mercredi 31 août 2016

Israël...Amirim, un exemple du bien-vivre....


Le Ptit Hebdo vous emmène à la découverte d’un moshav végétarien de Galilée, reconnu premier village de villégiature d’Israël
Des maisons en vieilles pierres et des chalets en bois, nichés au cœur de jardins pastoraux, le chant des oiseaux et des cigales, des parfums de sauge et de verveine, du vert et du bleu à perte de vue. Amirim est un moshav au charme unique, d’une sérénité qu’aucune exploitation industrielle ne vient troubler. Et pour cause, Amirim est un village de villégiature végétarien dédié au bien-être et à la nature.
Mais l’endroit n’a pas toujours été cet espace champêtre florissant. Il est d’abord peuplé d’immigrants du Yémen et du Maroc qui, vaincus par les épreuves de la nature et l’isolement du site, l’abandonnent en 1954. A cette époque, une poignée d’idéalistes, survivants de la Shoah pour la plupart, rêvent d’un village écologique où seraient bannies agriculture intensive et exploitation des animaux. « Nous n’allions pas faire subir aux animaux le même traitement que les nazis nous avaient infligé », explique l’un des fondateurs. Yéhuda Carméli recrute alors les premiers membres lors d’un  congrès végétarien à Tel-Aviv, et via le magazine Nature et Santé. Très vite, ils seront 42 à vouloir réinventer un monde meilleur.
Après une vaine tentative dans le centre du pays à Mishmar Hashiva, ces écolos de la première heure s’adressent alors à l’Agence Juive qui leur affrète un bus pour parcourir la Galilée, à la recherche du site idéal. « Quand nous sommes arrivés à Amirim, nous avons été éblouis par la vue sur le Kinneret. Nous avons refusé de visiter d’autres lieux. Ce n’était qu’une vaste colline aride, mais c’est là que nous voulions vivre et cultiver les premières terres organiques du pays », se souvient Carméli.
Quelques semaines plus tard, en novembre 1958, onze pionniers – huit célibataires, un couple et une enfant – s’installent sur les ruines des baraquements vétustes que l’Agence Juive avait fournis aux précédents habitants. « Les portes et les fenêtres avaient été volées et les toits étaient défoncés. Nous n’avions rien : ni route, ni eau, ni électricité, ni savoir, ni moyens. Nous avons connu le froid et la faim, mais nous avions la volonté et l’enthousiasme qui transforment les rêves en réalité. Et au terme d’années d’efforts, de larmes et de sacrifices, nous avons été récompensés.»
Moshé Zarh’i a rejoint le groupe peu après. Il raconte ses premières impressions à son arrivée : « On aurait dit des fous échappés de l’asile : un Anglais revenu d’Inde, où il avait été le disciple de Gandhi ; un vieil Hongrois survivant de la Shoah qui ne parlait pas un mot d’hébreu ; des plus jeunes, décharnés, se remettant à peine de leurs blessures de 48 ; Suzanne, une Parisienne, elle aussi rescapée des camps et dont tous les hommes étaient amoureux. Et un géant, le seul qui savait travailler de ses mains, Yehouda Carméli, qui a épousé Suzanne… ».
Avec pour seule nourriture des fruits des bois, des amandes et de l’eau fraiche, ils attendront longtemps le matériel promis par l’Agence Juive. Puis une fois équipés et formés à l’agriculture, ils devront se battre pour imposer leur approche éthique et leur refus d’engrais chimiques, qui à l’époque, semblaient insensés aux autorités agricoles. Mais non sans mal, ils finissent par obtenir gain de cause et bientôt les semences organiques venues spécialement de Suisse portent les premiers fruits et légumes 100% bio, savoureux, gorgés de vitamines et de minéraux naturels.
Mais nos villageois ne sont pas arrivés au bout de leurs peines… En 1959, des Chrétiens adventistes, persuadés que le Messie naîtrait de cet îlot végétarien, débarquent du Texas et de Guyane et s’installent à Amirim. Craignant pour leurs terres, les habitants s’opposent farouchement à cette intrusion et chassent les membres de la secte. Un scandale qui leur vaudra les grands titres et l’opprobre de la presse: « Les habitants d’Amirim ne mangent pas d’animaux, mais ils mangent des humains ! ».
Amirim connaîtra toutefois des jours meilleurs grâce à l’arrivée d’un nouveau résident, leur ange gardien : Israël Gouri (père du poète Haïm Gouri), un parlementaire qui préside alors la commission des Finances à la Knesset. « Ce fut notre plus grande chance.  Israël Gouri était l’un des 36 Justes, d’une intégrité rare, un sioniste ardent. Végétalien engagé pour la cause animale, il était modeste et ingénieux. C’est lui qui eut l’idée de faire d’Amirim un site de villégiature. Il a convaincu Moshé Soroka, directeur de la Santé Publique, de financer la construction de dix maisons de repos à Amirim », explique Moshé Zarh’i.
A l’époque, les rescapés de la Shoah viennent faire des cures à Tsfat (Safed), ville réputée pour son climat. Mais les rares hôtels ne suffisent pas. Pour gagner un peu d’argent, les habitants d’Amirim louent parfois leurs propres maisons pendant qu’ils dorment dans les granges. C’est ainsi qu’est née la vocation d’Amirim… « Peu à peu, nous sommes devenus un village réputé pour son air pur et sa nourriture bio. Puis en 1990, Amirim, a été reconnu premier village de villégiature du pays. Et connaît alors un essor sans précédent grâce à l’aide octroyée par Ouzi Baram, ministre du Tourisme, pour construire des chalets…», poursuit Moshé Zarh’i, le secrétaire général du moshav à l’époque.
Depuis, Amirim n’a fait que se développer. Perché sur les cimes de Galilée, ce moshav où nature et sérénité rythment le quotidien, a fait de l’hospitalité une grande tradition familiale.

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