vendredi 22 avril 2011

Le «printemps arabe» inquiète les Israéliens

Le «printemps arabe» inquiète les Israéliens..

La vague de contestation qui déferle sur le monde arabe ne cesse d'inquiéter les dirigeants israéliens. «Le printemps arabe pourrait virer en un hiver iranien»: le premier ministre a usé de cette métaphore saisonnière lors d'une interview à l'AFP pour résumer les périls qui se profileraient à l'horizon.

En d'autres termes, l'aspiration à la démocratie et la déstabilisation des régimes arabes en place risquent de faire le jeu de l'Iran - l'ennemi numéro un de l'État hébreu - et des islamistes, notamment en Égypte. Les responsables israéliens estiment que les Iraniens ont renforcé leur stratégie d'encerclement à l'aide de leurs alliés, le Hezbollah libanais au nord et les islamistes palestiniens du Hamas au sud, dans la bande de Gaza.

Réflexion sur l'Égypte

La grande inconnue porte désormais sur l'Égypte. Les déclarations des successeurs de Hosni Moubarak, qui était considéré comme le meilleur garant du premier accord de paix conclu par Israël avec un pays arabe, sont scrutées à la loupe. Lors d'une rencontre la semaine dernière avec des ambassadeurs européens, Benyamin Nétanyahou s'est dit «très préoccupé par certaines voix que nous entendons depuis peu en Égypte». Une allusion à des propos jugés «hostiles» de Nabil al-Arabj, le chef de la diplomatie égyptienne, et à des manifestations anti-israéliennes au Caire. Autre «signe»: les nouvelles autorités égyptiennes ont annoncé, comme le réclamaient notamment les Frères musulmans, leur intention de renégocier le prix du gaz naturel égyptien vendu à Israël, qui aurait été «bradé» sous Hosni Moubarak.

Les commentateurs ne manquent pas non plus de souligner que les protestations en Syrie, un pays officiellement en «état de guerre» avec Israël, ne constituent pas forcément une bénédiction. Comme le souligne par exemple Eyal Zisser, un doyen de l'université de Tel-Aviv et spécialiste de la Syrie, «rien ne dit que ce qui pourrait venir après le président Bachar el-Assad ne serait pas encore pire, sous la forme d'al-Qaida ou d'une situation anarchique comme en Irak». L'opinion publique est également très réservée. Selon plusieurs sondages, plus des deux tiers de la population estiment que les changements en cours dans le monde arabe ne sont «pas bons pour Israël».

L'armée, de son côté, commence elle aussi à prendre en compte un possible changement des «règles du jeu» régionales. Le nouveau plan stratégique, couvrant une période de cinq ans, que le général Benny Gantz, le chef d'état-major, peaufine actuellement, est basé sur le scénario d'une guerre sur plusieurs fronts. L'Iran et son programme nucléaire ainsi que la Syrie, le Hamas, le Hezbollah sont perçus sans surprise comme les menaces les plus évidentes.

Pour éviter tout motif de tension avec Le Caire, les militaires ont en revanche pris soin de ne pas dévoiler leurs intentions concernant un possible déploiement de renforts le long de la frontière avec l'Égypte, une région où le dispositif de défense avait été réduit au minimum depuis trois décennies. Selon les commentateurs, les militaires israéliens commencent à «réfléchir» à l'hypothèse d'un conflit à l'avenir avec l'Égypte et aux moyens d'y faire face.

Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtreSource: Marc Henry, Le Figaro, -mardi 19 avril 2011

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