Un vendeur iranien de pistaches, dans le bazar de Téhéran, en février 2012. © Vahid Salemi / Sipa
De son côté, le directeur de la chambre des exportations de l'Iran, Asadollah Asgaroladi, a indiqué qu'une telle interdiction n'aurait que peu d'effets sur les prix, mais qu'elle coûterait en revanche à l'Iran quelque 500 millions de dollars, a-t-il souligné dans une interview à l'agence de presse semi-officielle Fars News.
En effet, à l'image du caviar, la grande majorité (70 %) des pistaches iraniennes sont vendues à l'étranger. Ainsi, Asadollah Asgaroladi a averti que la mesure renforcerait en réalité le meilleur ennemi de la République islamique : les États-Unis.
Privés de la pistache iranienne depuis qu'ils ont mis Téhéran sous embargo commercial en 1979, les Américains développent depuis leur propre industrie de pistaches, notamment en Californie, où la production a dépassé celle de l'Iran en 2012.
Ce n'est pas le cas d'Israël. Comme le rapportait Frédéric Lewino dans Le Point en août 2010, l'État hébreu, premier consommateur au monde de pistaches (par tête d'habitant), s'est longtemps approvisionné en Iran, pourtant son grand ennemi déclaré, jusqu'à ce qu'il se fasse rappeler à l'ordre par Washington.
La guerre de la pistache
En décembre 2007, Mark Keenum, le sous-secrétaire américain à l'Agriculture, a sommé Israël de cesser toute importation de pistaches iraniennes au nom du respect des sanctions onusiennes contre Téhéran. De son côté, la France a depuis longtemps basculé dans l'escarcelle des pistaches américaines, important la quasi-totalité de ses pistaches de Californie. Est-ce donc la menace de servir les intérêts du "Grand Satan" qui a rapidement amené les autorités iraniennes à réagir ?
Le ministre adjoint du Commerce, Hamid Safdel, a en tout cas annoncé samedi la levée de l'interdiction sur les exportations de pistaches, à condition que celles-ci soient vendues aux consommateurs locaux "à des prix raisonnables", rapporte dimanche le quotidien économique Donya-e-Eqtesad. Son supérieur, Mehdi Ghazanfari, a quant à lui assuré que tout serait mis en oeuvre pour que les Iraniens ne manquent pas de pistaches avant le jour fatidique de Norouz..
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