samedi 28 novembre 2015

Les attentats boostent le vote FN...


Alors que plusieurs sondages rendent compte d'une poussée du vote FN, Marine et Marion Le Pen ont tenu un meeting commun vendredi à Nice...


Des spots bleu, blanc et rouge éclairent la salle du Palais de la Méditerranée, à Nice (Alpes-Maritimes). Vendredi, il est presque 19 h 30 lorsque Marine Le Pen et sa nièce Marion déboulent sur l'estrade. Et voilà les quelque 900 sympathisants du FN, drapeau tricolore à bout de bras, qui se lèvent pour les acclamer. En ce jour d'hommage national aux 130 victimes des attentats de Paris du 13 novembre, le président François Hollande a appelé les Français à afficher le drapeau national. 

Au FN, cela fait des années que l'on arbore ce symbole national. « Nous, nous ne sommes pas patriotes un jour par an ! » raillent Sébastien et ses amis. La patronne du FN – elle-même tête de liste en Picardie-Nord-Pas-de-Calais – est venue ce vendredi soutenir sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, tête d'affiche du parti en Provence-Alpes-Côte d'Azur pour les élections régionales des 6 et 13 décembre. Dehors, plus de 200 militants n'ont pu rentrer faute de place. « Je pressens qu'un nouveau chapitre de notre histoire peut s'ouvrir avec une victoire », a lancé Marine Le Pen, saluant le « caractère et la détermination d'acier » de sa nièce.

Stopper « la folie migratoire »

Pour son deuxième meeting après les attentats commis par l'organisation État islamique, Marine Le Pen a adopté un ton sobre et a commencé son meeting par une minute de silence. Soucieuse d'endosser son costume de femme d'État en mesure de gouverner, celle qui avait assisté dans la matinée à l'hommage national à l'Hôtel des Invalides à Paris s'est lancée dans un long discours exaltant « la communauté nationale, le mode de vie à la française, la langue française et la culture française » et a exhorté les Français à être fiers de leur drapeau national et de La Marseillaise.
Dans un second temps, la candidate à l'Élysée a pris un ton martial, rappelant la guerre qu'elle a déclarée à « l'islam radical ». Répétant qu'il existe un lien selon elle entre immigration et islamisme radical, Marine Le Pen a exhorté à stopper « la folie migratoire ». « Bientôt, ce sera chaque commune, chaque quartier qui accueillera des migrants, et sans que l'on vous demande votre accord », alerte-t-elle. 
Attaquant le chef de l'État, la cheftaine frontiste a interrogé : « Combien de décisions ont été prises depuis le 13 novembre ? Combien de mosquées salafistes ont été fermées ? Une ! Combien de procédures de déchéance de nationalité ont été engagées ? Zéro ! » Au sujet de l'ancien président, Marine Le Pen est tout aussi sévère : « Sarkozy, on l'appelle le visionnaire : il jugeait que les frontières étaient si sûres qu'on pouvait les supprimer ! » Et la tête de liste Les Républicains (LR) Christian Estrosi en a pris aussi pour son grade : « S'il existait vraiment une cinquième colonne islamiste, il en serait son adjudant-chef ! »

« Les attentats m'ont confortée dans mon vote »

Bref, Marine Le Pen n'hésite pas à nationaliser cette campagne, répondant ainsi aux attentes des sympathisants. « Nous ne sommes plus chez nous ! Vu les attentats, le vote FN s'impose », assure le Niçois Robert, casquette vissée sur la tête. « On mange droite ou gauche depuis vingt-cinq ans : ça suffit ! Au moins, Marine Le Pen tient un autre discours que ceux qui sortent de l'ENA. On a l'impression qu'elle connaît la même France que nous », abonde Maurice, un retraité originaire de Toulouse. Quant à Sophie, elle s'apprête à voter FN pour la première fois aux élections régionales : « La force du FN est de défendre les valeurs françaises. Les attentats m'ont confortée dans mon choix de vote. »

L'état-major du FN affiche un brin de triomphalisme, jugeant que l'actualité permet de crédibiliser son projet. « Le FN a un programme réaliste et sérieux qui est même source d'inspiration pour François Hollande », se réjouit Marine Le Pen. Les élus frontistes sont convaincus que les attentats vont leur permettre d'atteindre des scores sans précédent dans les urnes dimanche 6 décembre. Plusieurs sondages font part d'une nette progression des intentions de vote en faveur du FN dans différentes régions depuis les attentats. Ainsi, en Paca, selon un récent sondage Ifop-Fiducial, Marion Maréchal-Le Pen arriverait en tête au premier tour avec 37 % des voix, devant ses rivaux Christian Estrosi (LR) et Christophe Castaner (PS). « Dans la dernière ligne droite avant les élections, notre objectif est de mobiliser les abstentionnistes. 

Les points gagnés dans les sondages l'ont été à droite : ceux qui ont vu dans les attentats l'occasion de franchir le pas du vote FN », assure la députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen. En Ile-de-France, selon une enquête Odoxa, la tête de liste FN Wallerand de Saint-Just gagne aussi deux points au premier tour, avec 22 %, arrivant à égalité avec le socialiste Claude Bartolone, et derrière la tête de liste LR Valérie Pécresse. Selon une enquête Ipsos, en Picardie-Nord-Pas-de-Calais, Marine Le Pen distance aussi ses rivaux avec 40 % des voix au premier tour, loin devant le candidat LR Xavier Bertrand (26 %) et le socialiste Pierre de Saintignon (20 %).

Les élus de droite redoutent « un tsunami »

Enfin, selon un sondage TNS Sofres-One Point pour Le Figaro, RTL et LCI, le FN fait la course en tête avec 29 % au premier tour, devant la droite (27 %), alors que le PS est nettement distancé (22 %). Des chiffrent qui font déjà trembler les élus de droite et les socialistes qui pressentent aussi sur le terrain « un tsunami » pour le FN. « Marine Le Pen a très bien réagi après les attentats. Elle n'a besoin de rien dire tant l'actualité parle pour elle », reconnaît un proche du patron des Républicains Nicolas Sarkozy.

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