Source : lefigaro.fr
L'armée libyenne propose pour dimanche un cessez-le feu unilatéral limité à la journée de dimanche pour que les rebelles se rendent. Le ministère de la Défense n'a pas précisé combien de temps allait durer cette suspension.
L'armée libyenne a annoncé jeudi 17 mars l'arrêt à partir de dimanche de ses opérations militaires contre l'insurrection, pour donner une chance aux "terroristes" de déposer leur armes et de profiter d'une grâce, a rapporté l'agence libyenne Jana.
"Le comité général provisoire (ministère) pour la Défense a décidé d'arrêter les opérations militaires contre les bandes terroristes armées à partir de dimanche minuit (22h GMT) (...) pour donner une chance (aux insurgés) de remettre leurs armes et qu'ils profitent d'une décision d'amnistie générale", a rapporté l'agence.
Le ministère de la Défense n'a pas précisé combien de temps allait durer cette suspension des opérations militaires.
Aux portes de Benghazi
Le régime libyen a affirmé jeudi que ses forces étaient aux portes de Benghazi, épicentre de l'insurrection dans l'Est, au moment où la communauté internationale est engagée dans une course contre la montre pour un vote à l'ONU destiné à freiner la répression de la rébellion.
Les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont tenté de bombarder des positions de la rébellion à Benghazi, à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli, ont indiqué les rebelles, affirmant avoir abattu deux avions.
Il n'était pas possible dans l'immédiat de confirmer ces informations de source indépendante, alors que les forces fidèles au régime ont réussi dans leur contre-offensive à reprendre plusieurs villes ces derniers jours à coups de raids aériens et terrestres.
Selon les Etats-Unis les forces libyennes se trouvaient jeudi à 160 km du fief rebelle continuent "d'avancer" grâce à leur supériorité militaire.
Opérations contre Misrata et Benghazi
Des informations contradictoires ont été également annoncées au sujet de la ville de Misrata, à quelque 200 km à l'est de Tripoli. Le régime affirme que ses forces armées s'en sont emparées, mais un porte-parole de l'opposition à Misrata a démenti.
Les opérations contre Misrata et Benghazi, symbole de la révolte déclenchée le 15 février contre Kadhafi, avaient été annoncées ces deux derniers jours par le régime libyen qui s'est dit déterminé à mater l'insurrection.
Un vrai génocide
Soulignant l'urgence d'une intervention de la communauté internationale qui tergiverse, l'ambassadeur libyen adjoint à l'ONU Ibrahim Dabbachi, qui a fait défection, a affirmé dans la nuit que son pays avait besoin d'une résolution "dans les 10 heures" sous peine de "voir un vrai génocide".
Selon la télévision d'Etat, "la ville de Zuwaytinah est sous contrôle des forces armées qui sont aux portes de Benghazi". Zuwaytinah se trouve à environ 150 km au sud de Benghazi, où siège le Conseil national de transition, l'instance dirigeante mise en place par les insurgés.
"Les forces armées ont pris le contrôle de la ville de Misrata et la purgent actuellement des gangs criminels armés", a aussi dit la télévision, au lendemain de violents combats avec les rebelles qui ont fait au moins 22 morts selon la rébellion.
Le dirigeant libyen, fort des succès de ses forces nettement mieux armées que les rebelles, avait annoncé la veille une bataille décisive" pour prendre Misrata, troisième ville du pays peuplée de 500.000 habitants.
300.000 personnes ont fui le pays
Sourd aux appels à cesser la répression et à quitter le pouvoir après plus de quatre décennies de règne sans partage, Mouammar Kadhafi a juré de réprimer la révolte dans le sang. Et l'opposition, qui réclame son départ, multiplie les appels à l'aide internationale pour s'en débarrasser.
La veille, les troupes du régime ont affirmé avoir repris Ajdabiya, dernier verrou des rebelles à 160 km au sud de Benghazi, après une offensive à coups de raids aériens et de roquettes. Au moins 26 personnes y ont été tuées, a dit un médecin en parlant de "combats terrifiants".
Outre le repli des insurgés plus à l'Est, cette percée des loyalistes a provoqué un flot sans cesse grandissant vers la frontière égyptienne de Libyens, entassés par familles entières dans des voitures ployant sous les bagages. Près de 300.000 personnes ont fui le pays depuis le 15 février.
La vie reprend à Tripoli
La Croix-Rouge internationale a aussi retiré son personnel de Benghazi, disant être "extrêmement inquiète de ce qui arrivera aux civils".
Dans l'Ouest, les troupes régulières ont attaqué mercredi à l'arme lourde au sud de la localité de Zenten, à 145 km de Tripoli, selon un témoin.
En revanche, la capitale Tripoli s'efforce de reprendre une vie normale après la répression meurtrière de manifestations fin février. Les enfants ont repris le chemin de l'école et boutiques, cafés et banques sont ouverts. Des embouteillages se forment à nouveau même si la plupart des hôtels et restaurants restent fermés.
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BHL veut frapper les tanks de Khadafi...
Source : lefigaro.fr
L'écrivain Bernard-Henri Lévy a souligné jeudi l'urgence d'intervenir en Libye, prônant des "frappes ciblées sur les tanks" du leader libyen Mouammar Kadhafi, à quelques heures d'un vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur un projet de résolution.
"La destruction des aéroports qui était suffisante il y a quatre jours ne l'est plus aujourd'hui et pour sauver la Libye libre il faut un degré supérieur et il faut des frappes ciblées sur les tanks", a déclaré l'intellectuel, qui est en contact avec l'opposition libyenne du Conseil national de transition (CNT).
"On peut imaginer un opération tri ou quadripartite, la France et l'Angleterre et un ou deux pays arabes", a poursuivi M. Lévy, qui s'est rendu à Benghazi début mars et avait ensuite accompagné à l'Elysée des émissaires du CNT. "Pour moi c'est une question d'heures", a-t-il dit, alors que les forces de Kadhafi se rapprochent de Benghazi, bastion de l'opposition.
Sur France Inter, il a précisé qu'il fallait agir même sans mandat de l'ONU. "Il y a des situations d'urgence humanitaire où si l'on n'arrive pas à avoir de mandat il faut y aller sans mandat", a-t-il dit.
L'écrivain a déclaré que le prix d'une victoire de Kadhafi "sera très lourd pour le peuple libyen qui se fera +purger+, pour le printemps arabe qui connaîtra une glaciation et pour l'Occident qui recevra un camouflet comme il en a peu reçu". Selon lui, l'opposition juge la situation "tragique mais pas encore désespérée" et "espère encore une intervention internationale".
Il a ajouté que Mahmoud Jibril, responsable chargé des affaires internationales au CNT, qui a rencontré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lundi soir à Paris, était reparti "écoeuré", après n'avoir reçu de sa part qu'une promesse d'aide politique et économique.
"Il est parti écoeuré par le coup d'arrêt qu'il a senti après l'élan donné par la diplomatie française", a déclaré l'écrivain.
Il a aussi assuré qu'il était allé en Libye en son nom et non comme émissaire de Nicolas Sarkozy. "Contrairement à ce que j'ai lu ici ou là j'y suis allé comme témoin, je n'étais mandaté par personne autre que moi-même", a-t-il dit.
Il a indiqué avoir "appelé Nicolas Sarkozy" de Benghazi. Mais "je n'étais pas mandaté par lui", a-t-il répété.
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