Sortie de crise ? Quelle sortie de crise ? « En 2010, le marché de l'emploi en Informatique et Télécoms restera en berne », écrit Anthony Collins, un des responsables de l'étude de rémunération du cabinet de recrutement Hays. Or 2009 fut déjà une année pénible : diminution des postes (l'APEC a recensé 40 % d'offres en moins), et stagnation des salaires d'autant plus douloureuse qu'elle suivait plusieurs années de vaches grasses. Passage en revue des cinq domaines couverts par les consultants de Hays (NB : le cabinet ne dispose pas de données pour les SSII qui ne recourent quasiment pas à ses services).
La pénurie de professionnels systèmes et réseaux se tasse. La faute aux sévères réductions d'effectifs des grandes SSII. Elles ont jeté ingénieurs et techniciens sur le marché, entraînant un rééquilibrage de l'offre et de la demande. Les salaires en 2009, se sont au mieux maintenu, dans un mouvement de baisse. Pour 2010, Hays considère l'open source comme une valeur d'avenir. Les PME avides de réduire leurs coûts de licence s'intéressent à ces technologies. Mais la tendance salariale, en l'absence de franche reprise économique, risque de suivre la courbe de 2009.
Études et développement : stabilité
Les entreprises fortement innovantes dans des domaines dynamiques continuent sans surprise à recruter des profils adaptés à leurs besoins, donc pointus. Mais dans le même temps, crise oblige, les ingénieurs ont fui les SSII fragilisées pour se réfugier dans les entreprises. Du coup, les salaires n'ont pas augmenté en 2009, et ne le feront pas non plus en 2010 pense Hays.Le cabinet souligne quelques tendances en cours : besoin de compétences Sharepoint pour les développeurs .Net, recherche d'experts 2.0 (Webdesigners, animateurs de communautés, spécialistes de l'affiliation, etc), soif d'architectes open source maîtrisant les frameworks PHP Zend ou Symfony en voie d'adoption générale.
Conseil et maîtrise d'ouvrage : le déclin
Quelques spécialités ont progressé en 2009 – gestion des risques, conduite du changement et maîtrise des coûts – tandis que certains secteur gros consommateurs de MOA et de conseil souffraient : la banque, l'assurance, l'industrie. Avec de nombreux professionnels revenus sur le marché du travail du fait de la crise, la politique salariale a parfois été revue.Pour la suite, non seulement les exigences des entreprises augmentent (longue expérience, forte compétences techniques et métiers, bilinguisme) mais la volonté d'externaliser pour trouver des profils toujours plus pointus se confirme. Pas de tendance claire pour les salaires.
Décisionnel et ERP : stagnation
Décisionnel qui rit, PGI qui pleure. La crise a fouetté les ventes de solutions de Business Intelligence, alors que les clients rechignent devant les frais de licence et de maintenance pharaoniques des éditeurs d'ERP. En 2009 Hays constate une stagnation de la demande, et partant des salaires, dans ces deux domaines, et pense que 2010 restera sur la même tendance. Le cabinet avoue aussi sa difficulté à trouver des experts SAP, Oracle Applications et Essebase, Micro Strategy, possédant en plus des compétences métiers.
Télécoms : des opportunités
Les télécoms sortent d'une année de prudence, d'embauches au coup par coup, mais couvent une reprise. En 2009, les professionnels des technologies radiofréquence ont subi le gel des investissements des opérateurs de téléphonie mobile tandis que Hays peinait à trouver assez de candidats compétents dans les domaines de la fibre optique ou de l'ADSL. Pas de miracle dans le secteur cependant, les salaires n'ont pas fait mieux que stagner en 2009. Mais, un peu plus optimiste, le cabinet avance que l'émergence d'un quatrième opérateur mobile national qui devra construire son réseau, le passage au très haut débit, et le programme européen en faveur de la 4G pourrait relancer le marché. Et les salaires avec. Quand même !
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