samedi 9 mars 2019

David, Goliath et les esthéticiennes...


Selon le chercheur égyptien en islamologie, Islam Behery, condamné en 2015 à un an de prison pour délit d’opinion (gracié en novembre 2016 par le président al-Sissi), il existe un monstre qui effraie l’humanité entière.

Ce « Goliath » « avance avec ses mille et un bras », non sans l’aide effective et servile de multiples acteurs politiques et médiatiques. Mais depuis peu, pourrait-on lui répondre, de nombreux « David » se lèvent, défiant le monstre tapi depuis plus d’un millénaire dans les sentines du monde arabo-islamique.
De valeureux soldats surgissent, résolus à abattre « la bête » islamique. Ces combattants armés de leur seul courage et de la vérité constituent une petite minorité qui, en Orient comme en Occident, fait boule de neige et se moque royalement des titres et des positions. Ces nouveaux chevaliers ont peu de moyens, ils sont boudés par les plateaux TV (mais pas en Égypte) et condamnés au silence par les grandes ondes. Aussi, « David » avance seul contre vents et marées, il épie et vise le point faible de « Goliath ». « David » met en joue et tire. Et c’est ainsi que « David » ne cesse de le mettre à terre. Le monstre est à l’agonie. Il ne survit en fait que par artifice : dès que « David » touche « Goliath », une armée de chirurgiens esthétiques, opportunistes spécialisés en futures « réformettes » se précipite à son chevet. Ces esthéticiennes de l’islam à l’agonie s’acharnent dans un dernier bouche-à-bouche à revigorer le monstre. Ces « soins » proclamés ici ou là, à grand renfort de plateaux télé ont leurs sbires musulmans et leurs valets infidèles mécréants, notamment les chrétiens « dialogueux » dhimmis de l’Église. Tous ces « bons » remèdes pour permettre au « Goliath » abattu de se relever néanmoins, d’être « relooké », « réformé », réadapté afin de prolonger son existence, et de retarder son dernier râle.
On connait la chanson, celle qui veut nous faire croire, pas d’amalgame, que la monstruosité du monstre ne devrait rien au monstre… Et ce, alors même que ses sbires musulmans en rajoutent de l’absurde dans leur cinéma macabre : Jihadistes et catins du Qatar se jettent dans une ultime bataille pour sauver leur champion dans le dernier feu de leurs artifices. On nie l’évidence – « Goliath » est à terre ! On force le réel par la violence, celle des armes et du sang coulé, comme celle du mensonge. On réclame une dernière danse. Le tout avec la complicité de l’armada des esthéticiennes.
C’est ainsi que presque toutes les semaines en France est annoncé un nouveau cru de l’islam sans islamisme, tel un beaujolais nouveau sans sulfite. La « saison » des hypothétiques réformes à venir bat son plein. Un nouveau ravalement de façade, un peu de rouge aux joues, une petite tape sur la main, et l’on croit ainsi avoir sauvé l’islam que l’on renvoie sur le marché aux dupes. Une fois c’est le suppositoire « c’est-pas-ça-l’islam », administré à grand renfort de tapage médiatique. Une autre fois c’est le ballet des imams adeptes de la taqiya et celui d’approximatifs islamologues télévisuels attitrés prétendant réformer l’islam pour le rendre compatible avec les « Lumières », la modernité et la République.
Mais s’ils s’accordent tous à vouloir l’impossible réforme de l’islam, sur quels fondements se baseront-ils ? Et d’ailleurs, où étaient ces esthéticiennes et ces réformateurs de l’islam lorsque celui-ci n’était pas encore entré dans sa phase de décadence finale ? Ne surgissent-ils pas uniquement que pour sauver l’islam de sa fin tout en imposant sa décadence à l’Occident ? Ces prestidigitateurs spécialistes de la reformulation magique et du relooking ont-ils vraiment prise sur le monde musulman de leurs pays d’origines ? Avant toute chose plantons le décor des acteurs gravitant à mille lieues du monde arabo-musulman.

