mardi 6 octobre 2015

Messieurs Fabius et Hollande devraient aller voir la réalité en Syrie...


Difficile de résumer en quelques mots seulement tout ce que nous avons vu et entendu là-bas.

Pendant quatre jours, j’ai accompagné en ma qualité de responsable de l’association Entraide aux chrétiens d’Orient trois députés qui ont sillonné la Syrie de Damas à Lattaquié en passant par Homs afin de voir sur place la situation. Les nombreuses rencontres avec différentes autorités politiques et religieuses mirent en évidence des réalités éloignées de ce que le gouvernement français et les médias véhiculent.
D’abord, cette guerre n’est pas une guerre civile car 80 % des combattants islamistes proviennent de plus de 100 pays. Ces combattants islamistes bénéficient de financements et de l’aide logistique du Qatar, de l’Arabie saoudite et de la Turquie (et même Israël soignerait, en toute sécurité, les combattants d’Al-Nosra sur la région du Golan !). Tous les interlocuteurs rencontrés ont souligné le rôle essentiel et la dangerosité de ces trois pays en particulier.
L’Arabie saoudite et le Qatar qui inspirent et financent les combattants islamistes. « Lorsque les islamistes de Daech et Al-Nosra interdisent les libertés de conscience et religieuse, persécutent les chrétiens, décapitent les opposants, réduisent en esclavage et violent les femmes en récompense de leurs faits d’armes, il ne font rien d’autre que ce qui se pratique de manière légale et institutionnalisée en Arabie saoudite », déclare Pierres Merjaneh, un député chrétien d’Alep.
La Turquie et son président Erdoğan – « un pur islamiste mégalo et fou furieux », selon Maha Chbiro, députée de Damas – qui cherche à déstabiliser la région pour mieux reconstituer une zone d’influence ottomane. « La Turquie sert de base logistique et de repos aux combattants de Daech avec une frontière complètement ouverte aux combattants. Le village arménien de Kessab en fit ainsi les frais puisqu’il fut victime de combattants ayant débouché de Turquie au nez et à la barbe des militaires turcs qui arment pourtant six postes-frontières à proximité ! » nous expliqua le maire de Kessab.
Concernant les réfugiés qui arrivent actuellement en Europe et ne viennent pas de Syrie ou d’Irak mais de Turquie où ils étaient travailleurs, nos interlocuteurs expliquèrent que la Turquie les envoie vers l’Europe par cars entiers pour s’en débarrasser et nous alertèrent sur ce phénomène migratoire : « Il y en a beaucoup qui ne sont pas de vrais réfugiés mais des personnes infiltrées par Daech. L’absence de relations diplomatiques entre la France et la Syrie empêche de mener les enquêtes de sécurité sur ces personnes que vous recevez alors qu’un certain nombre sont connues. »
Difficile de résumer en quelques mots seulement tout ce que nous avons vu et entendu là-bas. Et notamment la déception, chez nos interlocuteurs de ce pays francophone et francophile, de voir la France s’effacer politiquement, économiquement et culturellement de Syrie. À l’image du lycée français et de ses 250 élèves abandonnés par notre gouvernement.
Et notre député chrétien d’Alep conclut ainsi notre voyage : « Il faut venir voir ici la réalité et ne pas se limiter à quelques images dans les médias. Merci de porter une parole de vérité sur la réalité qui se passe ici. »

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