samedi 24 avril 2010

Hugh Laurie : «House me scandalise»


Hugh Laurie : «House me scandalise»


Le comédien accorde un entretien exclusif à TV Magazine


Dr House
C'est un samedi après-midi. Très exactement à l'heure du thé. Hugh Laurie, alias Gregory House, nous accorde une interview presque inespérée. Courtois, élégant, délicat, l'acteur britannique évoque Dr House, le film qu'il tourne actuellement près de New York, son avenir, ses affections...
Hugh Laurie, l'année dernière, vous exprimiez votre plaisir à travailler aux États-Unis, mais aussi vos difficultés à vivre loin de l'Angleterre...
Après six années passées sur le plateau de Dr House, il ne s'agit plus tout à fait d'une vie nouvelle. L'Angleterre me manque, mais c'est un peu comme si la boucle était bouclée. Nous avons tourné six saisons. La septième débute mi-juin. Sans doute y aura-t-il une saison 8... Et, comme je suis de nature inquiète, bien qu'incapable de faire des plans, je commence déjà à me demander dans quelle partie du monde mon métier me mènera ensuite. Pas sûr qu'il me ramène vers l'Angleterre...

Seriez-vous prêt à rester à Los Angeles ?
Je ne vois pas Los Angeles comme un lieu de vie, mais comme un lieu de passage. C'est une ville étrange, instable, anarchique sous ses airs proprets, bien léchés, et précaire à bien des égards, même pour les nantis comme moi.
C'est néanmoins the place to be quand on est acteur...
Définitivement, oui ! Même si je suis actuellement dans le New Jersey, où je tourne un film... Il y a ici toute une communauté d'acteurs et de producteurs de télévision, de cinéma et de théâtre, très différents de ceux que l'on croise à Los Angeles.


Que tournez-vous ?
Cela va s'appeler The Oranges, une comédie mélodramatique construite sur l'histoire de deux familles installées dans un quartier bourgeois et paisible de la proche banlieue de New York. Le père de la famille A, moi, tombe amoureux de la fille de la famille B, Leighton Meester (Blair Waldorf dans Gossip Girl). Évidemment, c'est une catastrophe...
On vous voit peu au cinéma... Vous devez pourtant crouler sous les propositions ?
Ce n'est pas tant de jouer dans beaucoup de films qui m'intéresse, mais plutôt la qualité du scénario. Le script de The Oranges est le meilleur que j'ai lu depuis des années. De même, les scripts de House sont, à mon sens, les plus remarquablement écrits de toutes les séries du moment. Alors, western, mélodrame ou science-fiction, peu importe...
Dr House, justement. Êtes-vous toujours enthousiaste ou totalement déprimé par le caractère tourmenté de votre personnage ?
Je serai toujours très attaché à Gregory House. Il m'intrigue, me séduit, m'amuse, m'attriste, me scandalise ! Je continue de penser que j'ai une chance folle de jouer dans cette série.
TF1 diffuse actuellement la saison 5, dont certains épisodes apparaissent encore plus excessifs que d'habitude... Qu'en pensez-vous ?
Simplement, les auteurs ont un peu plus joué sur les deux tableaux, avec, d'un côté, des épisodes assez soft, construits sur des intrigues médicales « normales » ; et, de l'autre, des histoires plus ramifiées quant aux relations entre les personnages et leur mise en scène. David Shore, le créateur, possède un grand sens du « jusqu'où on peut aller » dans l'improvisation et à quel moment il faut revenir vers plus de sobriété. C'est comme une mélodie et je trouve ça intelligent. Sans oublier le comportement de House, qui va en se dégradant tout au long de la saison...
Absolument ! Au terme d'une longue lutte dans l'espoir de trouver une issue, mais ce n'est pas si simple...
N'aurait-il pas pu la trouver auprès de Lisa Cuddy, la directrice de l'hôpital, visiblement éprise de lui ?
Les drames sont élaborés pour mettre en scène les blessures de l'âme. Si vous soignez ces blessures, il n'y a plus de drame. Donc, plus de Dr House.
Vous avez réalisé un épisode de la saison 6. Une envie subite ?
Ce sont les producteurs qui me l'ont proposé. Sans doute en avaient-ils assez de me voir fourrer mon nez partout et de m'entendre tout commenter. (Rires.) C'est plus fort que moi...
Est-ce votre première expérience derrière la caméra ?
J'avais réalisé deux ou trois choses en Angleterre, mais jamais aux États-Unis. Vous devez être capable de gérer la technique, de diriger des acteurs - personnes que je connais toutes parfaitement, ce qui tend à rendre les choses plus difficiles (Rires.) -, de raconter l'histoire et de jouer dedans ! C'était très dur, d'autant qu'à la différence des réalisateurs habituels je n'ai pas eu le temps d'approfondir mon travail. Mais c'était aussi passionnant.


Êtes-vous content du résultat ?
Cela aurait pu être beaucoup mieux...... Jusqu'à le mener à son internement.
Vous dites cela parce que vous êtes un Anglais bien élevé...
Je dis cela parce que je suis honnête. (Rires.)
Trouvez-vous encore le temps de jouer de la musique, de finir votre livre ou de vous promener à moto ?
Pas beaucoup, malheureusement... Ou plutôt si. Je viens de participer à l'enregistrement d'une chanson de Meat Loaf. Nous avons joué dans une salle où Sinatra, Nat King Cole et Dean Martin s'étaient produits. C'était incroyable ! Et la moto, heureusement, reste mon principal moyen de transport. J'en louerais d'ailleurs bien une cet après-midi, histoire de faire un tour dans les collines du New Jersey : elles me rappellent l'Angleterre, et on annonce de la pluie...


Propos recueillis par Julia Baudin

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