lundi 31 juillet 2017

Naomi O. ex-musulmane du Nigéria, baptisée catholique par Alain René Arbez.....


Alain René Arbez : Naomi, tu vis en Suisse depuis quelques années, avec ta Maman et ton beau-père. Avant, tu vivais au Nigéria, dans un milieu animiste et musulman. Quels sont tes souvenirs d’enfance ?
Naomi : Je garde en moi quelques souvenirs marquants de mon enfance. Je sais que Maman a eu de graves problèmes à résoudre, et j’ai des souvenirs de ma grand-mère qui me gardait dans sa maison très pauvre et délabrée. Je me souviens très bien des muezzins qui criaient continuellement le Coran depuis les minarets du quartier pauvre où nous vivions, à Lagos.
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ARA : Ta Maman t’a raconté, quand tu as été plus grande, combien il a été difficile pour elle de défendre sa survie et la tienne dans un environnement hostile. Qu’en penses-tu ?
N : Oui, Maman m’a expliqué que des musulmans du quartier avaient décidé de la tuer, parce qu’elle avait été violée par des cousins, et ils allaient me tuer en même temps, moi qui n’étais pas encore née. Elle a dû s’enfuir juste à temps et elle a beaucoup souffert dans cette période angoissante. Mais c’est à ce moment qu’elle a rencontré le Dieu de la Bible auprès de chrétiens évangéliques qui l’ont aidée à se cacher et qu’elle a tourné le dos à Allah. Aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre qu’on veuille s’attaquer à une femme et à un bébé innocent au nom d’une religion qui se prétend pacifique.
ARA : Naomi, tu es arrivée en Suisse il y a plusieurs années. Tu t’es sentie en sécurité, bien entourée par ta Maman et accueillie par son mari, qui t’a tout de suite prise en charge comme un père. Comment as-tu vécu cette étape ?
N : Tout au début, je ne parlais pas un mot de français, j’étais anglophone. J’ai été scolarisée en primaire, et là j’ai fait des progrès rapidement. Mais j’ai aussi souffert de réflexions désagréables de certains sur ma couleur. Ca a été mieux ensuite au cycle. Maintenant, plus de problèmes.
ARA : Parle-nous du grand tournant de ton existence : ton baptême.
N : Le point de départ, c’est que j’accompagnais Maman et mon beau-père (protestant) à la messe de la paroisse catholique. Peu à peu, de mois en mois, j’ai apprécié la prière, les chants, surtout l’ambiance, le fait que les gens si différents aient des liens d’amitié et se parlent gentiment après l’office. Quand Maman, qui avait été musulmane, a reçu le baptême deux ans après, cela m’a fait réfléchir, et j’y ai pensé pour moi aussi. Ma décision a été personnelle, mais il est vrai que je partageais beaucoup de convictions avec ma mère et mon beau-père.
Ce qui m’a aussi convaincue de faire le pas, c’est la réunion hebdomadaire de catéchisme où je suis venue participer avec mes copines de classe. On s’entendait bien et j’aimais bien les discussions sur la vie d’aujourd’hui et sur la foi des chrétiens. Je me suis aperçue que bien qu’imprégnée d’islam, j’avais déjà bien avancé dans la connaissance de la Bible et de l’histoire d’Israël. Je devenais amie de Jésus Christ.
J’ai poursuivi ma préparation au baptême, avec un membre du catéchuménat, et la célébration a eu lieu à Pentecôte, en présence de toute la communauté. De Assia, mon premier prénom islamique, je suis devenue Naomi, un prénom que j’ai moi-même choisi dans la Bible.
ARA : Ce nouveau départ en lien avec Jésus Christ et la Bible t’a apporté beaucoup de joie. Comment as-tu senti le changement dans ta vie ?
N : Mon baptême et ma première communion ont renforcé ce que j’avais découvert en me préparant : l’envie d’approfondir la Parole de Dieu, de me retrouver avec d’autres chrétiens, de participer à la messe et de chercher à vivre ma foi dans la vie de chaque jour. A l’église, tout le monde se parle et se respecte, entre personnes d’horizons très divers.
ARA : Naomi, tu es une jeune fille de ton temps, comment ressens-tu les jeunes que tu côtoies, et qu’est-ce que tu espères pour le monde où nous vivons ?
N : Je sens que ma foi m’aide à affirmer ma personnalité, sans me laisser influencer par les autres. J’aimerais bien que les jeunes et les plus âgés communiquent mieux entre eux, sans préjugés. Ce que je souhaite pour le monde actuel, c’est la paix. Il y a trop de conflits. Il faut que les personnes se respectent et s’entraident, quelles que soient leurs origines ou leurs opinions, que les peuples se donnent la main. Quant à mon pays d’origine, j’ai tiré un trait sur le passé, trop de souvenirs pénibles. J’étudie en Suisse, mon avenir est ici. Plus tard, je fonderai une famille à Genève.
Je voudrais tellement qu’il y ait beaucoup plus de justice dans le monde où l’on constate tant de souffrances, et que l’on défende notre environnement. Je prie pour cela.
Propos recueillis par Abbé Alain René Arbez
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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez prêtre, pour Dreuz.info.

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