dimanche 18 décembre 2016

Primaire à gauche : qui sont les sept candidats ?


Quatre socialistes, une radicale de gauche et deux écologistes : ils sont sept à s'affronter dans la primaire. Quels sont les atouts et les points faibles de chacun ?

La Haute autorité a validé ce samedi sept candidatures à la primaire à gauche. Les 22 et 29 janvier prochains, les socialistes Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, et Manuel Valls affronteront la radicale de gauche Syvia Pinel et les écologistes Jean-Luc Bennahmias et François de Rugy. Qui sont-ils, quels sont leurs atouts et faiblesses ? Petit tour d'horizon.

Benoît Hamon, le petit qui monte

Parce que Hamon rime avec Fillon, il espère à l'image du vainqueur de la primaire à droite être la surprise du scrutin à gauche. L'ancien ministre de 49 ans s'est lancé dans la course au coeur du mois d'août. Mais sa campagne est restée dans l'ombre jusqu'à son passage à l'émission de France 2 où il a pu exposer son projet. Son meeting mercredi dernier au gymnase Japy à Paris a aussi été remarqué. 

L'une des ses propositions, le revenu universel, est au coeur du débat. Il est aussi entendu sur la réduction du temps de travail. Lors de cette primaire, il pourra bénéficier de l'appui d'une partie du MJS (Mouvement des jeunes socialistes) qu'il a un temps présidé. 

En revanche, le fait de n'être resté que cinq mois au ministère de l'Education nationale qu'il a quitté après l'épisode de la «Cuvée du redressement» avec Arnaud Montebourg à Frangy pourrait lui coûter et affaiblir l'image de crédibilité qu'il veut se construire. Il a également moins de soutien parlementaire que Manuel Valls.

Arnaud Montebourg, le frondeur en chef


Avec Benoît Hamon, il est l'ancien ministre le plus critique vis à vis du quinquennat de François Hollande. Il s'est lancé dans la compétition fin août, quelques jours après son ancien collègue. Il a le soutien du chef de file des députés frondeurs, Christian Paul. 

Le «made in France» et le soutien aux PME françaises est l'une de ses marques de fabrique. Durant la campagne, il va également insister sur la nécessité de réorienter l'Europe à tout prix et de mettre fin aux politiques d'austérité. Il plaide également pour une réforme institutionnelle et une nouvelle République. 

Arnaud Montebourg, 54 ans, a l'expérience de la primaire. En 2011, il a déjà été candidat et s'était hissé sur la troisième marche du podium avec un très honorable 17%. Mais contrairement à il y a cinq ans, il n'est plus le seul sur le créneau de la gauche du PS.

Vincent Peillon, le candidat surprise

Il le reconnaît lui-même, il s'est décidé à se présenter il y a seulement quinze jours : le soir où François Hollande a renoncé à être candidat. A 56 ans, l'ancien lieutenant de Ségolène Royal marque ainsi son retour en politique. Il avait choisi de devenir professeur de philosophie à l'université après que Manuel Valls ne l'avait pas retenu dans son gouvernement en avril 2014.
 
Pour l'instant, Vincent Peillon a fait connaître peu de ses propositions. Il se revendique dans la filiation de François Hollande tout en critiquant plusieurs points du quinquennat : la tentative d'élargissement de la déchéance de nationalité et une partie de la loi Travail. 
Vincent Peillon a le soutien d'Anne Hidalgo et de certains socialistes qui ne pardonnent pas à Manuel Valls d'avoir mis la pression sur François Hollande. Mais il part tardivement dans la campagne et pour l'instant peine à imprimer une ligne à sa candidature. 

Manuel Valls, celui qui ne veut pas être favori


Il piaffait depuis un moment. Manuel Valls s'est finalement lancé dans la course après le renoncement de François Hollande. Mais contrairement à Vincent Peillon, ses équipes se préparent depuis longtemps à cette possibilité. A 54 ans, il a quitté Matignon après deux ans et demi à la tête du gouvernement

Dans cette primaire, il devra assumer le bilan de François Hollande. Et contrairement à 2011, où il avait assumé une ligne à droite du PS, il doit cette fois rassembler. Il a commencé à envoyer des signaux à la gauche lors de son discours de candidature à Evry.

Alors que l'image d'autoritaire lui colle à la peau avec le recours au 49.3 pour faire passer la loi Macron et la loi Travail, il a tenté de s'en défaire en proposant de supprimer cette procédure
L'ancien Premier ministre est celui qui a obtenu le plus de soutiens autour de sa candidature, mais il ne veut surtout pas apparaître comme le favori, conscient que cette position n'a pas réussi à Alain Juppé dans la primaire à droite.

Sylvia Pinel, la seule femme

Elle sera la NKM de ce scrutin. A 39 ans, l'ancienne ministre du Logement est la seule femme de la primaire à gauche. Elle est candidate au nom du Parti radical de gauche. Pendant quelques jours, ce parti a fait pression sur le PS en expliquant qu'elle se présenterait directement à la présidentielle sans passer par ce premier scrutin

Très peu connue du grand public, malgré son passage au gouvernement où elle a succédé à Cécile Duflot, elle reprend la place qu'avait tenue Jean-Michel Baylet lors de la primaire de 2011. La députée du Tarn-et-Garonne portera les mêmes valeurs : défense de la laïcité et dépénalisation du cannabis notamment. 

Jean-Luc Bennahmias, le lucide

« Je veux participer mais je ne suis pas sûr que je puisse l’emporter ». Ancien Verts, ancien MoDem, Jean-Luc Bennahmias est conscient qu'il ne devrait pas être sur le podium à l'arrivée. Il est aujourd'hui à la tête d'un mini-parti, le Front démocrate, qu'il a créé pour soutenir François Hollande qui l'a beaucoup reçu à l'Elysée.

A 62 ans, l'ancien eurodéputé se définit comme progressiste. Lui aussi plaide pour la légalisation du cannabis. La défense d'un budget européen et d'un revenu minimum universel couplé à une sécurité sociale professionnelle font également partie de ses propositions. 

François de Rugy, l'anti-Duflot

Le député de Loire-Atlantique a quitté EELV l'été 2014 en désaccord avec la ligne anti-gouvernement de Cécile Duflot et des siens. A 43 ans, le patron du Parti écologiste veut porter ce thème dans cette primaire, et faire oublier qu'il y a déjà un candidat écolo à la présidentielle : Yannick Jadot.
Peu connu, il a le soutien des deux ministres vertes du gouvernement, Emmanuelle Cosse et Barbara Pompili. 

Outre l'environnement et l'atteinte des 100% d'énergie renouvelable d'ici à 2050, François de Rugy porte également une mesure forte : rendre obligatoire le droit de vote. 

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