mercredi 2 décembre 2015

Faut-il boycotter le Paris Saint-Germain ?


La caisse d’où sont sortis les $20.000 qui ont permis aux frères Kouachi d’acheter des armes est - tenez-vous bien - la même caisse où remontent in fine les dividendes du PSG.

Il y a eu un « avant 13 novembre » et il y aura un « après 13 novembre ». C’est, du moins, ce qu’affirment la plupart des responsables politiques de tous bords et il semble que les Français, dans leur grande majorité, soient de cet avis. Une façon de marquer la coupure consisterait, par exemple, à réexaminer nos relations avec le Qatar.
C’est Nicolas Sarkozy qui a ouvert grand les bras au Qatar et depuis, ce petit émirat du Golfe jouit de privilèges inouïs au sein de notre République – fiscaux, notamment. François Hollande n’y a rien changé, et le sujet, à la suite de tant d’autres, est devenu tabou, en témoigne cette déclaration très diplomatique de Manuel Valls au lendemain des attentats : « Je fais confiance à l’Arabie saoudite et au Qatar pour lutter contre Daech […], reste la question du financement mais dans le Proche et le Moyen-Orient, les choses sont toujours compliquées […] ».
Poutine, lui, n’a pas ce genre d’états d’âme : « Au Qatar et en Arabie saoudite, on trouve ceux qui organisent et sponsorisent le terrorisme, ils ont leurs quartiers là-bas, ce sont des gens connus, ils feraient mieux de craindre la Russie comme la peste », rapporte La Pravda.
Depuis le 13 novembre, nous nous focalisons sur Daech parce que c’est cette organisation qui a revendiqué les attentats de Paris. Or, comme il est difficile de prouver l’implication directe du Qatar et de l’Arabie saoudite dans son financement, on fait mine de traiter ces deux États comme des alliés. C’est oublier que le Qatar, pour ne parler que de lui, a été explicitement impliqué par les États-Unis dans le financement d’une nébuleuse terroriste qui occupe le terrain, en Syrie (Ahrar al-Sham et Jabhat al-Nusra), dans le Sinaï (AQPA), au Maghreb (AQMI) et, de là, jusqu’à Boko Haram (avant que celui-ci ne prête allégeance à l’État islamique).
C’est oublier, aussi, que le rôle du Qatar dans le financement du terrorisme a été formellement dénoncé par plusieurs anciens hauts responsables du contre-espionnage français, comme Yves Bonnet (ex-patron de la DST), Alain Chouet (ex-chef du renseignement et de la sécurité à la DGSE), Bernard Squarcini (ex-patron de la DCRI), pour ne citer que les plus connus. C’est oublier, enfin, que l’attentat contre Charlie Hebdo (et probablement aussi celui contre l’Hyper Cacher) n’a pas été revendiqué par l’État islamique mais par Al-Qaïda pour la péninsule Arabique (AQPA) déjà cité.
Quel est le lien avec le football, me direz-vous ?
Chacun sait que le Paris Saint-Germain est présidé par Nasser Al-Khelaïfi, un homme d’affaires qatari. Mais on sait moins qu’il n’est que le représentant du Qatar Investment Authority, le fonds souverain du Qatar. Pour faire court, disons que le PSG appartient en totalité au Qatar et, pour faire encore plus court, disons que la caisse d’où sont sortis les $20.000 qui ont permis aux frères Kouachi d’acheter des armes est – tenez-vous bien – la même caisse où remontent in fine les dividendes du PSG.
Réexaminer nos relations avec le Qatar ? Ne comptez pas sur Anne Hidalgo qui, rappelez-vous, avait fait de Charlie Hebdo un citoyen d’honneur de la ville de Paris, et qui veut aujourd’hui vendre le Parc des Princes à son « cher Nasser ». Ne comptez pas plus sur Nicolas Sarkozy, cela va sans dire. Mais nous ? Et si on commençait par boycotter le PSG ?

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