier va pouvoir annoncer qu’il est bien involontairement parvenu à un accord de paix. Compte tenu des valeurs inversées dans le monde d’aujourd’hui, il ne serait pas étonnant qu’il obtienne un prix Nobel pour couronner tous ses efforts.

Le Ministre des Affaires étrangères d’Israël, Avigdor Lieberman, et le chef du parti Jewish Home, Naftali Bennett ont réagi à l’accord d’union prévu par les déclarations les plus superflues de l’année.

Lieberman a déclaré: «Il est impossible de faire la paix à la fois, avec Israël et le Hamas, une organisation terroriste qui appelle à la destruction d’Israël,» et Bennett a qualifié l’unité d’«alliance terroriste».

Plus intéressante sera la réaction de l’administration Obama, à commencer par le point de presse quotidien de mercredi au Département d’État des États-Unis, dont les porte-paroles sont certainement en entretien avec Kerry pour envisager comment sortir du piège que toute l’administration a mis en place, sans même faire allusion, ou à peine au « Hamas » ces neuf derniers mois.

Comme dirait Kerry dirait, «’Poof’, et c’est parti.»

» Poof  » est parti, mais le Hamas est dans le coup, à coups de butoirs, quand ce ne sont pas des tirs.

Bassem Naim, un conseiller aux affaires étrangères le Premier ministre de facto de Gaza, Ismaïl Haniyeh a été cité par le Washington Post il ya deux mois : «Les pourparlers qui ne prennent pas en considération Gaza vont échouer. Obama voit la bande de Gaza comme une question secondaire, et il croit que la bande de Gaza et le Hamas ne sont pas au centre des choses, parce que nous ne participons pas à ces négociations. 

Cela reflète une sorte de naïveté, car la réussite ou l’échec de tous les efforts dépend de la bande de Gaza».

Obama naïf ? Comment est-ce possible ?

Il a une stratégie grandiose, comme toutes ses autres stratégies qui ont échoué pour un nouveau Moyen-Orient. Kerry devait forger un «cadre» pour la paix, noyant Israël dans un enchevêtrement dont il ne pourrait sortir, puis amener le Hamas avec une sorte de double langage fantaisiste pour serrer la corde. Le président Barack Obama, lors de sa visite en Israël et à Ramallah l’an dernier a dit: 
«S’il y a un modèle que les jeunes palestiniens de Gaza regardent et voient, c’est la Cisjordanie, les palestiniens sont capables de vivre dans la dignité, avec l’auto- détermination, c’est quelque chose que les jeunes de Gaza vont vouloir.»
Comme dans l’histoire de Pourim, il s’est fait un nœud coulant pour lui-même.

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