DÉBAT - Les médias internationaux, et notamment les tabloïds britanniques, n'ont pas oublié de rappeler les déclarations polémiques passées de l'ex-cardinal de Bueno Aires, approuvant notamment la position de l'Argentine sur les îles Malouines. Autre points tendancieux : son rôle sous la dictature argentine, et son conservatisme quant aux valeurs de la famille et l’homosexualité.
Les Malouines "sont les nôtres", avait dit Jorge Bergoglio
Les journaux britanniques saluent la décision du Vatican d'avoir regardé au delà des mers pour choisir un chef mais le Times et le Sun relèvent des déclarations du Pape François de 2011 affirmant que les îles disputées sont "les nôtres".
"Nous espérons que ses sermons passés approuvant la position argentine ne seront pas répétés", écrit le Sun dans son éditorial.
"Il (le pape François) pourrait soutenir la Grande-Bretagne en ramenant à la raison les responsables argentins", ajoute le quotidien. Selon le tabloïd, l'ancien archevêque de Buenos Aires a affirmé devant des journalistes en 2011: "Les îles Malouines sont les nôtres. Le respect vis à vis des personnes qui ont donné leur vie pour elles ne doit pas se perdre. C'est notre pays. Les Malouines appartiennent à l'Argentine".
"Il sera toujours le bienvenu en Grande-bretagne"
Le Premier ministre britannique David Cameron s'est félicité mardi du "oui" quasi-unanime au référendum sur le maintien des Malouines dans le giron du Royaume-Uni, mais la présidente argentine Cristina Kirchner l'a qualifié de "parodie".
"La main de Dieu", en référence à Maradona
Le journal affirme cependant que le pape François sera "toujours le bienvenu en Grande-Bretagne". Le Sun publie à la une la photographie du souverain pontife saluant la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre avec la manchette "la Main de Dieu" en référence à la légende du football argentin Diego Maradona qui avait marqué un but de la main contre l'Angleterre lors de la Coupe du monde de 1986.
Opposé au mariage gay
Opposé au mariage gay
Par ailleurs, on considère Jorge Bergoglio proche du mouvement conservateur italien "Communion et Libération", l'un des groupes soutenus par Jean Paul II pour insuffler un nouveau élan à l'Eglise face à la sécularisation croissante dans les pays riches. Opposé au mariage gay, il avait expliqué que l'homosexualité était une "attaque destructrice contre les intentions de Dieu".
Des relations difficiles avec les politiques argentins
Lors de l'une de ses rares apparitions en public, l'archevêque de Buenos Aires n'a pas mâché ses mots à l'égard des responsables politiques et de la société argentine. Il entretient une relation difficile avec l'actuelle présidente Cristina Fernandez et son défunt mari, Nestor Kirchner.
Trop indulgent avec la junte militaire ?
Le rôle du futur prélat pendant la dictature militaire (1976-1983) prête pour certains à controverse. Fortunato Mallimacci, ancien doyen de l'université de Buenos Aires, a dit un jour qu'il "(...) a été très indulgent avec les militaires".
Dans un livre intitulé "Le Silence", le journaliste Horacio Verbitsky reproche au futur pape d'avoir retiré sa protection à deux prêtres jésuites, ce qui aboutit in fine à leur arrestation.
Ses partisans réfutent
Ceux qui le défendent disent que ces affirmations ne sont étayées par aucune preuve et qu'au contraire, il a aidé de nombreux opposants à la junte à s'enfuir.
"Il a le tempérament d'un modéré", croit savoir pour sa part sa biographe, Francesca Ambrogetti, qui a interrogé le futur pape François sur une période de trois ans.
En France, ses soutiens français, à l'image du cardinal Poupard et du père Horacio Brito (recteur des sanctuaires de lourdes), ont loué, sur RTL, son "humanité", sa "bonté" et sa "simplicité".
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