samedi 3 décembre 2016

Hollande renonce : retour sur la semaine où tout a basculé pour le président....


ÉCLAIRAGE - C'est dans la plus stricte intimité que le président a choisi de ne pas briguer un second mandat en 2017.

La voie est libre pour Manuel Valls. Au lendemain de l'allocution surprise de François Hollande, qui a annoncé renoncer à un second mandat, le Premier ministre est apparu tout sourire à Nancy. Difficile pour lui de cacher son euphorie. Ce 1er décembre, Manuel Valls le sait : son heure est arrivée. 
Trois jours à peine après le déjeuner sous tension entre les deux figures de l'État, le rapport de force a donc tourné en faveur du chef du gouvernement. Un SMS au contenu surprenant, envoyé par Matignon aux parlementaires et aux journalistes en milieu d'après-midi le 1er décembre, le laissait entendre. "À partir de 20 heures" disait-il, le numéro de portable de Manuel Valls sera résilié. À la fin du message, un nouveau numéro est indiqué.

20 heures ? Comme l'heure à laquelle François Hollande prend la parole en direct depuis l'Élysée. La voix blanche, le ton grave, il se retire... sans désigner de successeur. En coulisses, le président ne laissait rien paraître. "Cela peut être utile que je me sacrifie". Voilà ce qu’il a confié, en substance, à un vieil ami. 

D'après Pauline de Saint-Rémy, journaliste politique de RTL, François Hollande et Manuel Valls se sont téléphonés avant et après l'allocution du président, à 20h35. Impossible de connaître le ton et le contenu de la conversation. 
Parmi les Hollandais, ils étaient très peu à connaître la décision du chef de l'État. Ségolène Royal et ses enfants auraient été informés, selon Le Parisien, tout comme les ministres Stéphane Le Foll et Najat Vallaud-Belkacem. Jean-Pierre Mignard, l'un de ses plus proches fidèles qui a rejoint depuis Emmanuel Macron, l'a appris à la dernière minute, dans le taxi. Patrick Kanner, ministre des Sports, avait seulement deviné que quelque chose se tramait dans la journée lors d'une remise de médailles organisée à l'Élysée.

Le 28 novembre, Hollande temporise face à Valls pour gagner du temps

Peu à peu, le puzzle de cette semaine noire pour François Hollande prend forme. Alors que François Hollande s'imaginait déjà candidat, l'interview de Manuel Valls dans le JDD a mis le feu aux poudres et un point final à ses ambitions. Manuel Valls n'excluait pas alors d'être candidat à la primairemême si François Hollande se présentait. "Je prendrai ma décision en conscience", martelait-il. 
Ce dimanche 27 novembre dans les couloirs de l'Élysée, le tempo s'accélère. Les Hollandais parlent de "coup de grâce". De son côté, François Hollande ne prend même plus le temps de répondre aux SMS de ses soutiens... 

À ce moment-là, la victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre n'est que le cadet de ses soucis. En effet, après la publication de cette interview, Manuel Valls envisageait sérieusement de remettre sa démission au chef de l'État le lendemain, lundi 28 novembre. Un déjeuner de crise est alors organisé à l'Élysée. Il est impensable pour le Président de se séparer de son premier ministre et de provoquer une crise institutionnelle. 

Le président joue donc son va-tout, selon Marianne. "Serein, apaisé, il laisse clairement entendre à son hôte qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle. François Hollande ne le promet pas explicitement, ce n'est pas son genre.
 Il conclut d'ailleurs en glissant à Valls que s'il n'y va pas, ce sera son tour, 'évidemment'." À ce moment-là, difficile de connaître l'état d'esprit exact de Manuel Valls. Le Premier ministre verrouille sa communication - les Vallsistes sont condamnés à "l'abstinence médiatique" - et confirme qu'il reste à Matignon et laisse donc (provisoirement) la main à François Hollande jusqu'à son allocution.
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