Des pillages de maisons, dont certaines appartiendraient aux Trabelsi, la belle famille du président déchu, ont eu lieu hier soir et aujourd'hui à La Marsa, banlieue chic à une vingtaine de kilomètres au nord de Tunis, selon les témoignages de Français.
"Depuis cet après-midi (samedi), on est barricadés chez nous. Des groupes de voyous de 10 à 15 personnes défoncent les portes pour pouvoir piller. Ils circulent avec des couteaux, des armes, s'en prennent aux maisons, que ce soit de Tunisiens ou d'étrangers", a affirmé Stéphanie Buscher, Française de 39 ans jointe par téléphone depuis Paris. "Le grand Carrefour de La Marsa a été pillé hier soir" et "cette nuit, dans ma rue, j'ai vu un groupe de 11 personnes pourchassé par l'armée", alors que "de gros hélicoptères de l'armée nous tournaient autour", a-t-elle ajouté.
Selon elle, "la police a disparu, l'armée paraît débordée" et la situation vire à l'"anarchie". Stéphanie Buscher se dit très inquiète: "On craint pour notre vie, on n'a plus d'essence car les stations ont été pillées, on ne peut plus acheter de nourriture car les magasins sont fermés ou ont été pillés".
"Que la France fasse quelque chose, qu'ils viennent nous chercher, on n'est pas en sécurité! On ne peut plus rester comme ça, on veut quitter la Tunisie", a-t-elle ajouté, "mais à chaque fois qu'on appelle l'ambassade, ils nous disent 'Ne soyez pas inquiets, restez chez vous'".
"A La Marsa, il y a eu des pillages", a confirmé un autre expatrié français vivant dans cette ville, responsable d'une institution financière européenne et qui ne souhaite pas donner son nom: "La population du quartier a d'abord méthodiquement pillé les maisons appartenant aux Trabelsi", la famille de Leïla Ben Ali, épouse de l'ancien président.
"Les gens disaient qu'ils n'en voulaient pas aux biens des habitants, mais qu'ils venaient récupérer ce qui appartenait à la Tunisie. Mais la nuit, des bandes ont commencé à piller d'autres maisons, avec des gens qui étaient virés de chez eux. L'armée est ensuite arrivée et a patrouillé toute la nuit pour tenter de faire respecter le couvre-feu", a-t-il raconté.
Comme lui et sa famille, les expatriés de son institution ont été rassemblés ensuite dans un hôtel de Tunis "afin d'éviter d'être confrontés à des pillages. Mais il n'y a aucune évacuation en projet. A ma connaissance, aucune boîte n'a décidé d'évacuer ses expatriés".
Après une nuit de pillages, des habitants tentent de s'organiser pour se défendre par leurs propres moyens. Dans l'est du pays, une mutinerie dans une prison s'est soldée par la mort de 42 personnes.
Un climat de tension et d'incertitude régnait samedi à Tunis, après une nuit de pillages et le départ soudain en Arabie saoudite du chef de l'Etat, Zine El Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir sous la pression de la rue après un mois d'émeutes réprimées dans le sang. Ces dernières auraient causé la mort d'au moins 66 personnes, selon des chiffres communiqués jeudi par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme. Un bilan qui pourrait toutefois s'alourdir, de nouvelles victimes ayant été signalées depuis.
Samedi, la police a bouclé le coeur de la capitale afin d'empêcher tout rassemblement, l'état d'urgence ayant été décrété la veille. A l'heure du couvre-feu, le centre-ville était désert, et les cafés et commerces fermés.
Néanmoins, des voitures transportant des hommes armés circulaient à vive allure dans certaines rues de Tunis, ouvrant le feu au hasard sur des bâtiments ou des attroupements, selon un journaliste de l'agence Reuters. L'identité de ces hommes n'a pas été établie, mais un haut responsable militaire, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a affirmé que des éléments loyaux au président Ben Ali se déployaient à travers la Tunisie.
«Se défendre soi-même»
Dans Tunis et sa banlieue, des habitants tentaient de s'organiser en comité de défense. Une démarche relayée par le principal syndicat du pays, l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), qui a appelé dans la soirée sur la télévision nationale à la formation de comité de vigiles «pour que les gens puissent se défendre eux-mêmes» en cas d'attaques.
Plusieurs quartiers ont été soumis la nuit précédente à des pillages. Des boutiques et résidences de luxe, propriétés de la famille de Ben Ali et de son épouse Leïla, ont été particulièrement ciblées. A la sortie nord de Tunis, l'hypermarché Géant a été pillé samedi matin, après avoir été attaqué et partiellement incendié la veille. Selon un photographe de l'AFP, des dizaines de personnes sortaient du centre commercial, en emportant tout ce qui leur tombait sous la main, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre. Certains pilleurs fracassaient également les vitrines de magasins épargnés par les flammes, tandis que des chariots vides étaient éparpillés jusque sur une autoroute proche.
Une mutinerie dans une prison a causé 42 morts
Les attaques de supermarchés se sont multipliées ces derniers jours. Plusieurs magasins des enseignes françaises Carrefour et Casino, auxquels sont associés des proches du pouvoir en Tunisie, ont été récemment pillés. Des appels ont d'ailleurs été lancés à l'armée pour qu'elle intervienne contre ces bandes.
L'armée a fait survoler la ville par des hélicoptères alors que les spéculations allaient bon train sur l'identité des responsables de ces pillages. Certains habitants évoquent des miliciens liés aux proches du président en fuite, d'autres affirment qu'il s'agit des prisonniers de droit commun évadés de centres de détention, certains accusent des éléments de la police. Le président par intérim, interrogé par la chaîne Al-Jazira du Qatar sur l'identité de ces casseurs, qui ont également sévi dans plusieurs villes de province, a déclaré : «tout est possible».
Dans l'est du pays, une mutinerie a éclaté dans une prison à Monastir et s'est soldé par la mort de 42 personnes. Des détenus ont tenté de s'enfuir de la prison, ce qui a abouti à un chaos total. Certains prisonniers ont pu s'échapper et d'autres ont mis le feu à des matelas dans une aile de l'établissement pénitencier. Selon des sources médicales, ceux qui sont morts ont été victimes de brûlures et d'intoxication.
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VIVE LA LIBERTÉ ... VIVE LA TUNISIE
RépondreSupprimerT'as raison , vive les pillages et meurtres de pauvres innocents... imbécile...
RépondreSupprimerLa photo est un fake, prise en France
RépondreSupprimerTrou du cul, touche pas à notre révolution
RG