samedi 20 mars 2010

La Rafle: le film-événement qui bouleverse la France !!

La Rafle: le film-événement qui bouleverse la France !!


Récit d'une incroyable aventure


La Rafle a pris jeudi la tête du box-office hexagonal: un démarrage en fanfare pour cette superproduction française qui relate la tragédie du Vel D'Hiv', durant l'été 42.


1. 4 ans de préparation, 20 millions d'euros, 14 semaines de tournage


La Rafle, avant même sa sortie en, salles le 10 mars, s’impose déjà comme un film-événement. Son casting incroyable (Jean Reno, Mélanie Laurent, Gad Elmaleh, Sylvie Testud…) n’en est pas l’unique raison. Le film de Rose Bosch, ex-journaliste au Point devenue cinéaste, fait date parce qu’il est le premier à retracer l’événement le plus honteux l’histoire de France: la rafle du Vel d’Hiv, qui, les 16 et 17 février 1942, conduisit 13000 hommes, femmes et enfants juifs vers les camps de la mort. «Cette terrible trahison de Vichy symbolise le jour de l’apocalypse pour ceux qui, comme ma famille, issue de la communauté juive polonaise, avaient trouvé refuge en France» évoque Ilan Goldman, producteur de La Môme.


C’est à la femme de sa vie et mère de ses enfants, Rose, qu’il confie la mission de réaliser le film. Une évidence : «je connaissais sa rigueur journalistique, la justesse de son regard de cinéaste et sa qualité de mère» explique-t-il simplement. 20 millions d’Euros, 14 semaines de tournage éprouvantes entre la France et la Hongrie et 4 ans de préparation auront été nécessaires pour mener à bien ce projet démesuré. «La période la plus dure a été celle de la recherche, explique Rose Bosch. Quand on se plonge dans ces milliers de pages d’archives, lettres, photos, témoignages, on explose souvent en sanglots.»


2. Le témoignage des survivants


Avec l’aide de l’avocat Serge Klarsfeld, «superfournisseur» de documents et encyclopédie sur le sujet, la réalisatrice se plonge dans ce qu’elle nomme un «vortex» touchant parfois à l’indicible. «Mais le travail d’un cinéaste diffère de celui de l’historien: la chronologie est moins importante, par exemple, que certains petits détails essentiels de la vie. Je restais accrochée à cette idée que les situations exceptionnelles donnent toujours lieu aux destins exceptionnels.»


Premier déclic: la découverte d’une femme extraordinaire, Annette Monod (interprétée par Mélanie Laurent). Au fil de son enquête, Rose découvre l’histoire de cette infirmière qui s’est retrouvée bouleversée par l’ampleur de la rafle et qui a suivi tout le trajet des internés, excepté Auschwitz. «C’est le personnage non-juif du film via lequel on voit toutes ces familles» explique la cinéaste. «Nommée Juste parmi les nations pour son aide, elle est morte en 1995 après avoir passé son temps à témoigner dans le vide.» Elle évoque notamment dans ses souvenir le petit Jacquot, son protégé, devenu l’inoubliable Nono dans un film où le regard des enfants demeure essentiel face à l’ignominie des hommes.


Second déclic: en mettant la main sur un vieil enregistrement de La Marche du siècle, Rose trouve un autre «destin d’exception» : il se nomme Joseph Weismann et s’est évadé du camp de Beaune-la-Rolande alors qu’il était enfant. Elle le voit témoigner face aux caméras : «si quelqu’un, un jour, fait un film sur ce qui nous est arrivé… Mais je pense que personne n’osera, on est hors de l’humain…». Banco! La cinéaste retrouve par miracle la trace de ce vieil homme de 85 ans et lui dit simplement : «nous allons faire ce film». Joseph servira de modèle pour le personnage incarné par le jeune Hugo Leverdez, révélation du film.


3. Une cause qui nivelle les egos de stars


Gad Elmaleh et Jean Reno, quant à eux, incarnent respectivement un père de famille et un médecin plongés dans cet enfer. Chaque personnage est le fruit d’une foule de détails authentiques répertoriés par la cinéaste. Après toutes ces années de préparation, le tournage prend des allures de catharsis: «nous avons eu des moments d’épuisement et des maladies psychosomatiques. Jean Reno a eu une aphonie, Mélanie devait sans cesse se coucher, Gad devait prendre l’air et moi, j’avais des lumbagos à répétition. Mais nous savions pourquoi nous étions là. Les causes nivellent les egos: tout le monde était au charbon, la nuit avec les moustiques, le jour par 50 degrés, et malgré tous ces comédiens célèbres, je n’ai jamais eu à subir le moindre caprice» se félicite la réalisatrice.
Les 500 figurants et la reconstitution, en Hongrie, du camp de Beaune-La-Rolande et d’un quart du Vel d’Hiv donnent au film des allures de superproduction. Serge Klarsfeld est venu sur le tournage, tout comme Joseph Weismann, qui joue même une petite scène avec son propre petit-fils. «Nous nous sommes rendus compte ce jour-là que nous étions le 16 juillet, 66 ans jour pour jour après la rafle. Je n’oublierai jamais ce moment.» évoque Rose, qui assure avoir voulu réaliser un film pour parler de demain et non d’hier. «Les enfants de 10 ans de l’époque ont aujourd’hui 80 ans. Nous passerons bientôt de la mémoire à l’Histoire… C’était maintenant ou jamais».


4. L'aide Précieuse de Serge Klarsfeld


Outre son inestimable apport en archives, témoins et documents, le célèbre avocat Serge Klarsfeld a veillé à expliquer « mot à mot » à Rose Bosch tous les enchaînements qui ont conduit au « jour le plus noir de l’histoire de France». «C’est un événement sans images. Le Vel d’Hiv a été détruit en 1954, les camps de Beaune-la-Rolande ou de Pithivier ont été détruits, il n’en reste presque aucune trace. En 30 ans, je n’ai retrouvé qu’une photo concernant la rafle, celle où l’on voit des bus devant le Vel d’Hiv. Si on avait eu une seule image montrant des gendarmes escorter des femmes et des enfants juifs, on aurait gagné 30 ans.» Et de justifier : «J’ai toujours pensé qu’il fallait qu’un film de fiction permette de visualiser ce qu’aucun objectif n’avait enregistré, un film plein de figurants, pas trop intimiste, pour qu’on prenne conscience de l’ampleur de la souffrance des familles.»
Vincent Malausa




Bande Annonce : La Rafle





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