dimanche 16 septembre 2012

La propagande arabe de la France...Par Ilan Tsadik !



Mal nommer les choses ajoute au malheur du monde (Camus)

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Un journaliste français d’origine libanaise, du nom de René Naba, fait parler de lui ces jours-ci, après avoir publié sur son blog En point de mire, en date du 23 août dernier, une "Lettre ouverte aux Djihadistes de tous les pays", d’une violence verbale et idéologique assez inaccoutumée.

En ultra-résumé, Naba s’y lamente sur le fait que les révolutions islamistes qui secouent le monde arabe se font au détriment du combat contre l’ennemi principal : Israël.

Auquel le "confrère" associe, dans une impitoyable guerre de "bloc contre bloc", les Etats-Unis, bien entendu, mais également l’Occident dans son entièreté, sans aucun ménagement pour l’ "oligarchie" française, comme il l’expose de manière explicite dans d’autres papiers qu’il signe.

Certes, tous les goûts sont dans la nature, et il n’y aurait pas matière, parce qu’un plumitif confond des terroristes assassins de civils à Orly, en 1978, envoyés par George Habache, avec des combattants, à lui consacrer un article à la Ména, on y passerait notre temps.

Mais là où cela devient carrément détonant – quand on manie les explosifs… - et que cela engendre un questionnement fondamental que personne n’a, depuis jeudi dernier, pris la peine d’envisager sérieusement – quelle surprise ! – c’est en s’apercevant que cet adepte inconditionnel de la façon violente a œuvré, vingt-deux ans durant, au sein de l’Agence France Presse.

Et il n’y a pas été tenu à des tâches subalternes, puisque ce nassérien convaincu, cet admirateur du FLN algérien, fut, de 69 à 79, correspondant de l’AFPà Beyrouth. Puis, parce qu’à Paris on était visiblement satisfait de ses services, de 1978 à 1990, Naba occupa le poste influent de Responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique.

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Naba sur Oumma la bien nommée
Il ne saurait y avoir de critique ni de relation fournisseur-client entre
les media français et l’AFP, dès lors que 10 administrateurs sur 16 sont
nommés par les journaux, la radio et la télévision français. C’est une farce.

On retrouve d’ailleurs des traces de son passage dans les comportements de ses successeurs à l’Agence semi-publique française. On comprend plus naturellement, en lisant Naba, la mise en scène photographique du soldat israélien, qui, à en croire Philippe Agret, l’actuel directeur de l’officine de Jérusalem, aurait, le 25 janvier dernier, près d’Hébron, roulé sur le corps – tranquillisez-vous, il a repris la maçonnerie – d’un ouvrier du bâtiment palestinien avec un tracteur agricole de 3.5 tonnes. On se situe exactement dans la même prose munchausienne et radicalement antisémite que chez Naba. Ame d’un "nouveau journalisme" ne mettant plus de barrières superflues entre la fiction utile et la réalité parfois incontrôlable.

Mais jugez-en par vous-mêmes, estimés lecteurs de la Ména, passés experts en déconstruction d’atrocités commises par les Juifs. Voici un morceau choisi du blog de ce génie :

"Repère et tire, comme l’appelle l’armée israélienne, peut ressembler à un jeu vidéo, mais les silhouettes sur l’écran sont de vraies personnes, les Palestiniens de Gaza, qui peuvent être tués par la pression d’un bouton sur la manette. Des femmes soldats, situées loin de là dans une salle d’opération, ont la responsabilité de cibler et d’actionner les tirs des mitrailleuses télécommandées installées sur des tours de guet tous les quelques mètres le long de la grille électronique qui encercle Gaza".

Si vous me montrez ces "tours de guet" édifiées "tous les quelques mètres" en face de chez moi à Sdérot, j’entre dans les ordres ! Mais si ce n’est pas le cas, les responsables français doivent consulter des médecins spécialisés d’urgence, car le racisme est parfois d’origine pathologique.

Pas étonnant, après cela, qu’"Un œil sur la planète" décrive, au même endroit, des soldats israéliens qui tirent quotidiennement sur les agriculteurs palestiniens de Gaza dans l’intention de les tuer [et qui les tuent ! Ndlr.].

