samedi 24 avril 2010
A l’Hapoel Jerusalem, les pom pom girls doivent être casher
A l’Hapoel Jerusalem, les pom pom girls doivent être casher
L'Hapoel Jerusalem ne badine pas avec ses pom pom girls, qui ont adopté le style "religieusement correct" afin de ne pas froisser d'un côté les nombreux supporteurs juifs orthodoxes de l'équipe israélienne de basket-ball et de l'autre les militantes féministes. Tenue correcte exigée.
Les détracteurs des "cheerleaders" veulent les voir hors des parquets et dénoncent la Ligue nationale de basket-ball, qui a rendu ces troupes obligatoires dans chaque club de l'élite. Ce conflit illustre un problème fréquent en Israël où la sensibilité de la grandissante minorité religieuse s'oppose aux mœurs de la majorité laïque, notamment à Jérusalem où vit une importante communauté ultra-orthodoxe (30% de la population).
Il en résulte, pour les pom pom girls, un uniforme strict, sans mini-jupe ni décolleté. Les 12 adolescentes du club dissimulent leurs formes sous des corsaires blancs et un tablier vermillon qui descend aux genoux (voir photo), ne laissant que les bras et le dos dénudés. Elles tournent, virevoltent, en évitant soigneusement les poses sensuelles de leurs consœurs de Los Angeles, les "Lakers Girls" ou, bien plus près, du Maccabi Tel-Aviv, l'autre club phare du pays.
La "coalition des anti-pom pom girls"
A l'annonce de la décision de la Ligue, l'Hapoel et d'autres équipes avaient protesté, estimant que l'apparition de ces groupies serait une offense aux supporteurs juifs pratiquants. La Ligue avait alors menacé les réfractaires de fortes amendes. La polémique a atteint la sphère politique pour créer ce que les médias baptisent la "coalition des anti-pom pom girls".
"C'est l'association de deux groupes habituellement opposés, les religieux et les féministes", explique Uri Orbach, député d'un parti orthodoxe. M. Orbach assure n'avoir rien contre les pom pom girls, mais il rejette l'idée de sanctions financières. "Les vrais motifs sont religieux", assure-t-il, soulignant que leur uniforme "dérange beaucoup de supporteurs qui veulent voir un match de basket, pas des filles danser en mini-jupe". Il s'étonne également qu'"une foule composée majoritairement d'hommes ait besoin de passer les temps morts à regarder des jeunes filles danser et se trémousser".
Sages pom pom girls…
Selon la "halakha", les femmes doivent s'habiller modestement et être couverte jusqu'au poignet et la cheville. Elles doivent également éviter de porter des pantalons ou des vêtements près du corps. Récemment, la majorité des supporteurs est restée impassible lors du passage des pom pom girls, sans cris, ni sifflements. "C'est gênant et offensant", déplore cependant Avishaï Slonim, 19 ans.
Les jeunes groupies, elles, disent comprendre le problème et se sont adaptées. "Elles ont les jambes couvertes et les cheveux attachés. Leur uniforme n'est pas vulgaire et leurs mouvements n'expriment aucun geste sexuel déplacé", plaide Yaël Brainess, la chorégraphe de la troupe.
Pour d'autres animatrices de pom pom girls, en revanche, ces spectacles sans saveur desservent la réputation des troupes de danseuses. "C'est quand même un peu primaire. Les filles ont besoin de danser et d'offrir un beau spectacle", critique Anna Tarasova, la responsable des "cheerleaders" du Maccabi Tel-Aviv.
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