samedi 30 juillet 2016

Terrorisme : les 13-14 ans des quartiers, ces "bombes à retardement" Nadia Remadna....


Nadia Remadna lutte contre le radicalisme religieux chez les jeunes des quartiers. Ce qui lui fait peur désormais : les "13-14 ans" qui arrivent...


« Aujourd'hui le religieux est partout ». Vendredi matin, au micro d'Europe 1, Nadia Remadna ne mâche pas ses mots, et elle sait parfaitement de quoi elle parle. La présidente de l'association La Brigade des mères lutte depuis 2014 contre la montée des extrémismes religieux. 

Dans son quartier de Sevran, en Seine-Saint-Denis, elle essaie d'apporter son soutien aux familles dont les enfants se radicalisent. Mais, impuissante, elle assiste au fléau qui se métastase. Car, malgré ses nombreux avertissements, son combat reste ignoré : « Cela fait des années que j'alerte. Mais le problème quand on alerte, c'est qu'on nous dit que le salafisme n'est pas un délit. »

Cours d'arabe ou cours coraniques ?

Pourtant, dans les quartiers difficiles, le salafisme se joue au quotidien. Le visage à peine masqué, il a progressé et s'est enraciné sans qu'aucun responsable politique ne s'en soit soucié, juge-t-elle, elle qui est en première ligne pour en constater l'avancée. « Très pessimiste », elle regrette avant tout ce manque de prise en considération des foyers de radicalisation qui laisse présager le pire : « Aujourd'hui ce qui me fait peur, ce sont ceux de 13-14 ans qui arrivent. Ce sont des bombes à retardement, puisqu'on n'a rien à côté. »
Car les quartiers difficiles sont devenus le terreau fertile de la pensée extrémiste. Souvent délaissés par leurs parents au profit du « religieux », ces adolescents représentent les cibles idéales du salafisme moderne. Comme l'explique Nadia Remadna, « sous couvert d'associations », les discours radicaux émergent et s'immiscent dans l'esprit des plus jeunes. « Les cours d'arabe, par exemple, ce sont en fait des cours coraniques et tout le monde le sait. » Profondément inquiète du sort de ces laissés-pour-compte, elle précise : « On une association dans notre ville […] la maman n'a même pas le droit d'entrer pour aller inscrire son enfant. Celui qui fait les cours d'arabe se cache derrière la porte et fait entrer les enfants. » Avant d'insister une nouvelle fois : « Et ça tout le monde le sait. »
Le plus souvent ignorées, les familles restent désarmées. La présidente de l'association estime pourtant qu'elles ont encore un rôle à jouer pour que leurs enfants ne tombent pas dans le piège, désormais meurtrier, de l'extrémisme religieux. Selon elle, si la famille d'Adel K. avait été entendue lorsqu'elle avait alerté de la radicalisation de leur fils, l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray « aurait pu être évité ». Et demain ?

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