lundi 10 octobre 2016

« Le Qatar va-t-il sauver la Deutsche Bank ? » L’édito de Charles SANNAT....


Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
D’après l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le Qatar, qui possède déjà 10 % du capital de la banque allemande en difficulté, pourrait monter jusqu’à 25 %.
Selon le journal allemand, « le cheikh Hamad ben Jassem ben Jaber al-Thani, ancien premier ministre du pays, et son cousin, l’ancien émir cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, envisagent d’apporter un soutien à la banque avec de nouveaux capitaux et d’acquérir, avec d’autres investisseurs, une part minoritaire de 25 % ».
Les réactions officielles en Allemagne sont parfaitement favorables à un tel sauvetage par les Qataris, et le ministère allemand des Finances a déclaré « ne pas avoir de problème avec un tel investissement du Qatar », toujours selon le Der Speigel.
Plusieurs moyens de sauver la Deutsche Bank qui n’a pas besoin d’être sauvée à l’étude !
Dans notre monde hypocrite, comme vous le savez, la Deutsche Bank va très bien. Bon elle va tellement bien qu’il faut étudier tous les moyens possibles pour qu’elle aille encore mieux, idéalement dans la philosophie « merkelienne » sans que le contribuable allemand n’ait à payer pour les errements de ses banquiers.
La solution qatari est-elle la seule et unique envisagée ? 

Non !
Ces derniers jours, il a été évoqué une scission de la Deutsche Bank avec une coupure entre la banque et sa gestion d’actif, ou encore la possibilité d’une augmentation de capital, sans oublier l’idée géniale de la « quête » collective où les grandes entreprises allemandes seraient appelées à venir soutenir leur plus grande banque en mettant évidemment la main au portefeuille.
Et l’Europe dans tout ça ?
Le problème n’est pas que des Qataris passent de 10 % à 25 % d’une des plus grandes banques européennes parce qu’ils seraient qataris !
Le problème est un problème d’indépendance et les problèmes de dépendance de nos partenaires européens sont, dans l’ensemble européen, NOS problèmes.
Ne soyons pas naïfs. La main qui reçoit est toujours située sous celle qui donne.
Si l’une des plus grandes banques allemandes passe sous pavillon qatari, alors il y a une forme de lien de subordination du leader de l’Europe avec un pays dont les intérêts ne sont pas ceux (et c’est parfaitement normal) de l’Europe.
On ne peut donc pas parler d’Europe, de construction européenne si à chaque difficulté nous ignorons systématiquement la mise en place de solutions de règlements européennes et que nous privilégions des accords extra-européens.

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