vendredi 22 février 2013

GAZA : Morsi balance ses eaux usées dans les tunnels.....




C’est le porte-parole de l’armée égyptienne, qui annonce cette nouvelle : l’armée a identifié 225 tunnels souterrains, aux frontières Egypte/Gaza, et la destruction de ces tunnels se poursuit. Selon "Al-Youm Al-Sabah", citant le général Ahmad Mohammad Ali.
"certains de ces tunnels ont plusieurs sorties et certains donnent, dans des maisons de particuliers, en Egypte, ce qui rend difficile leur reconnaissance. Pour le moment, nous avons réussi à identifier 550 entrées de tunnels. Nous allons détruire ces tunnels, en les innondant".

Cette grande trahison a fait réagir le Hamas, dont l’un des cadres, Khalil Al Hiya vient de reconnaître que "ces tunnels constituent la seule voie d’accès de la population de Gaza vers l’extérieur, et le fait de les détruire équivaut à faire passer, à nouveau, les Gazaouis, sous le régime du blocus". 


"Nous appelons l’Egypte à ouvrir le point de passage de Rafah et à autoriser la circulation de biens et d’hommes, et cet appel va aussi en direction d’Israël, à l’origine de ce blocus".
IRIB

L’Égypte s’attaque aux tunnels de Gaza

Les Frères musulmans du Caire inondent d’eau les réseaux souterrains des islamistes palestiniens pour rétablir la sécurité dans le Sinaï... et rassurer Israël.

Un Palestinien sort d’un tunnel de contrebande situé entre la bande de Gaza et l’Égypte, AFP

"La politique n’a ni père ni mère ; elle n’obéit qu’aux intérêts." Le Hamas palestinien ferait bien de méditer sur ce dicton millénaire perse. Les islamistes au pouvoir à Gaza viennent en effet de subir un véritable camouflet de la part des autorités égyptiennes, pourtant issues comme eux de la confrérie des Frères musulmans. L’affront est de taille : 

Le Caire a tout bonnement décidé cette semaine d’inonder les tunnels de contrebande permettant aux Palestiniens de contourner le blocus imposé par Israël depuis 2007.

Près de 10 % de la nourriture destinée à l’enclave palestinienne transite par ce réseau souterrain développé, ainsi que des armes sophistiquées. "Nous nous servons de l’eau pour fermer les tunnels", a indiqué mercredi à Reuters un membre de la sécurité égyptienne au Sinaï, désert qui borde la frontière avec Gaza, précisant que l’opération avait débuté cinq jours plus tôt. Une opération qui tranche avec le rapprochement affiché jusqu’ici par Le Caire en direction de ses "cousins" de Gaza.

Promesses non tenues.........

Durant la campagne présidentielle, les Frères musulmans avaient en effet promis de rompre avec l’ère Moubarak en ouvrant la frontière avec Gaza, rompant de facto le blocus israélien. Cette promesse s’était finalement traduite par une simplification du transfert de personnes au point de passage de Rafah, à la frontière entre les deux pays. 

Le nouveau pouvoir égyptien a également servi de médiateur entre Israël et le Hamas, pour décrocher un cessez-le-feu, après les affrontements qui ont fait 169 morts, dont 163 Palestiniens en majorité des terroristes, en novembre dernier. Le Caire joue depuis le même rôle, pour tenter d’arracher au Hamas et au Fatah, au pouvoir en Cisjordanie, un accord de réconciliation nationale.

Mais en parallèle, des attaques djihadistes se sont multipliées dans le Sinaï, vaste péninsule égyptienne particulièrement sensible, en raison des tensions avec la communauté bédouine qui y vit, et des multiples trafics en direction de Gaza. 

"Certains groupes palestiniens en ont profité pour pénétrer en territoire égyptien et ainsi viser Israël", affirme Olivier Danino*, chercheur à l’Institut français d’analyse stratégique (Ifas). La violence a franchi un nouveau pallier le 5 août 2012, lorsqu’un commando djihadiste a pris d’assaut un poste-frontière entre l’Égypte et l’État hébreu. Après avoir tué 16 policiers égyptiens, les assaillants avaient réussi à pénétrer en territoire israélien à bord d’un véhicule blindé, avant d’être neutralisés par Tsahal.

Aide américaine

Dès lors, le président égyptien Mohamed Morsi s’est engagé à reprendre le Sinaï en main. "Ordre a été donné cet été d’inonder des dizaines de tunnels de contrebande en réponse aux multiples attaques contre Israël", affirme Olivier Danino, pour qui les récentes inondations ne sont donc pas une nouveauté. "Si le nouveau pouvoir au Caire souhaite rééquilibrer sa position dans le conflit israélo-palestinien, ses intérêts ne diffèrent pas de l’ère Moubarak", estime ce spécialiste du Hamas. 

"Il s’agit tout d’abord pour lui de sécuriser le Sinaï, afin d’éviter l’essor d’un nouveau conflit régional, mais également d’éviter toute dégradation de ses relations avec le voisin israélien."

Engluée dans une grave crise économique, l’Égypte n’a certainement pas besoin de rompre la paix froide en vigueur depuis 30 ans entre elle et Israël. 

Peinant à obtenir du Fonds monétaire international un prêt de 4,8 milliards de dollars, Mohamed Morsi ne peut certainement pas se permettre de renoncer à l’aide économique américaine, qui s’élève chaque année à 2,1 milliards de dollars. Pour le Hamas, qui avait pourtant décidé l’été dernier de fermer provisoirement les tunnels, en gage de bonne volonté, la pilule a du mal à passer.


En témoigne cette réaction pour le moins maladroite du parti islamiste gazaoui qui, pour ne pas perdre la face, a annoncé mercredi avoir lui-même fermé des centaines de ses tunnels souterrains, car certains "servent à introduire des produits toxiques interdits", rapporte l’Agence France-Presse. Pourtant, si les dirigeants palestiniens rechignent à critiquer ouvertement leurs "frères musulmans" du Caire, d’autres se montrent bien plus loquaces. 

"Nos frères du Hamas pensaient que Morsi allait ouvrir ses portes à Gaza. J’ai l’impression qu’ils se sont trompés", a ainsi déclaré à Reuters le "propriétaire" de l’un des tunnels.


(*) Olivier Danino, auteur de Le Hamas et l’édification de l’État palestinien (éditions Karthala).

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