En y repensant, je viens d’écrire une bêtise : bien sûr que c’est prodigieux ! Pourquoi ces militaires s’exposent-ils aux guets-apens et suent-ils au soleil du désert si des soldates peuvent faire le boulot en pressant sur le bouton d’une manette depuis une salle d’opération climatisée située "loin de là" ? Cherchez l’erreur ! (Il y en a des tas).

La sortie de l’armoire de Naba permet également de mieux comprendre comment, à l’AFP, un Palestinien qui assassine des passants à la pelle mécanique devient un paisible conducteur d’engin ayant été brutalement liquidé par des Israéliens, ou comment, d’autres terroristes, qui avaient posé une bombe à la gare routière de Jérusalem pour tuer le plus d’innocents possible, entendaient, en fait (des faits AFP, bien sûr), s’en prendre spécifiquement à un bus qui dessert une implantation.

On saisit plus facilement tout cela, mais de moins en moins aisément comment l’alibi-colon Michaël Blum peut justifier sa contribution à l’Agence France Presse.

Hep ! On retrouve exactement la même euh… approximation dans le portrait que tire Naba d’un autre de ses héros de la cause, Mgr. Hilarion (ça me fait toujours rire !) Capucci. Ce dernier, à en lire l’ex-Responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Afpête, "a été emprisonné pendant 2 ans (1974-1976) par Israël pour son soutien à la cause palestinienne".

Joli. Le brave homme, un idéologue au sein de l’Eglise ! Sauf que cela n’est pas ça du tout. Capucci, l’ancien archevêque grec-catholique de Jérusalem, a été arrêté le 18 août 1974 par la police de l’Etat hébreu à la frontière israélo-libanaise alors qu'il transportait une grande quantité d’armes à feu en Cisjordanie dans sa Mercedes protégée par le statut diplomatique. Il fut condamné pour transport illégal d'armes en contrebande pour le compte de l’OLP à 12 ans de prison. Et libéré deux ans plus tard suite à une intervention du Vatican.

Vous parlez d’un soutien à la cause palestinienne ! Tu ne tueras pas (à l’aide d’une Kalachnikov) ne s’applique donc pas aux cibles juives ?

Concernant la nomination d’un propagandiste anti-israélien à un poste de responsabilité de l’agence semi-officielle tricolore, il est absolument inutile de tenter la posture "Je ne savais pas, ça n’est pas ma faute". Car on est censé savoir qui on emploie, particulièrement dans des régions et sur des sujets aussi sensibles. Naba aura croisé trois présidents de l’Agence pendant sa période de responsabilité : Roger Bouzinac, Henri Pigeat et Jean-Louis Guillaud.

Mais plus encore, il convient de regarder de quelle façon est formé le conseil d’administration de cette étrange agence de presse, qui dispose d’un statut légal unique, ni tout à fait privé, ni complètement public. Quoique, d’après ce qui suit, on puisse légitimement en douter ; voilà comment il est composé : 8 représentants des journaux quotidiens, 2 cooptés par le personnel de l’agence, 2 par la radio et la TV françaises, et les trois derniers, choisis par le 1erministre, celui des Finances, et par le ministre des Affaires Etrangères.

C’est beau l’indépendance ! Vous imaginez ce qui serait advenu de Naba si sa propension à soutenir les terroristes arabes avait indisposé le gouvernement français ? Ou les barons de la presse de l’Hexagone et leurs huit représentants au directoire ?

D’ailleurs le propagandiste franco-libanais n’est pas vache, voici ce qu’il dit de la confiance qu’ils ont placée en lui : "Le mérite en revient à l’AFP, qui a eu, en la matière, un rôle précurseur, bien avant que les concepts de "discrimination positive" ou de "quotas ethniques" ne viennent polluer le débat public".

Voilà comment il se présente lui-même sur son blog :

"Beaucoup se rejoignent dans la critique de la politique hégémonique américaine, la politique d’apartheid israélienne à l’égard du peuple palestinien ou encore dans la politique oligarchique française (…)". ["Beaucoup", c’est l’alias de René].

Cela a au moins le mérite de la clarté. Mais pas autant que ça :

"LA LIGNE CARDINALE DE NOTRE POLITIQUE EST POURTANT CLAIRE : Nos amis sont nos amis, nos ennemis sont nos ennemis (…)".

