vendredi 21 septembre 2012

Qui cherche à minimiser l’attentat de Sarcelles ?



À chaque fois qu’il y a une agression à Sarcelles, les responsables locaux cherchent à minimiser les faits. Ce n’est pas la première fois. Là encore on nous dira que ce ne sont que deux jeunes illuminés qui sont à l’origine d’un acte mineur, qui n’a fait que quelques petits dégâts matériels.
La peur d’avouer que l’on vit de plus en plus sur une poudrière, mais surtout la volonté de vouloir faire croire à une grande réussite locale, et que « le bien vivre ensemble » est une réalité à Sarcelles oblige à œuvrer dans ce sens.

Les témoins sont invités à ne pas trop parler, voire à minimiser les choses.

Quant aux responsables communautaires locaux, ils se satisfont de leurs relations avec les pouvoirs publics et dans un souci d’allégeance se contentent d’abonder dans leur sens.

La réalité, c’est qu’une grande partie des juifs à Sarcelles a quitté cette ville, soit pour Israël, soit pour Paris où d’autres banlieues où le Français est la langue locale.

Indice qui ne trompe pas, le prix de l’immobilier, est constant depuis vingt ans en valeur nominale, ce qui correspond à une baisse, alors que l’inflation partout a été la règle.

La communauté juive qui avait, il y a à peine une quinzaine d’années, près de cinq mille familles, avec une Synagogue qui recevait près de 1 500 fidèles, ne représente même plus la moitié de ce qu’elle était.
La sociologie s’est transformée complètement, et tous ceux qui ont les moyens de partir le font avec regret et nostalgie de ce qu’ils ont connu, mais plus rien ne les retient.

À l’inauguration de la Synagogue en 1965, le baron Alain de Rothschild avait déclaré "cette synagogue est provisoire, car en vous intégrant vous serez amené à changer de ville".

Cela avait fait sourire plus d’un.

Il n’aura pas fallu attendre deux générations pour que cela se réalise.

On veut nous faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes, mais en réalité rien n’est fait pour neutraliser les fauteurs de haine, c’est-à-dire les auteurs des discours intégristes, et les porte-drapeaux de l’antisionisme, forme "légitime" de l’antisémitisme.
Les choses s’accélèrent, les agressions se suivent à une vitesse plus grande, et avec une intensité plus forte.

Aux injures se sont succédées les agressions, puis les meurtres comme ceux d’Ilan Halimi, le DJ Sébastien Sellam, les quatre victimes de Toulouse, et des blessés comme les jeunes de Villeurbanne et celui de Sarcelles qui a eu des éclats de plomb au bras .
En réalité la liste est longue, trop longue, et s’allonge plus rapidement.

À chaque fois les pouvoirs publics nous promettent plus de protection.

Mais tout cela ne sert à rien.

Le combat contre ce terrorisme moderne passe par la neutralisation de tous ceux qui ont un discours antisémite, c’est-à-dire les intégristes, les enseignants qui falsifient l’histoire dans les écoles, les hommes politiques qui soutiennent et financent les ennemis d’Israël, les médias qui falsifient l’information, comme ce pseudo israélo-américain auteur du film anti-islam, alors que c’est un Arabe copte, et la justice souvent clémente à l’égard des antisémites comme BDS par exemple.

Tout cela est réalisable par un gouvernement déterminé à combattre l’antisémitisme.

Tout cela est possible si les responsables communautaires au lieu de se soucier de leur médiatisation, étaient capables de taper du poing sur la table, pour qu’enfin le gouvernement agisse vite et fort.
Il n’est plus tolérable que les juifs voilà peu encore, réfugiés d’Afrique du Nord, doivent, en 2012, en France, quitter leur communauté pour se mettre à l’abri d’agressions possibles dans d’autres villes voire d’autres pays.

Moshé COHEN SABBAN.

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Attentat de Sarcelles : les témoins entre peur et déni

Je descendais du bus quand j’ai entendu une déflagration. Elle venait du supermarché casher Naouri à 300 m de là. Le magasin se situe dans le centre commercial des Flanades, mais à l’extérieur, sur l’ avenue Auguste Perret, l’une des trois grandes artères de Sarcelles.

Il me fallut du temps pour comprendre d’où était venue l’explosion, grâce aux premières sirènes de police. Quand j’arrivais sur les lieux, des cordons de sécurité empêchaient déjà tout accès au magasin. Je me mis à questionner les passants.

« Un cocktail Molotov a été balancé contre la porte du magasin par deux hommes en noir cagoulés.
« Tout s’est passé très vite. Ils se sont enfuis. », « Le commissaire est là avec le maire… », « Il y a juste un blessé léger et la caissière est très choquée ».
C’était l’heure du déjeuner. 

Il n’y avait pas la foule habituelle des Flanades et de Sarcelles en général.

Mais malgré son petit nombre, toujours le même panel représentatif propre à la ville : femmes arabes, juives, hommes à kippa, Africains, jeunes beurs etc.
Après avoir récolté ces premières infos vagues, je décidai de poser ici et là d’autres questions.
Qui a pu faire ça d’après vous ? Vous avez peur ? Vous en pensez quoi ?

Et voici les réponses : les femmes arabes soupiraient que « c’est des jeunes idiots, ils font ça pour s’amuser, faut pas faire attention ».

Les jeunes (filles ou garçons) arabes affirment qu’ « on sait pas qui a fait ça … ». Et ils n‘en diront pas plus.
Les femmes juives : « Il n’y a pas de blessés, tant mieux, ce n’est pas aussi grave que ça aurait pu ». Un garçon à kippa, refusant manifestement de parler, prend la tangente ; « Je le connaîs le gars qui est blessé ».
Et enfin un vieil homme juif que je croise parfois osa : « C’est un signal, ma fille. »

Banalisation pour les uns, minimisation de circonstance et ton apeuré chez les autres, le désir de ne pas envenimer l’atmosphère est palpable.

J’avais dans mon sac la carte de vœux du maire envoyée à la communauté juive pour la nouvelle année.
On y lit que « face à l’antisémitisme qui s’exprime dans notre pays avec violence on peut compter sur sa vigilance et qu’il le combattra avec force en prenant toutes les mesures qu’il convient. ».

Sarcelles, ville phare, touchée aujourd’hui par ce qu’on sait à présent n’être qu’une grenade d’exercice et un pavé balancés sur un magasin juif devrait être un signal/symbole très fort pour le pays tout entier.

Quelle rêveuse je suis : j’oublie que ni nos dirigeants ni nos concitoyens ne se sont jusque-là alarmés du fait que les jeunes juifs ne fréquentent plus les écoles publiques de cette ville, fondée en grande partie par leurs parents et grands-parents .


http://www.jforum.fr/forum/france/article/qui-cherche-a-minimiser-l-attentat?utm_source=activetrail&utm_medium=email&utm_campaign=Newsletter%20du%2016-09-2012



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