Je connais la fin de l'histoire sordide que je vais vous raconter, et les questions que je me pose, sont les suivantes:
Dois-tu continuer à faire confiance? Crois tu encore en l'homme et à ses capacités?
Maryline Medioni avait décidé de me confier l'écriture de rubriques dans Vision d'Israel.
L'une, serait consacrée à la Peinture et à la couverte de nouveaux talents dans cette discipline,
l'autre ,plus légère, plus récréative et ludique ,consacrée à la cuisine.
Je fus très heureux de consacrer mon premier article à une Dame Artiste Peintre, elle vit à Beer Sheva, qui n'est pas l'endroit rêvé lorsque l'on veut percer dans ce métier.
Elle a un certain age. Sa vie fut un parcours du combattant qui débuta en Algérie, elle fit un détour à Bordeaux avec sa famille, puis, son Alyah en Israel, au Gouch Katif s'il vous plait, pour finir à quatre vingt et quelques années à Beer Sheva.
En découvrant ses œuvres, je me suis dit que le talent n'était pas forcement dépendant de l'ambition, cette dame semblait dire: "vous aimez mes peintures ? c'est bien, vous n'avez qu'à venir à moi, moi je n'irais pas à Tel Aviv."
J'ai aimé son travail, Maryline aussi.
Nous avons convaincu notre peintre senior de faire une entorse à sa philosophie de vie et d'exposer ses œuvres à Achkelon. Mission réussie.
Vous l'avez compris, ce n'est pas cette partie du récit qui est sordide, heureusement, celle-ci me réconcilie avec l'espoir et la qualité de l'humain.
Venons en au minable et à l'affabulation et à la tromperie.
J'avais dit à Maryline Médioni: "je connais quelqu'un d'exceptionnel, un grand cuisinier, il a travaillé dans les meilleurs restaurants du monde, chez les plus grands Maîtres. Je l'ai connu sur face book, nous passons nos journées à parler de cuisine, la vraie, tu sais, celle où l'œil se régale avant la bouche ,celle où l'apprentissage est si rude que la vie devient un enfer".
J'ai pensé immédiatement à lui, quand il s'est agi de proposer aux Lecteurs de Vision d'Israel, des recettes exclusives,fines , des mets aux saveurs rares.
Il a accepté sur le champs , et, volontiers.
Je lui ai aussitôt demandé des documents retraçant son parcours , ses photos de chef avec toque et prestance, de ses brigades; il m'a tout fourni..
J'ai été le plus heureux des hommes en rédigeant cet article. Je reconnais que j' étais exalté par la qualité présumée de ce personnage, et que j'aurais du être plus humble dans ma recherche. Je croyais que le sort avait mis cet homme sur notre route et que c'était merveilleux pour notre magazine culturel, d'avoir une sommité de l'art culinaire dans nos rubriques.
Tout était faux, le Maitre cuisinier, ses photos,ses brigades, et sans parler de ses voyages merveilleux à travers la planète.
Ce matin, nous devions préparer la première de ses recettes, celle du mois d'Aout.
Hier soir , j'étais à Monaco.
Je n'ai pas résisté à l'envie de m'installer à la terrasse du Café de Paris. Pour ceux de nos lecteurs qui ne connaissent pas cette brasserie illustre elle est mitoyenne avec le Louis XV, restaurant 3 étoiles de Mr Alain Ducasse. A ses dires, c'est dans ce temple mythique de la gastronomie que notre imposteur devait régner en maitre absolu.
Imaginez ma stupeur lorsque je sus de la bouche même du Maitre d'Hôtel, que Luc Vandescotte n 'était connu, ni en cuisine, ni même, à la plonge.
La moralité de cette histoire minable: n'oublions jamais, sur Face Book, de relativiser avec la plus grande prudence, les "amitiés" qu'on y lie.
Cet individu ne me changera pas et n' influencera pas mes choix de vie, n'y laissera pas la moindre trace.
Oui, je continuerais a faire confiance!
Oui, je crois en l'homme!
Yeoshoua Halimi
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