lundi 13 novembre 2017

"CE SOIR DU 13 NOVEMBRE, J'ÉTAIS..."


Le 13 novembre a frappé de plein fouet tous ceux pour qui les valeurs républicaines françaises résonnent dans la tête.

Nous peinons à nous rappeler de notre dîner de la veille, mais l'on se souvient à la perfection de ce que nous faisions ce soir du 13 novembre 2015. Au cinéma, bien au chaud sur notre canapé, en famille… Nous vaquions tous à nos occupations. La minute d'après, un terrible drame nous a tous uni, à jamais.

Pour commémorer le deuxième anniversaire des attentats du 13 novembre, au milieu des hommages officiels, des reportages sur la douleur de ceux qui restent, des témoignages aussi poignants qu'effroyables, le Crif a voulu vous donner la parole. Parce que le 13 novembre appartient à tous ceux qui ont la France quelque part dans le coeur.
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Nous avons reçu beaucoup de témoignages et avons choisi d'en publier quelques-uns dans cette newsletter spéciale :

"C'était Shabbat, nous étions réunis à Paris, en famille. La soirée était joyeuse, je me souviens qu'on riait beaucoup. Tout à coup, ma soeur a reçu des alertes sur son téléphone. Nous ne comprenions pas ce qu'il se passait. Nous avons interrompu le dîner et nous sommes plantés devant la télévision, complètement ahuris par ce que nous découvrions. L'ordre était donné de ne pas quitter son domicile mais ma grand-mère devait rentrer chez elle pour prendre ses médicaments à temps. Nous avons attendu jusqu'à 1h du matin et avons finalement raccompagné ma grand-mère. En rentrant, nous avons continué à regarder les images défiler et sommes restés devant l'écran une bonne partie de la nuit." Myriam

"J'étais à Tel Aviv, je fêtais mon anniversaire sur le rooftop de mon immeuble. Nous étions beaucoup d'internationaux. Tout à coup, les téléphones des Français se sont emballés. On a pas compris tout de suite ce qu'il se passait et la soirée a continué. Au fur et à mesure des alertes des média, on a appelé nos proches et nos amis, et on s'est finalement tous réunis dans l'un des appartements pour regarder la télé française. Ça a duré une bonne partie de la nuit et on s'est tous endormis dans le salon, comme après une très longue soirée... Le lendemain, je suis allée au rassemblement organisé Place Rabin. La mairie de Tel Aviv était illuminée aux couleurs de la France. Shimon Peres était présent et a offert à la foule un magnifique discours en français. Nous avons chanté l'Hatikva et la Marseillaise. De notre pays, nous pensions à notre autre pays..." Sarah

"Le 13 novembre au soir, nous avions à Bruxelles la réunion des communautés juives libérales francophones et nous y avions un repas shabbatique particulièrement animé avec chants et danses. Tout à coup l’un des participants a dit qu’il y avait eu un attentat à Paris ; nous sommes tous allés dans nos chambres voir la télé et y avons vécu un choc violent ; cela a changé évidemment l’atmosphère de la réunion du lendemain et la façon dont nous avons partagé l’office de Shabbath matin et l’étude qui l’a précédé. L’après-midi était prévue une visite au musée juif de Bruxelles (pas encore rouvert au public). L’une des victimes ayant longtemps vécu en France dans l’une des communautés représentées, l’atmosphère était très lourde." Jean-François

"Des amis étaient venus de Bretagne pour nous accompagner au spectacle "Résiste" sur Michel Berger, au Palais des Sports. Le spectacle était presque fini lorsque nos portables se sont mis à  vibrer dans nos poches ; nos enfants nous demandaient où nous étions, si tout allait bien et si nous n"étions pas vers la place de la République. Tout de suite, nous avons compris qu'il se passait quelque chose... mais nous étions loin d'imaginer l'horreur, la terreur et le chagrin qui s'étaient abbatus  sur Paris..." Michèle

"J’habite Limoges, mais je suis souvent à Paris. J’y étais la semaine dernière, tout le week-end.
Je suis seul, dans mon lit, il est environ 23 h et avant d’éteindre, je regarde mon smartphone pour voir si j’ai un dernier petit message de ma femme qui est en déplacement sur Marseille. Je vois que j’ai reçu un email d’un ami brésilien avec comme sujet : Paris, sous les attaques, une nouvelle fois. Je l’ouvre et je le lis une première fois, je ne comprends pas ce qu’il veut dire : "J’espère que cela se passe loin de vous. Vous avez mes prières. S’il vous plaît, envoyez-moi de vos nouvelles. Shabbat shalom."

Après relecture, j’ai l’idée de voir s’il y a des nouvelles que je n’aurai pas lues. Je le fais, dans mon lit, sur mon téléphone. Non, ce ne sera pas un shabbat de shalom. L’horreur est là. Je n’ai même pas l’idée de me lever et d’allumer la télévision. Je zappe d’une chaîne à l’autre, au début pour m’assurer que c’est bien vrai, puis je regarde, jusqu’à 2h30, du matin, sur mon écran de 10 x 6,5 cm. Je pleure, je finis par m’endormir, épuisé de tant de barbarie." Joseph

"C'était un vendredi soir, un soir de Shabbat donc. Nous étions autour de la table. Nous avons entendu des sirènes dans la rue, sans trop nous inquiéter. Mon beau fils a regardé son téléphone et nous a annoncé qu'il y avait un attentat en cours dans Paris. Nous avons terminé le repas et sommes rentrés chez nous. En pleine nuit, une cousine du Canada, avec laquelle nous n'avions d'ailleurs pas beaucoup de contacts, a appelé. Elle a demandé si tout allait bien. C'est là que nous avons réaliser l'ampleur des attentats. Le lendemain, en allant à la synagogue, il n'y avait personne dans les rues. J'avais l'impression d'être un 1er janvier..." Léon
 
"J'étais chez moi, en Gironde, je regardais un film à la télévision. Ma femme était en weekend à Paris, pour une conférence à laquelle elle avait tenu à assister. J'ai reçu plusieurs alertes des médias sur mon téléphone et j'ai donc changé de chaîne pour me brancher sur les informations en continu. Je n'ai pas réalisé tout de suite l'ampleur de ce qui était en train de se passer. J'ai immédiatement tenté de joindre ma femme qui ne répondait pas. Après plusieurs tentatives, elle a répondu et m'a rassuré : elle était rentrée à l'hôtel et la conférence du lendemain était annulée. Je suis restée au téléphone avec elle une bonne partie de la nuit, la télévision allumée." Frédéric

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