mercredi 2 septembre 2015

DOIS-JE DIRE QU’OBAMA EST UN CRIMINEL MONSTRUEUX ?


Guy Millière – Quand Barack Obama a été élu, en 2008, je m’attendais à ce qu’il inflige des destructions et déstabilisations délétères sur la planète. J’ai tenté ensuite, très vite, d’anticiper ces destructions et déstabilisations. En regardant les résultats tels qu’ils sont pour le moment, je dois dire que je ne me suis, pour l’essentiel, pas trompé.

Le chaos qui règne dans le monde musulman, avec son sinistre cortège de charniers, de ruines et d’attentats divers était très prévisible, l‘accès de l’Iran à une position d’hégémonie était très prévisible aussi, tout comme la montée en puissance des Frères Musulmans. Le fait que l’Egypte échappe assez vite aux griffes des Frères Musulmans ne pouvait pas être anticipé, mais on pouvait s’attendre à ce que l’Arabie Saoudite ne reste pas sans rien dire et sans rien faire. Que l’abandon de l’Irak conduise à un retour de la guerre était un risque évoqué par George Walker Bush lui-même : dans un discours de juillet 2007, il avait parlé, le cas échéant, d’une renaissance d’al Qaida en Irak, et c’est ce qui s’est passé ; cette renaissance a donné l’Etat Islamique.
Il aurait été étonnant que Kadhafi, qui était devenu un allié des Etats Unis fin 2003 soit laissé en place, dès lors que trois alliés des Etats-Unis avaient été passés par dessus bord (Ben Ali, Moubarak, Saleh), et Kadhafi a donc, très logiquement, été renversé : avec l’aide de la France et du Royaume Uni, mais à l’instigation d’Obama, même si Sarkozy et Bernard Henri Levy ont tenté de se donner les premiers rôles. Il était évident dès le départ que le résultat du renversement de Kadhafi serait le dépeçage djihadiste dans le pays.
Les réaffirmations de la puissance russe par Poutine étaient très prévisibles aussi : Poutine n’avait pas caché sa nostalgie pour l’empire soviétique et nul n’ignorait qu’il était un pur produit du KGB, imprégné des théories eurasiennes d’Alexandre Douguine.
La volonté de la Chine de se doter d’un glacis et de contrôler la mer de Chine était de l’ordre de l’évidence, tant les stratèges chinois avaient, depuis des années, les yeux rivés sur les iles Spratly et Paracels.
Ce qui m’étonne est que si peu de gens en Europe aient anticipé ce qui allait se passer, en particulier en France : il suffisait, pour comprendre, d’examiner le passé d’Obama, de lire ses projets au moment de la campagne électorale, d’écouter ses discours, de voir qui étaient ses conseillers.
Ce qui m’amuse (tristement) est de constater que la quasi-totalité des commentateurs européens, et particulièrement les commentateurs français, ne semblent toujours pas comprendre ce qui s’est passé, ou, même, ce qui se passe sous leurs yeux. Quasiment aucun d’entre eux n’incrimine Obama, quasiment aucun ne semble voir jusqu’à ce jour qu’Obama avait une stratégie (inepte et immonde, certes) et la met en œuvre avec constance, même s’il lui arrive parfois d’improviser pour s’adapter aux circonstances.
Certains « experts », au cerveau particulièrement obscurci, attribuent même la naissance de l’Etat Islamique à l’intervention décidée par George Walker Bush en 2003, ce qui implique pour eux de sauter allègrement par dessus tout ce qui s’est passé en Irak entre 2008 et 2014.
J’en ai même entendu quelques-uns dire (lorsqu’on commence à avoir les fusibles neuronaux qui grillent, autant y aller carrément) que le terrorisme islamique dont nous avons eu cinq ou six échantillons sanglants depuis le début de l’année était lui-même l’effet de l’intervention en Irak en 2003, ce qui laisserait supposer qu’il n’y a pas eu de terrorisme islamique avant 2003 (et, vraisemblablement que la disparition du World Trade Center est une illusion d’optique, ou un coup de maître de la CIA et du Mossad réunis).
Les mêmes (parfois d’autres) disent que les flux migratoires vers l’Europe qui s’accentuent présentement font partie d’un grand « complot » américain pour détruire l’Europe et la métisser ou l’islamiser de force.
Comme Obama est leur idole, comme ils ne le critiquent jamais et ne prononcent son nom qu’avec vénération, comme, dès lors qu’il s’agit d’Obama, ils ne veulent plus voir les relations de cause à effet, je vais, sans prononcer ou écrire le nom d’Obama, leur donner des pistes pour comprendre, non pas l’intégralité de l’évolution du monde depuis un funèbre jour de janvier 2009, mais tout au moins ce qui explique les flux susdits.
Il se trouve qu’il y a quelqu’un, qui réside pour le moment dans une grande maison de couleur blanche sur Pennsylvania Avenue à Washington, a décidé de détruire l’armée libyenne, qui servait de verrou aux flux migratoires allant d’Afrique subsaharienne vers l’Europe : dès lors, le verrou a sauté et n’existe plus aujourd’hui.
Il se trouve que ce quelqu’un a laissé un groupe quasiment réduit à néant, al Qaida en Irak, renaître de ses cendres et ravager les deux-tiers de l’Irak et de la Syrie, ce qui a entraîné et entraîne, outre des massacres de Chrétiens, un exode massif et sans précédent de populations civiles : dès lors que la Turquie laisse quasiment frontière ouverte à ces populations pourvu qu’elles prennent le bateau vers la Grèce, un autre verrou a sauté et n’existe plus aujourd’hui.
Celui qui réside pour le moment dans une grande maison de couleur blanche sur Pennsylvania Avenue à Washington ressemble beaucoup à à un Président des Etats-Unis en exercice.
Je n’en dirai pas plus ici : nombre de commentateurs européens, particulièrement les commentateurs français, ne me croiraient pas.
Je ne dirai pas non plus, même si j’en ai la tentation, qu’Obama, au vu des cadavres par centaines de milliers qu’il va laisser derrière lui est un criminel monstrueux. Nombre de commentateurs européens, particulièrement les commentateurs français, ne me croiraient pas non plus, même si je donnais la liste détaillée des crimes.
Si j’ajoutais qu’aux destructions et déstabilisations qu’il a infligées sur la planète, il a ajouté, outre la multiplication des pauvres aux Etats-Unis, une accentuation effroyable du racisme antiblanc, ils ne me croiraient toujours pas.
Pourtant, plusieurs dizaines de policiers blancs ont été abattus par des noirs aux Etats Unis depuis le début de l’année, juste parce qu’ils étaient policiers et blancs. Deux journalistes ont été tués par un noir aux Etats-Unis la semaine dernière en Virginie : juste parce qu’ils étaient blancs.
Des criminels noirs ont été abattus par la police : parce qu’ils étaient criminels. Un certain Barack O. a incriminé le racisme antinoir quand des criminels noirs ont été abattus par la police. Quand des blancs, et des policiers blancs ont été abattus par des noirs, il a incriminé les armes à feu. Comme c’est curieux, bizarre, étrange et quelle coïncidence, a écrit un poète…
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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