En Europe, vendredi, l’aube de Noël s’est levée sur des montagnes de gilets de sauvetage entassés sur les bords de notre Méditerranée.
Après la nuit de la Nativité, les Européens se sont réveillés hier avec des milliers de cadeaux au pied de leur immense sapin qu’est l’Europe : des… gilets de sauvetage. Pour l’an prochain, ils risquent de prier le père Noël de leur offrir plutôt des… filets de sauvetage. Pour eux !
Quel symbole ! En Europe, vendredi, l’aube de Noël s’est levée sur des montagnes de gilets de sauvetage entassés sur les bords de notre Méditerranée. Essentiellement en Grèce, berceau – mot merveilleux en ce jour – de notre civilisation.
Des gilets laissés là surtout par des hommes mais aussi par des femmes, certaines enceintes, et par des enfants de tout âge. Parmi eux, les chrétiens ont fêté leur premier Noël de paix sur notre sol mais loin de leur patrie. Au réveil, les parents ont dû rappeler aux enfants le moment où ils ont défait leur gilet de sauvetage… Où ils se sont défait d’une vie aux dangers extrêmes, vie qui n’a tenu, un jour, une nuit, qu’à un fil : celui retenant leur gilet autour de leur corps souvent amaigri, affaibli, famélique.
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Qui aurait pu rejeter ces enfants qui, grâce à un gilet salvateur mais arraché dès foulé notre sol, ont vécu une première nuit de la Nativité le cœur serein ? Ce n’est pas parce que nous avons exprimé notre opposition à une entrée massive de migrants – en raison des risques terroristes et, tragiquement, l’actualité ne nous a pas donné tort – que nous étions indifférents à leur sort, notamment des plus petits. Nous n’avons pas souhaité les renvoyer « dans la grande bleue », comme ce fut le vœu d’une minorité de « métropolitains » en 1962 à l’encontre de nous-mêmes, Français – harkis et pieds-noirs – fuyant les terroristes du FLN ! Souvenons-nous du maire socialiste de Marseille, Gaston Defferre, futur ministre de François Mitterrand.
Qui ne se réjouit de savoir que la plupart des migrants de cet été, surtout les enfants, ont pu, oubliant ce gilet de sauvetage, rêver devant un père Noël ou un Santa Claus ou un saint Nicolas. Certains, déambulant avec papa et maman dans les rues de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle), ont-ils peut-être appris que saint Nicolas est « venu », comme eux, de… Turquie : Nicolas (270-345) y fut évêque de Myre en Anatolie, alors Empire romain d’Orient. C’est un croisé, chevalier de Lorraine, qui, de retour du… Proche-Orient, a offert une relique – une phalange du saint – à sa ville, Port, devenue Saint-Nicolas-du-Port, capitale européenne de saint Nicolas !
Un papy a peut-être même persuadé ces gamins que s’ils sont sains et saufs, c’est grâce à saint Nicolas, protecteur des enfants pour avoir ressuscité trois bambins tués par un boucher, et patron des… navigateurs pour avoir sauvé des marins !
Enfin, espérons que ces petits migrants ont, le 6 décembre, adopté la coutume datant de 1240 de tous les gamins de cette région française : déposer des chaussures devant leur porte pour les friandises de saint Nicolas ainsi qu’une carotte et un sucre pour son âne… Avant de découvrir, vendredi matin, les cadeaux de leur premier… père Noël !
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