vendredi 15 décembre 2017

Beate Klarsfeld, le combat de la chasseuse de nazis...Vidéo...


A l’entrée de l’exposition, un homme avance, un exemplaire de leurs « Mémoires »* à la main. Il veut leur faire signer, échangera quelques mots avec eux, la gorge serrée. Il faut dire que Beate et Serge Klarsfeld ont de quoi impressionner. Toute leur vie, ils ont mené un combat sans relâche pour traquer les criminels de guerre nazis et permettre qu’ils soient traduits en justice. 
Elle, la jeune fille de vingt ans arrivant de Berlin pour devenir jeune fille au pair à Paris. Lui, le jeune étudiant juif, ayant perdu son père à Auschwitz. Nous sommes en 1960, ils se rencontrent sur un quai de métro et ne se sont plus quittés depuis. A l’occasion de l’exposition** qui leur est consacrée au Mémorial de la Shoah, nous avons demandé à Beate Klarsfeld, 78 ans, de revenir sur le coup de foudre qui a fait naître son engagement.

Dans un entretien avec l'AFP, la militante anti-nazis franco-allemande Beate Klarsfeld, qui fête ses 75 ans ce 13 février, raconte comment elle s'est engagée dans son combat, peu après son arrivée en France à l'âge de 21 ans et sa rencontre avec l'avocat Serge Klarsfeld qu'elle épousa en 1963.

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La famille Klarsfeld à Paris, 15 août 1973 © Coll. Klarsfeld

LE JOUR OÙ ELLE A GIFLÉ UN ANCIEN NAZI

Quand Serge lui a raconté le passé douloureux de sa famille et de tant d’autres, Beate l’a suivi. « Je n’ai pas agi par culpabilité, mais par sens de la responsabilité historique et morale. De nombreux nazis étaient encore en liberté. Dès qu’on le sait, on ne peut plus fermer les yeux. J’ai agi, voilà tout. », écrivait-elle dans ses « Mémoires » en 2015. Le couple a compris très tôt aussi que pour attirer l’attention, il fallait faire ce qu’on appelle aujourd’hui le « buzz ». Leurs actions, particulièrement bien retracées et documentées dans l’exposition qui leur est consacrée, retrace ces moments extrêmement forts qui ont permis d’alerter le monde entier sur l’impunité dont bénéficiait alors certains nazis. Ainsi, Beate Klarsfeld nous raconte cette journée du 2 avril 1968 où elle a interrompu le discours de Kurt Georg Kiesenger, un ancien nazi devenu chancelier allemand, puis la gifle mémorable qu’elle lui administre le 7 novembre 68. Arrêtée, elle sera condamnée à un an de prison. Elle a à peine 29 ans et devient un symbole. Cinquante ans plus tard, elle a aussi un message pour les lectrices de ELLE, qu’on vous laisse découvrir ci-dessus. Une grande dame, assurément.
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Beate Klarsfeld après sa condamnation au procès en Allemagne, accueillie par une manifestation de soutien à Paris devant l’ambassade d’Allemagne, 11 juillet 1974. © Coll. Serge Klarsfeld
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Beate et Serge Klarsfeld viennent perturber les obsèques de Xavier Vallat, ancien commissaire général aux questions juives et figure de l’extrême-droite antisémite, à Pailharès. 8 janvier 1972 Photo Elie Kagan, Coll. Klarsfeld
*« Beate et Serge Klarsfeld. Les combats de la mémoire 1968-1978 », à voir jusqu’au 29 avril 2018 au Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy-l’Asnier, Paris 75004. 
**« Mémoires » (éd. Fayard et Flammarion), 2015.

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