vendredi 17 février 2017

Présidentielle 2017 : pourquoi Fillon peut encore gagner à l'arraché..Vidéo..


François Fillon et ses partisans y croient encore. Bien sûr, la victoire du candidat LR n'a plus rien du panache programmé à l'issue de la primaire. La voie royale ouverte en novembre s'est peu à peu muée en chemin de ronces, et aujourd'hui en chemin de croix. Mais tout espoir de victoire n'est pas perdu. Premier constat : si le Penelopegate lui a coûté des points, la chute a été stoppée à 18 ou 20 %, selon les enquêtes. 
C'est le socle de cette France de droite qui votera pour le candidat conservateur, qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il neige, une pince à linge sur le nez s'il le faut. Tout mais pas le socialisme ou son précipité libéral, Macron.
Deuxième condition requise : aucun fait nouveau à déplorer dans l'affaire Fillon. Ses amis politiques l'ont questionné à plusieurs reprises : "Attention, François, es-tu bien sûr que tu nous as tout dit ? On ne va pas découvrir dans la presse quelque chose que tu nous aurais caché ?" lui a demandé en substance Gérard Larcher, l'un de ses plus proches soutiens. 
Le candidat Fillon a affirmé qu'il ne voyait pas ce qu'on pouvait lui reprocher, d'autant qu'il n'a jamais eu le sentiment de commettre quoi que ce soit d'illégal en salariant sa femme à l'Assemblée nationale et ses enfants au Sénat.

Plus dur sur le régalien, mollo sur l'économie et le social

Troisième condition : aucune mise en examen dans les jours qui viennent. Le parquet national financier a indiqué qu'il n'y aurait pas de classement sans suite. Deux options sont donc ouvertes : une citation directe devant le tribunal ou la transmission à un juge d'instruction. François Fillon a indiqué qu'il se retirerait s'il était mis en examen. "En fait, il a changé d'avis, confie son entourage. S'il était mis en examen la semaine prochaine, il se présenterait quand même. C'est trop tard ! Ce serait un coup des juges pour l'éliminer." Reste à voir comment les députés LR – d'humeur déjà maussade – encaisseraient ce revirement... Feront-ils bloc ? Ou se désuniront-ils ? En tout cas, rien de bon dans cette nouvelle passe d'armes judiciaire. Le mieux pour Fillon serait que le juge d'instruction prenne son temps...
Le Sarthois va donc s'accrocher. Il a besoin de réinstaller ses propositions dans la campagne. Le durcissement de son programme régalien lui permet d'arrimer la base de son électorat en évitant la fuite vers Marine Le Pen. Mais il aura aussi besoin de reparler d'économie. 
Naturellement, et Fillon en a conscience, la radicalité de son programme économique passe mal. "Le discours sur les efforts n'est plus audible et les syndicats, consultés par Larcher, en ont profité pour se montrer plus intransigeants." Le "nouveau Fillon", celui post-crise, apparaîtra donc sous un jour neuf : sarkoïsé sur le régalien, juppéisé sur l'économie et le social..

Un ticket Fillon-Baroin poussé par Larcher

Car le candidat a dû également lâcher du lest en interne. Il avait expliqué, au lendemain de sa victoire à la primaire, qu'il ne devait rien au parti et qu'il avait gagné seul. Un Penelopegate plus tard, il a désormais besoin de tous pour le soutenir dans l'épreuve. Aussi, François Baroin, pressenti comme Premier ministre et qui croit encore à la victoire, a-t-il obtenu d'importantes concessions au nom des maires de France, qu'il représente. 
Plus question de sabrer 20 milliards d'euros dans la dotation globale de fonctionnement des collectivités locales. Si Fillon gagne, le pouvoir contractualisera les efforts avec les grandes régions, les départements et les 96 villes les plus importantes. En revanche, Fillon a tenu bon sur l'allègement des strates administratives : les fusions de communes seront encouragées par incitation, comme les fusions de départements... 
L'objectif de 11 000 communes (contre 36 000 actuellement) ne sera peut-être pas atteint. Mais si la réduction se fait de moitié, ce sera déjà un bel effort.
Enfin, François Fillon attend que sa "baraka" lui envoie un clin d'œil. Là, cela ne dépend plus de lui. Les fillonistes attendent sagement qu'Emmanuel Macron commette des erreurs. Ils guettent la moindre déclaration hasardeuse. Le voyage en Algérie du candidat de En marche ! en a fourni une – la colonisation comme "crime contre l'humanité". 
Les attaques sur Macron redoublent. François Baroin s'est dévoué avec délectation sur France Inter jeudi matin : "Macron, c'est une agence de voyages qui lui permet de visiter la France et de la découvrir. Tous ses chakras sont ouverts, ses capteurs d'énergie sont tournés vers le soleil, et ses meetings, ça va finir en gospel maintenant." "On ne se fait aucune illusion, si on gagne, ce ne sera pas glorieux. 
Fillon sera un président faible. Il lui faut un Premier ministre fort", plaide-t-on chez Gérard Larcher, qui pousse à un ticket Fillon-Baroin...
Le Penelopegate a créé un véritable tohu-bohu dans le paysage politique et médiatique. Une minute pour comprendre l'affaire.

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