Le mec est tout en nuances… mais je parlais aussi de délire :

"En un an, trois pays arabes, dont deux de la rive africaine du Monde arabe, ont implosé, le Soudan amputé de sa zone méridionale pétrolifère, la Libye dépouillée de son pétrole désormais sous contrôle occidental et la Syrie désarticulée par une guerre intestine, alors que le Kurdistan irakien et le sud Soudan étaient simultanément promus au rang de plateformes opérationnelles israéliennes, le premier dans le bassin fluvial du Nil donnant accès à l’Egypte, le second dans la zone frontalière de l’Iran.

Djihadistes, cessez d’asservir vos frères et sœurs, au nom de la religion, sans jamais songer à affranchir la Palestine. « Idiot utile » [René est également un ennemi convaincu de la grammaire française impérialiste] de la stratégie atlantiste, retournez l’équation en votre faveur."

Il est à l’Ouest ! Non ? Mais la France l’est à ce que je sache, et son agence de presse nationale est censée l’être aussi. Or voici un bref aperçu de la perception nostalgique que Naba se fait de l’Age d’or :

"C’était l’époque heureuse où un chrétien palestinien Georges Habbache [Habache avec un seul b, René, l’un des plus grands terroristes de l’après-guerre] faisait le coup de feu avec un musulman yéménite contre leur ennemi commun, le colonialisme occidental".

Youppie, c’était géant ! L’époque heureuse, c’est le bonheur universel en quelque sorte.

"Les choses étaient claires : bloc contre bloc, frontalement. Nasser, Hab(b)ache, Ben Bella et Boumediene, des dirigeants ascétiques, au nationalisme fier et ombrageux, pleins de tenue et de retenue, imposant le respect à leurs adversaires (…)".

Plus que claires, elles étaient lim-pi-des ! Je parviens même à imaginer les ascétiques.

Ce qui suit est tout de même délicat pour un Responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’AFP. Ca passe carrément mieux dansOumma [la Nation (arabe). Ndlr.], où ce "journaliste", tout en équilibres, sévit aussi :

"En symbole du dépassement du clivage ethnico-religieux, portant le combat au cœur de la Palestine, Samir Kantar [généralement orthographié "Kuntar". Ndlr.] glanera au passage le glorieux titre de « doyen des prisonniers politiques arabes » [détenus en Israël. Ndlr.]".

Afin de mériter ce titre "glorieux", Kuntar a, le 22 avril 1979, commandé l’opération "Djamal Abdel-Nasser" à Naharya, au nord d’Israël. Le commando enleva un père de famille, Danny Aran, et sa fille Einat, âgée de quatre ans. Lors de sa fuite devant la police israélienne, Samir Kuntar exécuta le père, sur la plage, d'une balle dans la tête, devant Einat. Il fracassa ensuite la tête de la petite fille sur les rochers à l'aide de la crosse de son fusil.

Si cela ne suffisait pas pour faire de Samir Kuntar un héros majeur aux yeux d’un ex-responsable Moyen-Orient à l’Agence France Presse, la sœur d’Einat, Yaël, succombera par suffocation tandis que sa mère tentait de l’empêcher de crier lors de l’attaque de leur appartement par le héros sublime de René Naba".

On surprend aussi souvent René à inventer des faits qui n’en sont pas pour servir sa cause, à en dissimuler qui la dérangent. Comme ici, par exemple, toujours à propos de l’Age d’or du nationalisme arabe:

"L’Arabe et le Palestinien captaient le regard du monde et comptaient parmi leurs compagnons de route de prestigieuses personnalités, tel Frantz Fanon, le lumineux auteur des « Damnés de la terre » (…) ".

Voyons… le lumineux auteur des "Damnés de la terre", Fanon, est pourtant mort en 1961 à Washington D.C. Soit trois ans avant la création de l’OLP et l’émergence de Yasser Arafat. Naba prend ses désirs pour des réalités : le "Palestinien" n’a jamais compté Fanon parmi ses compagnons de route, car ce dernier ne s’est pas penché sur le conflit israélo-arabe et ne l’avait certes pas assimilé à un conflit de décolonisation.

