jeudi 22 juillet 2010

L’incroyable saga de Thadée Diffre, compagnon de la Libération, catholique et officier de Tsahal!

L’incroyable saga de Thadée Diffre, compagnon de la Libération, catholique et officier de Tsahal




Sources : Newsletter de l’Ambassade d’Israel en France &
http://secretdefense.blogs.liberation.fr


Pour qui se passionne pour elle, l’histoire militaire recèle parfois de belles pépites. Ainsi, la saga de Thadée Diffre – dont j’avais croisé le récit du destin insolite, grâce à quelques amis. M’étant penché sur cette étonnante biographie, je vous en livre des élements encore partiels.


Thadée Diffre ou Teddy Eytan ? C’est toute l’histoire…
Thadée Diffre est né le 24 octobre 1912 à Cambrai (Nord). Issu d’un milieu bourgeois et catholique, il entre dans l’Adminstration coloniale et s’embarque pour le Congo, en 1936.« Réformé définitif » pour cause de santé, il ne participe pas à la guerre de 1939-40, mais, après avoir tenté de gagner Londres, il répond à l’appel du général De Gaulle dès l’été 1940 et contribue ainsi au ralliement de l’Afrique équatoriale française à la France libre.


Engagé au sein du Bataillon de marche n°1, il participe à la campagne de Syrie en 1941, au cours de laquelle il est blessé. Muté comme sous-lieutenant au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, il participe, avec la colonne Leclerc, aux campagnes du Fezzan, de Tripolitaine et de Tunisie, durant lesquelles il est trois fois cité.
En Tunisie, il est chargé du recrutement de la Division Leclerc et contribue à l’engagement de 1200 jeunes français, parfois issus de l’ex-armée de Vichy. Après un passage au cabinet du Haut-Commissaire aux Colonies, il se porte volontaire pour le Bataillon de Choc, au sein duquel combat pour la libération du territoire national.
A la Libération, il retrouve des postes dans la Haute fonction publique et il est notamment envoyé en mission aux Etats-Unis. En 1947, pourtant, il demande à être mis en disponibilité. Il s’engage alors dans la guerre d’Indépendance de l’Etat d’Israël.
Il rejoint une organisation, baptisée Mahal (Mitnavei Houtz Laharetz, en hébreu. Les volontaires de l’extérieur du pays), qui lui permet de rejoindre les rangs de la Haganah – l’armée juive qui deviendra Tsahal (1). En novembre 1947, il est au camp de Sathonay, dans la région de Lyon, où les volontaires sont regroupés. Il y est formé comme caporal, alors qu’il est capitaine dans l’armée française. Après un passage par Marseille, il débarque à Haïfa le 26 avril 1948, toujours sous adminstration britannique, avec les faux papiers d’un réfugié lithuanien.


Photo : Thadée Diffre, au volant d’une jeep dans le Negev. (DR)


Durant quatorze mois, il va participer aux combats pour l’indépendance d’Israël contre les armées arabes, qui n’ont pas accepté le plan de partage de la Palestine des Nations Unies. Il rencontre un personnage de légende, Itzhak Sadeh, le chef du Palmach, les troupes d’élite de la Haganah. Celui-ci comprend tout le profit qu’il peut tirer de l’experience militaire de Thadée Diffre… qui est rebaptisé Teddy Eytan. Il le charge de rédiger un manuel d’instruction d’infanterie. Diffre conseille également les Israéliens sur l’emploi des dix Half-tracks qu’ils viennent d’acquérir. Il croise Itzhak Rabin et Moshe Dayan.


Il est nommé commandant d’un bataillon, qu’il quitte à la suite de problèmes relationnels et créé alors sa propre unité, le Kommando Hatsarfati (commando français), avec près de 300 volontaires francophones. Quasiment tous sont juifs, originaires de France, d’Afrique du nord ou de Belgique. Lui, qui ne parle ni hébreu, ni yiddish, est un catholique pratiquant.


Ils vont combattre dans le Negev, le désert du sud du pays, face aux troupes égyptiennes. Monté sur des Jeeps, à la manière des SAS, son commando harcèle l’ennemi sur les arrières et participe au ravitaillement des kibboutz. Deux faits marquants marquent cette campagne : la prise de Beer Sheva (où il serait entré le premier) et la défense de la colline 113 à Tze’elim.


Teddy Eytan a livré le récit de cette guerre dans un livre paru à Neuchatel en 1950 : « Negev. Volontaire français à la tête des commandos de la Haganah. »


S’intéressant aux parcours de ces « sionistes chrétiens », Frédéric Encel évoque, dans la Révue Hérodote « une authentique foi chrétienne comme variable primordiale de la prise de décision consistant à aller combattre en faveur d’un État-nation juif, au péril de sa vie. N’apparaissent en effet chez ces soldats nulle trace de démarche en vue d’une conversion au judaïsme, aucun mariage avec une femme juive en Israël, et pas davantage de haine antiarabe ou antimusulmane.’


En 1949, Thadée Diffre rentre en France… et reprend sa carrière administrative. Il occupe des postes dans des cabinets ministériels et outre-mer (Centrafrique, Polynésie). A partir de 1958, il est en poste en Cote d’Ivoire, comme conseiller du président Houphouët-Boigny et sera même, de 1966 à 1969, secrétaire général du gouvernement ivoirien ! Engagé en politique dans les rangs des gaullistes de gauche, il ne parvient pas à se faire élire comme député. Il meurt dans un accident de la route le 30 décembre 1971.


Thadée Diffre était compagnon de la Libération, officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre et Médaillé de la Résistance.


(1) L’épopée du Mahal a fait l’objet d’un documentaire sur Arte, « les volontaires de l’étranger » par Didier Martiny et Bernard Edinger.


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