Une semaine en Israël : de Biberman à Johnny....

Editorial de la semaine du 03/11/2012..........

Par Marc Femsohn pour Guysen International News 

Décidément, en Israël, rien ne se passe jamais comme ailleurs, c'est aussi ce qui rend ce pays si passionnant et si attachant. Prenons l'exemple des élections. En France, à l'approche d'une consultation électorale, aucun suspense, on connait à l'avance les partis qui se présentent, à gauche comme à droite.
Ici, la tête nous tourne. 

Chaque jour, un nouveau parti fait son apparition et vous avez intérêt à suivre.

Aujourd'hui, c'est au tour des Ethiopiens d'annoncer la présentation d'une liste baptisée "Ahim Anahnou (tous frères). Ils dénoncent la méthode des grands partis qui ont chacun leur Ethiopien qu'ils utilisent comme gadget. Ils n'ont pas tort sur le fond, mais ils manquent de clairvoyance sur la forme. Les listes ethniques vont à l'encontre du sionisme.

Nous allons peut-être assister à la formation d'une liste menée par Moshé Kahlon, un représentant de la société civile, actuellement encore au Likoud, qui fit un brillant et efficace passage au ministère des Télécommunications avant d'être nommé ministre des Affaires sociales. 

Selon un sondage, Kahlon, s'il se décidait à quitter le Likoud, alors qu'il annoncé, il y a quelques jours, qu'il abandonnait la vie politique, pourrait réunir une vingtaine de mandats au détriment du parti de Netanyahou et du Shass.

Si Kahlon entrait effectivement dans la campagne, ce serait un désastre pour le nouveau personnage politique de cette campagne électorale, Monsieur BIBERMAN.

Ne cherchez pas, vous le connaissez tous. Biberman a tout misé sur l'union de la droite se disant que s'il réunissait jusqu'à présent 42 mandats (le total Likoud + Israël Beteïnou), il pourrait bien obtenir 50 sièges à la prochaine Knesset et être ainsi plus à l'abri des petits partis et de leurs marchandages. 

Mais monsieur Biberman risque fort de déchanter, n'ayant peut-être pas pris suffisamment en compte la fébrilité des électeurs israéliens qui n'a d'égale que la versatilité de ses élus.
Biberman incarne l'élite ashkénaze qui va faire fuir une part non négligeable des électeurs séfarades, dont les anciens électeurs de Shass, qui ne vont pas manquer de retourner au bercail, surtout après la "résurrection d' Arieh Déri".

Biberman pose un sérieux cas de conscience aux vétérans du Likoud : comment rester fidèle aux valeurs de Jabotinsky et de Menahem Begin qui représentent une idéologie solidement ancrée dans l'histoire, la culture et les racines de ce pays tout en s'alliant avec Israël Beteïnou dont les références démocratiques nous expédient à la Russie de Poutine ?

Par ailleurs, Menahem Begin, dont la moralité et l'intégrité étaient reconnues de tous, y-compris par ses ennemis, se serait-il allié avec un homme contre lequel la police recommande l'inculpation pour "corruption, blanchiment d'argent, fraude, subornation de témoins, et entrave à la justice dans le cadre d'une enquête" ?

Car de Bibi ou de Lieberman (d'où la contraction BIBERMAN, mais vous l'aviez deviné…), le plus retors n'est pas celui qu'on pense.

Lieberman a tout à gagner. 

L'accord de liste commune a été soumis au vote à main levée des militants du Likoud, alors que personne ne l'a lu, tout simplement parce qu'il n'est même pas écrit, après des négociations en vue de cette manœuvre ayant duré plus d'un an de l'aveu même de Lieberman, une preuve de plus que les positions des deux partis sont pour le moins éloignées.

Netanyahou a proposé à Lieberman le portefeuille de son choix : Affaires étrangères, Finances ou…Défense.
La liste sera composée paritairement de membres du Likoud et d'Israël Beteïnou (N°1 Netanyahou, N°2 Lieberman et ainsi de suite) à la différence que les candidats du Likoud, qui se battent maintenant pour un nombre plus réduit de places, devront se présenter à des primaires le 25 novembre, alors que ceux d'Israël Beteïnou seront nommés par le tsar Lieberman. 

Chacun avec ses traditions démocratiques…

Tout cela pourrait profiter à la liste Yesh Atid de Yaïr Lapid qui a axé son programme sur l'éducation et le social, sans toutefois omettre le volet sécuritaire sur lequel il est très proche des positions du Netanyahou d'avant BIBERMAN.

Enfin, le parti travailliste Avoda de Shelly Yechimovitch récupère plusieurs transfuges du parti moribond Kadima et, selon l'avis de tous les commentateurs, pourrait bien causer une énorme surprise le 22 janvier prochain.

Cette configuration pourrait néanmoins être bouleversée par les décisions de Tsipi Livni et Ehoud Olmert, les éternels "j'y vais ou j'y vais pas". L'une pour des questions d'ego, l'autre en raison de l'épée de Damoclès judiciaire suspendue sur sa tête.

Vous suivez toujours ? D'accord, je vous fais grâce des petits partis, on verra cela une autre fois. 

Comme la tête nous tourne, il fallait bien se détendre un peu.

Justement. "Ah que coucou", il est arrivé à point nommé et je voulais lui rendre hommage, car c'est un homme de parole, en plus d'être un immense artiste.

Johnny, puisqu'il s'agit de lui, est venu allumer le feu cette semaine à Tel Aviv.

Cela faisait un an qu'il était annoncé et nous avions tous des doutes quant à sa venue. Les uns s'inquiétaient pour sa santé, d'autres appréhendaient les pressions des boycotteurs. Et nous avions tort. 
Il est apparu solide comme un roc..keur. Johnny n'est pas du genre à se laisser intimider, mais c'est l'apanage réservé aux géants, ils sont intouchables. 

Rien de comparable à ceux, et surtout celle, qui renoncent et se couchent lorsque leur "paradis" s'effondre dès le premier hurlement de quelques minables antisémites déguisés en antisionistes.

Johnny s'est produit à Tel Aviv comme à New York, Londres ou Moscou, telle est la réalité rassurante pour Israël. Pas de différence.

Après Michel Fugain, Patrick Bruel, Gad Elmaleh, Laurent Gerra, Arthur, Patricia Kaas, Serge Lama, Mireille Mathieu, Danny Brillant, Lara Fabian et tant d'autres, à quand Charles Aznavour, Eddy Mitchell et Michel Sardou ?

Shalom et merci Monsieur Hallyday, ainsi qu'à toute votre équipe, d'être venu en Israël, de nous avoir fait ce cadeau de votre présence.
Mardi soir, vous nous avez dit : "Vous êtes un peuple formidable, je ne vous oublierai jamais".

Nous non plus, nous ne vous oublierons jamais.

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