vendredi 11 mai 2018

Les problèmes se multiplient pour l’Iran, et cela pourrait le rendre dangereux...


Note de la rédaction : cette analyse de David Horovitz a été écrite et publiée avant les affrontements de la nuit dernière en territoire syrien entre les forces israéliennes et les brigades al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique]
Selon les reportages de la télévision israélienne ce mercredi soir, l’Iran s’apprêtait littéralement à lancer une salve de missiles vers le nord d’Israël la veille, lorsqu’une frappe aérienne attribuée à Israël a éliminé la menace. Huit Iraniens figuraient parmi les 15 victimes de la frappe survenue sur une base de Kisweh, au sud de Damas.
Israël ne pense manifestement pas que le danger d’une frappe iranienne soit définitivement écarté : des abris anti-aériens du nord du pays s’ouvrent, le chef d’état-major de l’armée a visité la région mercredi, des systèmes de défense anti-missiles Dôme de fer ont été déployés et des chars de combat se sont dirigés vers le nord.

Mais les Iraniens, qui ont lancé un drone équipé d’explosifs en Israël depuis la Syrie il y a trois mois, sont depuis confrontés à des frappes aériennes intermittentes attribuées à Israël, qui maintient évidemment sa suprématie aérienne et sa collecte de renseignements extrêmement efficace et qui insiste sur le fait qu’elle ne permettra pas à l’Iran d’établir une présence militaire sérieuse dans le pays sanglant et anarchique du président Bachar al-Assad.

A ce jour, les efforts incessants de l’Iran pour renforcer sa présence militaire en Syrie sembleraient avoir été tolérés par la véritable puissance également présente dans le pays, la Russie.


Un système de défense antimissile Dôme de fer, conçu pour intercepter et détruire les roquettes et les obus d’artillerie à courte portée, est déployé dans le nord d’Israël, le 7 mai 2018 (Crédit : Jalaa Mary / AFP)
Mais là aussi, la journée de mercredi a apporté plus d’indications négatives pour Téhéran : le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été accueilli par le président russe Vladimir Poutine avec chaleur.

Netanyahu, qui a été reçu lors d’une cérémonie où l’hymne national israélien a été joué, a passé plusieurs heures en la compagnie de Poutine et a participé à ses côtés au défilé de la 73e journée annuelle de la Victoire de la Russie sur l’Allemagne nazie par l’Armée rouge.


Cette capture d’écran tirée d’une vidéo fournie le 9 mai 2018 par l’agence Syria News montre des personnes debout devant les flammes réveillées après une attaque contre une zone connue pour héberger de nombreuses bases militaires de l’armée syrienne, à Kisweh, au sud de Damas, en Syrie. Mardi. l’Observatoire syrien des droits de l’homme basé en Grande-Bretagne a déclaré que les tirs ciblaient les dépôts et les armes qui appartenaient probablement aux forces iraniennes à Kisweh (Syria News)
Le Premier ministre a rendu un hommage respectueux au « sacrifice énorme du peuple russe et au sacrifice de l’Armée rouge pour vaincre le monstre nazi » et a mis en parallèle cette menace nazie au danger que l’Iran représente aujourd’hui pour l’Etat juif : « Nous n’oublions pas la grande leçon que représente la nécessité d’affronter toute idéologie meurtrière à temps », a-t-il déclaré à son hôte. « C’est difficile à croire, mais 73 ans après l’Holocauste, il y a un pays au Moyen-Orient, l’Iran, qui appelle à la destruction de six millions de Juifs. »

Cet accueil chaleureux et le temps accordé par Poutine à son hôte ne sont néanmoins pas des garanties de mesures pratiques sur le terrain. Mais, alors que Netanyahu rentrait de Russie mercredi soir, il a indiqué qu’il ne pensait pas que la suprématie aérienne d’Israël dans l’espace aérien syrien allait être compromise. Le temps nous dira si la Russie contrôle les Iraniens en Syrie, mais Netanyahu pense évidemment que Poutine n’est pas sur le point d’empêcher Israël de les réprimer.

Poutine accueillait Netanyahu quelques heures après le retrait du président américain Donald Trump de l’accord nucléaire iranien de 2015. C’est un accord que Poutine soutient fermement et que Netanyahu méprise catégoriquement. Si l’Iran avait espéré que leurs divergences sur cet accord inciteraient Poutine à garder Netanyahu à distance, la visite du Premier ministre à Moscou a prouvé le contraire.

Par ailleurs, M. Trump a averti mercredi l’Iran de « conséquences très graves » s’il reprenait son programme nucléaire. Le dirigeant suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a évidemment réagi avec dédain à la décision du président américain, jugeant que le discours dans lequel Trump a annoncé qu’il retirait les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire était rempli de mensonges et était « idiot et superficiel ». Il a également averti le président américain qu’il faisait une grosse erreur.
Le président iranien Hassan Rouhani, à droite, avec son homologue russe Vladimir Poutine à Téhéran, le 23 novembre 2015 (Crédit : Atta Kenare/AFP)
L’Iran estime-t-il que Trump bluffe avec ses menaces ? Le président Hassan Rouhani a laissé entendre que l’Iran pourrait envisager de reprendre son enrichissement d’uranium. L’Iran va-t-il continuer à tenter de frapper Israël depuis la Syrie, même si Poutine le désapprouve ? Très probablement, selon Israël.
Mais malgré sa dérision face à la décision de l’administration Trump, sa stratégie d’expansion régionale et ses efforts incessants pour affaiblir Israël, le régime iranien vit des jours difficiles.
Ce qui pourrait bien le rendre d’autant plus dangereux.

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