Des briquets israéliens enflamment l'aéroport de Beyrouth
par Mylène Sebbah
L'aéroport international de Beyrouth au Liban pourra difficilement s'en remettre.
Un exploitant de la zone "Duty free" a été pris en flagrant délit de "collaboration" avec Israël pour avoir importé des… briquets made in Israël.
Le négociant avait pourtant bien pris soin d'enlever tout indice pouvant indiquer leur provenance : étiquettes, logos et même les inscriptions en hébreu de l'emballage, avant de placer le produit en vitrine.
Mais la direction du magasin a oublié les inscriptions sur les boîtes expédiées à l'entrepôt.
Après dénonciation, une enquête diffusée la semaine dernière sur la chaîne de télévision Al-Mayadeen (souvent soupçonnée d'être le paravent du Hezbollah et de l'Iran) démontait le "complot" et donnait la traduction de l'inscription hébraïque, révélant que les briquets portaient le logo de la société James Richardson qui exploite la licence Duty free à l'aéroport Ben Gourion en Israël depuis les années 1980.
Des journalistes ont traqué la filière des briquets "ennemis" et remonté la source.
Ainsi le quotidien libanais Al-Akhbar explique-t-il que le formulaire administratif d'origine collé sur les boîtes porte comme destination principale Tel-Aviv-Milan.
C'est à l'arrivée des marchandises à Milan qu'un autre formulaire a été apposé, dissimulant l'adressage israélien.
"L'enjeu ce n'est pas tant de permettre à Israël de tirer profit de ces transactions commerciales", se défend Ahmad Merhi, un avocat qui milite contre la normalisation économique avec Israël.
Il admet que la valeur de ces briquets en soi est négligeable. "Mais, soutient-il, le danger de ce genre d'échanges réside surtout dans la promotion de l'idée qu'il pourrait y avoir des produits israéliens au Liban".
Faire affaire avec des sociétés israéliennes, que ce soit directement ou non, est une infraction, en droit libanais, passible d'une peine de prison de trois à 10 ans.
Faire affaire avec des sociétés israéliennes, que ce soit directement ou non, est une infraction, en droit libanais, passible d'une peine de prison de trois à 10 ans.
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