Les thuriféraires opportunistes en France

Tariq Ramadan, islamologue assermenté essentiellement par les médias de Suisse et de France est l’esthéticien qui avait le plus le vent en poupe. Sa méthode : convoquer l’ijitihad,l’effort d’interprétation avec un art consommé du double langage : « Les musulmans d’aujourd’hui ont besoin d’un fiqh (jurisprudence) contemporain. » Le Frère musulman fondamentaliste se fait passer pour un moderne et un adepte des Lumières mais son parcours tordu finit dans l’obscurité des geôles.
Rachid Benzine, Abdelwahab Meddeb (décédé en 2014) et l’écrivain Tahar Ben Jelloun s’identifient eux aussi en France, à des penseurs musulmans des Lumières mais ils s’enferment ainsi dans le double langage menteur et hypocrite car ils ne veulent ni décevoir le monstre, ni les apparatchiks de l’islam. Au royaume des écervelés, les jihadistes sont rois et les troubadours, hérauts. Leurs analyses sont basées essentiellement sur des pirouettes linguistiques et sémantiques, du verbiage anesthésiant les occidentaux. Leurs résultats sur trois décennies de bavardage sont catastrophiques.
Ghaleb Bencheikh, animateur de Questions d’Islam sur France Culture et mis à la tête de la Fondation de l’ « islam de France » avoue l’existence du monstre en déclarant : « Nous viendrons à bout de l’hydre de Lerne islamiste ». Il appelle à une refondation de la pensée et à « déjudiciarisation de la Révélation ». Marionnette de la république, il sert le même plat réchauffé tout en sachant que cette refondation est impossible, sans l’aval d’al-Azhar et de l’Arabie saoudite. Les candidats au jihad sont, en effet, de plus en plus nombreux et la haine des juifs et des chrétiens de plus en plus véhémente.
Le philosophe Abdennour Bidar, autre utopiste des obscures Lumières de l’islam, accuse les élites de sélectionner avec une infaillibilité remarquable les mauvais interlocuteurs, « et nous ouvrons nos micros, écrans, tribunes, aux traditionalistes patentés du Conseil français du culte musulman (CFCM), ou bien à des prestidigitateurs comme Tariq Ramadan, qui rient à gorge déployée de l’aubaine incroyable de notre naïveté. » Par ailleurs, ces pseudo-réformateurs sont sévèrement critiqués de l’intérieur. « Il est de notre responsabilité de dénoncer ces personnes qui veulent usurper l’identité des imams et réformer l’islam à coup d’article dans les journaux et émissions dans les radios ».[1]
Ces professionnels en « relooking » invoquent souvent « un islam de France », « un islam des Lumières » comme si c’était un problème institutionnel lié à la France, à ses institutions, à son ensoleillement et non à un sérieux problème structurel et de doctrine incompatible avec les valeurs occidentales. Quel que soit leur camp, ces spécialistes sont pléthore et tous de mauvaise foi : que ce soit Malek Chebel pour le camp oriental et Hans Küng pour le camp occidental, ils cherchent tous des parts de marché. Ils procèdent par glissement de concepts, jeux de l’étymologie, d’homonymie, syllogismes et érection d’images symboliques en éléments centraux pour noyer la réalité de l’irréductible incompatibilité de l’islam à la modernité. Prenons deux exemples. Tariq Ramadan affirme simultanément : « les musulmans ont oublié la part humaine de la construction de la charia » et en contradiction assène que « les règles de la charia sont immuables ». Hans Küng part de l’homonymie du vocable « miséricorde » (rahma) pour construire un dialogue facile et faux, sachant que cette miséricorde ne concerne uniquement les musulmans entre eux.
Marie-Thérèse et Dominique Urvoy dans leur ouvrage, La Mésentente[2] s’ulcèrent de cette malhonnêteté intellectuelle mortifère, tous ces islams sont corrompus par la doctrine et par la charia, uniques et immuables pour tous, mais aussi par le pouvoir, l’argent, les intérêts et soutenus par de nombreux silences complaisants.

Les apparatchiks, les enjôleurs de l’Orient

Tous les prestidigitateurs de l’islam se pâment au nom d’Abû Ḥamid Moḥammed ibn Moḥammed al Gazali, surnommé « la preuve de l’islam ».  Ce dernier récuse pourtant toute prétention de théodicée philosophique qui s’appuierait sur des connaissances spéculatives métaphysiques relevant de la seule raison. Autre panacée de la panoplie de nos médecins en herbe, l’éminent et incontournable Averroès.
Averroès (1126-1198 ; philosophe, théologien, juriste et médecin musulman andalou) grand cadi (juge suprême) à Séville et de Cordoue[3] déclare pourtant : « Selon la majorité des savants, la nature obligatoire du Jihad est fondée sur le verset (coranique) [2 :216] : « Il vous est prescrit de combattre, bien que vous y répugnez ». C’est une obligation collective et non personnelle, soit une obligation, sauf quand elle ne peut être menée à bien par un nombre minimum d’individus, elle est annulée pour la préservation des musulmans, fondée sur le verset [9 :122].  Les savants s’accordent sur le sort des polythéistes qui doivent être combattus. Cela est fondé sur le verset [8 :39] : « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de persécution et que la religion revienne à Allah totalement » ».

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