Mais cette erreur est révélatrice, et ne peut que nous renvoyer vers un autre grand commissaire politique de l’AFP ayant essaimé ses théories durant les mêmes années et autour du même thème, Marius Schattner ; qui vient enfin de prendre sa retraite absolument pas méritée de l’ineffable succursale de la haine à Jérusalem. Tiens tiens ! Les deux ont recours à Frantz Fanon, et dans l’intention identique de forcer les Occidentaux, français en tête, à considérer le conflit israélo-arabe telle une guerre entre occupants et colonisés.

Ce sont ces néo-existentialistes [Juffa dixit] qui ont mobilisé le psychiatre martiniquais, focalisé sur la Guerre d’Algérie, afin d’en faire usage dans la stigmatisation d’Israël. Ce sont eux qui ont pratiquement imposé l’usage du substantif colon – papa colon, maman colon, bébé colon, ouah-ouah colon – pour qualifier les edennistes juifs, pour tenter de récupérer la haine que les Français métropolitains avaient été éduqués à concevoir à l’encontre de leurs compatriotes d’Algérie.

Pour justifier l’injustifiable, et notamment le terrorisme arabe et l’idée d’un nouveau génocide d’Israélites, il est plus aisé d’exploiter cette transposition que de se référer à la réalité, soit une lutte entre deux peuples en émancipation. Au moins, pour Schattner, Naba et ceux qui les ont mandatés et soutenus, les choses sont plus triviales, noires ou blanches, les gentils d’un côté et les méchants, de l’autre. On évite ainsi les migraines que provoquent les situations complexes. Merci.

Et puis, cette transposition controuvée permet, dans la foulée, d’accréditer, sans avoir à la sustenter par la moindre preuve, l’idée que les soldats hébreux pratiquent la gégène et la corvée de bois. Car il est impossible pour un Français d’imaginer que les Juifs traiteraient convenablement les Arabes, alors que leurs soldats avaient systématiquement recours à la torture et à l’assassinat. Pourtant…

Plus troublant encore est l’article (en anglais) du media-Internet arabe Jadaliyya (le débat) du 9 avril dernier, écrit par Nasser Rego, intitulé Reading Fanon in Palestine/Israel (Lire Fanon en Palestine-Israël). Cela n’est rien d’autre qu’un essai d’adaptation des théories du philosophe existentialiste au conflit israélo-palestinien. Plus qu’une simple tentative, cela ressemble à un appel à le faire, comprenant une énumération partielle des avantages que cela apporte. C’est du Schattner-Naba.

On est bien en présence d’une école, d’une tentative de former la pensée des clients indirects de l’agence monopolistique d’information française, en leur apprenant à haïr Israël et à semer les graines qui justifieront, plus tard, son éradication.

Ensuite, on poussera des petits cris de vierge effarouchée, lorsqu’un Mohamed Merah sulfate des enfants juifs à Toulouse et des soldats tricolores, défenseurs de l’Occident et de ses valeurs. On jouera les imbéciles, en haussant les épaules, feignant de ne pas savoir de quelle idéologie des gens de son genre peuvent émerger, ni de quelle éducation politique ils sont imprégnés, et on interprétera les incrédules agressifs quand la Ména démontrera que leur désinformation permanente et antisémite suscite des vocations. Lisez Naba ! On ne peut pas bouffer à tous les râteliers !

Pour une fois, la première, j’accepte volontiers que l’on prétende que la Ména soutient l’hypothèse que Naba, Schattner, quelques autres, dans, en lisière et en aval de l’AFP, ainsi que des ministres de la Vème République, aient œuvré de connivence pour imposer à l’opinion publique française l’image détestable d’Israël que ce pays possède aujourd’hui dans l’Hexagone.

Je le soutiens, simplement parce qu’il ne se peut pas que le choix et le maintien de ces théoriciens médiocres, exaltés, racistes et haineux, se soient réalisés par hasard. Cela nécessiterait plus de concours de circonstances que le fatum n’en a à sa disposition.   

En fait, par ses choix de collaborateurs, l’Agence France Presse a effectivement contribué au rayonnement de la France en Orient. Et au rapprochement entre les peuples et les hommes. Enfin, entre presque tous les peuples et presque tous les hommes.


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