mercredi 1 juin 2016

Benzema relance la polémique sur un prétendu racisme de Deschamps...


Dans une interview au journal espagnol "Marca", l'attaquant évincé des Bleus estime que le sélectionneur "a cédé à la pression d'une partie raciste de la France".


Une interview en forme de règlement de comptes. Dans le quotidien sportif espagnolMarca, Karim Benzema accuse le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps d'avoir « cédé à la pression d'une partie raciste de la France » en ne le sélectionnant pas pour l'Euro, qui débute le 10 juin en France. L'attaquant du Real Madrid évoque les récents succès électoraux du Front national pour appuyer son propos. Le meilleur buteur en activité de l'équipe de France a été déclaré non sélectionnable en raison de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la sextape contre son coéquipier chez les Bleus Mathieu Valbuena.

« J'ignore si c'est une décision seulement de Didier, parce que je m'entends bien avec lui, avec le président (de la Fédération française de football, Noël Le Graët, NDLR) et avec tout le monde », déclare le récent vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid. Marca a publié mardi soir de larges extraits de l'interview sur son site internet. « Ils m'ont déclaré non sélectionnable, bien. Mais, sur le plan sportif, je ne comprends pas pourquoi, et sur le plan judiciaire, je ne suis pas encore jugé et je suis présumé innocent. Il faudra attendre que la justice se prononce », ajoute-t-il en réaffirmant son envie de jouer sous le maillot bleu.

Des propos « totalement injustifiés »

Réagissant sur BFM TV, le secrétaire d'État chargé des Sports Thierry Braillard a jugé les propos de Karim Benzema « totalement injustifiés. La polémique n'a « pas lieu d'être ». « Didier Deschamps prouve que l'équipe de France n'est sélectionnée que sur les compétences », ajoute-t-il, avant d'assurer qu'« il n'y a absolument pas de racisme dans cette fédération (la FFF, NDLR) ». « Il faut que tout le monde soit derrière l'équipe de France », demande Thierry Braillard alors que plusieurs joueurs sélectionnés ont dû renoncer pour cause de blessure.

Condamnations presque unanimes de la classe politique

"Je trouve ça insupportable. D'abord parce que le sélectionneur est souverain dans ses choix. Ensuite parce que le fait de ramener en permanence les problèmes du pays à des questions de race, de religion, d'ethnies et de communautés n'est pas un signe de bonne santé", a déclaré sur RTL l'ancien Premier ministre François Fillon (LR), candidat à la primaire de la droite. "C'est inacceptable, parce que la question de la discrimination, la question du racisme sont des sujets sérieux qui n'ont pas à être instrumentalisés dans un conflit personnel", a jugé sur France Info Nathalie Kosciusko-Morizet (LR), également candidate à la primaire. "Et puis, c'est pire que ça, parce que c'est l'image de la France, c'est l'image de l'équipe de France qui sont en cause. L'équipe de France, il n'y a qu'à la regarder, le sélectionneur, la Fédération ne sont pas susceptibles d'être accusés de racisme."
Sur Radio Classique et Paris Première, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, a appelé à "un peu de respect", à jouer "fair-play". "Ne rentrons pas dans une dramaturgie. Je pense que Benzema, chacun le comprend bien, parle aux Espagnols pour expliquer ne pas avoir été retenu dans les conditions que l'on sait", a-t-il dit. "C'est un peu une utilisation. Je trouve ça dommage." "C'est quand même incroyable. On peut ne pas être d'accord avec M. Deschamps. Mais est-on obligé... Carton jaune, quoi", a commenté M. Le Guen à propos des accusations de Benzema, mais aussi de celles de l'ex-international Éric Cantona et de l'humoriste Jamel Debbouze.
De son côté, Nathalie Iannetta, conseillère sports de François Hollande, a rappelé "à toutes fins utiles" sur Twitter "que la seule couleur de l'équipe de France, c'est le bleu".

Valbuena dans le collimateur de Benzema

Le député PS "frondeur" Benoît Hamon a en revanche estimé sur Europe 1 que "Benzema a raison de dire que nous sommes dans un pays ou le racisme augmente". "Donc, un, Deschamps n'est pas raciste, je ne pense pas que (le président de la FFF Noël) Le Graët le soit non plus, je suis même certain du contraire, je le connais bien, mais il y a un sale climat dans ce pays sur ces questions-là. Il dit qu'il y a un climat qui amène beaucoup de Français, hélas, à se choisir un bouc émissaire. Les boucs émissaires ont toujours, toujours la même tête."
Benzema avait été déclaré non sélectionnable par la fédération en raison de sa mise en examen, le 5 novembre 2015, pour « complicité de tentative de chantage » sur son coéquipier des Bleus Mathieu Valbuena et « participation à une association de malfaiteurs », des infractions passibles de cinq ans d'emprisonnement. Il est soupçonné d'avoir encouragé Valbuena à payer des maîtres chanteurs qui disaient détenir une vidéo intime du joueur de Lyon.
« Dans cette histoire, la seule personne qui sait ce qui s'est passé, qui connaît la vérité, c'est Valbuena. Il a joué un rôle, il n'a pas dit la vérité. J'ai voulu l'aider, rien de plus, et l'affaire s'est retournée contre moi », ajoute Karim Benzema.
La polémique rebondit au lendemain de l'annonce du forfait Lassana Diarra, un nouveau coup dur pour les Bleus.

La charge d'Éric Cantona

La non-sélection parmi les 23 de Karim Benzema ainsi que celle de Hatem Ben Arfa (sur la liste des réservistes) ont suscité la polémique. L'ex-international Éric Cantona a estimé dans une récente chronique au journal britannique Guardian que Didier Deschamps avait écarté Benzema et Ben Arfa à cause de leurs « origines nord-africaines ».
Dans une autre tribune, parue dans Le Journal du dimanche, Cantona ajoute que, sans Benzema ni Ben Arfa, les Bleus ne représentent pas « la France telle qu'il l'aime ». Des propos que Didier Deschamps, en pleine préparation avec l'équipe de France, s'est refusé à commenter. Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a pour sa part jugé « stupides » les propos d'Éric Cantona contre Didier Deschamps et a dénoncé une « attaque minable ».
L'humoriste Jamel Debbouze a jugé dans le magazine France Football que Karim Benzema et Hatem Ben Arfa « pay(aient) la situation sociale » du pays et qu'avec leur absence les Bleus n'étaient pas représentatifs des banlieues.

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