Après DSK, qui accuse « Le Nouvel Observateur » de « publication commerciale et crapoteuse », c’est au tour d’Anne Sinclair d’écrire une lettre ouverte au magazine sur le site du Point.
Elle réagit à la diffusion des bonnes feuilles du livre « Belle et Bête » (ed. Stock) de Marcela Iacub.
« Vous accréditez la manoeuvre d’une femme perverse et malhonnête, animée par la fascination du sensationnel, et l’appât du gain », écrit Anne Sinclair, à l’adresse de Laurent Joffrin et Jérôme Garcin, à la direction de l’hebdomadaire.
En coulisses, Anne Sinclair semble davantage énervée par ses confrères, que par l’ex-maîtresse de DSK.
Elle se réserve le droit de poursuivre le Nouvel Observateur.
Marcela Iacub et l’homme « cochon »
C’est une liaison de sept mois avec Dominique Strauss-Kahn, après l’affaire du Sofitel de New York, que raconte Marcela Iacub, dans son livre à paraître le 27 février.
La juriste et philosophe spécialiste de l’étude des moeurs avait pris la défense de DSK dans « Une société de violeurs ? » paru en janvier 2012.
C’est dans la foulée que leur histoire a commencée.
Dans une interview donnée au « Nouvel Observateur », elle qualifie l’ancien directeur du Fonds monétaire international d’« être double, mi-homme mi-cochon ».
Elle affirme que tout est vrai dans son ouvrage, mais dit avoir fait appel au « merveilleux » pour les « scènes sexuelles ».
« L’homme est affreux, le cochon est merveilleux même s’il est un cochon.
C’est un artiste des égouts, un poète de l’abjection et de la saleté », décrit-elle à propos de DSK.
Anne Sinclair répond aux attaques de Marcela Iacub
La philosophe a des mots très sévères envers Anne Sinclair, qu’elle a rencontré durant la rédaction de son livre, sous un faux prétexte.
« La conversation avec Anne Sinclair a été fondamentale.
Elle a été très gentille, mais j’ai compris à quel point elle est convaincue qu’elle et son mari - car je rappelle qu’ils n’ont toujours pas divorcé - appartiennent à la caste des maîtres du monde.
Elle m’a dit la phrase que je rapporte dans le livre : "Il n’y a aucun mal à se faire sucer par une femme de ménage (...).
Mais, pour elle, le monde est séparé entre les maîtres et les serviteurs, entre les dominants et les dominés, et c’est normal.
Cela m’a un peu effrayée.
Comme si on vivait dans la société de l’Ancien Régime. » déclare l’auteure.
Dans une lettre adressée à Laurent Joffrin et Jérôme Garcin, publiée sur le site du Point, Anne Sinclair taxe ce récit de mensonger, avant de s’en prendre violemment à la démarche de l’hebdomadaire qu’elle estime « méprisable ».
« Cette femme s’est introduite chez moi sous le prétexte fallacieux de me témoigner sa sympathie et elle a fait un récit trompeur et fielleux de notre entrevue en se livrant à une interprétation diffamatoire et délirante de mes pensées » déclare la patronne du Huffington Post français.
DSK entend déposer plainte
Il faut dire que Marcela Iacub n’y va pas de main morte avec le patron du FMI.
« Le cochon, c’est (...) le plaisir, l’immédiat, c’est (...) la plus belle part de l’homme.
Et en même temps, le cochon est un être dégueulasse, incapable d’aucune forme de morale, de parole, de sociabilité, poursuit-elle.
L’idéal du cochon, c’est la partouze : personne n’est exclu de la fête, ni les vieux, ni les moches, ni les petits. (...)
Alors que DSK m’a toujours semblé être franchement à droite, ce communisme sexuel auquel il aspire en tant que cochon me réjouit », raconte Marcela Iacub.
Dans une lettre ouverte envoyée au « Point », DSK se dit « saisi d’un double dégoût », celui « d’une femme qui séduit pour écrire un livre » et celui à l’égard du « Nouvel Observateur » « s’avilissant dans une publication commerciale et crapoteuse ».
Parlant d’« atteinte méprisable à (sa) vie privée et à la dignité humaine », DSK a « demandé à (ses) avocats d’étudier toutes les voies légales pour combattre cette abomination ».
Delphine Perez et Christophe Goudailler /Le Parisien.fr
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EXCLUSIF. DSK : "Une atteinte méprisable à ma vie privée et à la dignité humaine"
Dominique Strauss-Kahn est offensé par la une du "Nouvel Observateur" sur le livre de Marcela Iacub racontant sa liaison avec lui. Il répond vertement.
Marcela Iacub affirme avoir eu pendant sept mois une liaison avec Dominique Strauss-Kahn. Elle publie cette semaine un livre, Belle et bête (éd. Stock), qui revient sur cette "expérience".
Le Nouvel Obs lui consacre sa une, 8 pages, et présente plusieurs passages du livre ainsi qu’une interview de l’auteur. Très choqué par les révélations très intimes du livre, Dominique Strauss-Khan nous a fait parvenir une lettre ouverte qu’il adresse à Jean Daniel, éditorialiste, cofondateur et "âme" de l’hebdomadaire.
Cher Jean Daniel,
À la lecture du Nouvel Observateur de ce jeudi, je suis saisi d’un double dégoût.
Celui que provoque le comportement d’une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement et, ce faisant, abondant dans le sens des médias que naguère elle critiquait vertement. Au-delà du caractère fantasmatique et donc inexact du récit, c’est une atteinte méprisable à ma vie privée et à la dignité humaine.
Peut-être le dégoût est-il plus grand encore à l’égard du Nouvel Observateur qui, inquiet de perdre des lecteurs, et on comprend pourquoi, imagine son salut en s’avilissant dans une publication commerciale et crapoteuse qu’on croyait réservée à la presse de caniveau. L’ancien "grand journal de la conscience de gauche" vient de sombrer dans une opération qui donne la nausée.
Dans ces conditions, j’ai demandé à mes avocats d’étudier toutes les voies légales pour combattre cette abomination.
Avec mes sentiments néanmoins respectueux à l’égard de votre personne,
Dominique Strauss-Kahn
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