lundi 21 août 2017

L'acteur américain Jerry Lewis est mort à 91 ans....Vidéo !


L'acteur humoriste, connu notamment pour ses rôles de comique absurde, dans des films comme Le Tombeur de ces dames ou encore Docteur Jerry et Mister Love, est décédé dimanche à son domicile de Las Vegas.


Si Dieu est français, il a dû accueillir Jerry Lewis sur un tapis rouge. En revanche, s'il est américain, il aura reçu le comique en se demandant pourquoi Les Cahiers du cinéma  et Positif  le considéraient comme un génie. Au départ, il y a un gamin né à Newark en 1926. Jerome Levitch est fils unique. Plus tard, il trouvera en la personne de Dean Martin le frère qui lui manquait.

Un duo irrésistible avec Dean Martin

À la fin des années quarante, leur duo fit des étincelles. Que n'aurait-on pas donné pour assister à un de leurs spectacles au Club 500 d'Atlantic City, pour avoir une table au Copacabana de New York? Ils se sont rencontrés en 1946. Pendant dix ans, ils ne se sont plus quittés. Dans la salle, le public, qui n'avait jamais vu ça, se tordait de rire. Martin le coroner décontracté, Jerry l'idiot du village. «Jamais vous n'aviez eu un playboy et un singe. Le sexe et la bouffonnerie, voilà ce qu'on représentait», résumait Lewis. Les dollars pleuvent. Les filles se bousculent dans leur loge. Le rêve américain surgit au milieu des éclats de rire et de la fumée de cigarettes. Leurs cachets sont astronomiques. Ces deux-là sont les nouveaux dieux du show-business. Ensemble, ils tourneront vingt-trois films, généralement sous la direction du futé Frank Tashlin auquel on doit le mythique Artistes et modèles . La recette était simple. Dean Martin attirait les hommes, les femmes et les Italiens. Les femmes, les Juifs, les enfants venaient pour Jerry Lewis. Cela faisait du monde. Leur célébrité défie l'entendement. Aucun ego ne pourrait résister à pareil traitement. En 1956, Dean Martin jette le gant. Le chanteur envisage une carrière solo. «Pour moi, tu n'es que le symbole du dollar», lâche-t-il à son partenaire. «That's amore». Ils ne se reparleront plus jusqu'en 1976, lorsque Frank Sinatra les réunit par surprise au cours d'un téléthon. Les retrouvailles occasionnèrent des yeux h
Lewis vole de ses propres ailes. Il passe à la réalisation avec Le dingue du palace (1960), suite de gags qu'il a écrit en une semaine et où il incarne un groom. Son œuvre la plus fameuse reste Docteur Jerry et Mister Love (1963), parodie de Jeckyll et Hyde. Ne pas oublier Le tombeur de ces dames et Le zinzin d'Hollywood (1961). La critique française se noie dans les superlatifs. Dans son pays, personne ne prend Lewis au sérieux. Il serait, selon les cinéphiles, le contempteur de la société de consommation, un subversif déguisé, un philosophe malgré lui. Sur un plateau, le comique ne rigole pas. Il a la réputation d'être un emmerdeur patenté. Lui appelait ça professionnalisme. Il mise sur le burlesque, travaille sur le son, accorde une grande importance aux bruits. Sa gestuelle est inimitable. Avec son visage en caoutchouc, son corps de chewing-gum, il élève la grimace au rang des beaux-arts. Il a toujours l'air d'avoir les doigts dans la prise. Laurence Olivier lui aurait dit: «Je donnerais mon âme pour avoir fait un de vos films.»
En 1958, il s'installe dans la villa de Louis B. Mayer à Bel Air. Il lui arrivait de parler de lui à la troisième personne. On ne saura jamais au juste s'il est l'auteur de chefs d'œuvre ou de navets. Dans Les tontons farceurs (1965), il joue sept personnages différents (au départ, il y en avait quatorze). Une légende circule au sujet de The day the Clown cried, son film de 1974 sur un clown engagé par les nazis pour accompagner les enfants à la chambre à gaz. Le long métrage n'est jamais sorti. 

Une institution du téléthon

Il vivait à Las Vegas dont le kitsch lui allait bien. Des festivals lui rendaient hommage. Les journalistes découvraient un monsieur un peu revêche, au faciès bouffi, les cheveux teints. Ils évoquaient devant lui sa prestation dans La valse des pantins en 1983 (Robert de Niro le baptisait Oncle Jeery ou Le Vieux) ou son apparition dans Arizona Dream de Kusturica (1993). Il était devenu un personnage de télévision, le monsieur en smoking qui animait chaque année le téléthon pendant vingt-quatre heures, gavé de percodan, repensant à ses heures de gloire. C'était une institution, un monument qu'on visitait une fois par an. Le coup du verre dans la bouche était sa marque de fabrique. On est peu de chose. Quand même, maintenant, Dean Martin se sent un peu moins seul.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La grandeur de Binyamin Netanyahou....

Binyamin Netanyahou était en visite aux Etats-Unis pour la conférence annuelle de l’AIPAC. Cette visite devait être triomphale. Elle a ...