lundi 3 août 2015

EST-CE QUE L'IRAN POSSÈDE DÉJÀ DES ARMES NUCLÉAIRES ?


Stephen Bryen et Shoshana Bryen

Adaptation

Thérèse Zrihen-Dvir


Qu’adviendra-t-il de l'accord nucléaire si l'Iran possède déjà l'arme nucléaire ?

L'Iran et la Corée du Nord faisaient partie du A.Q. - Réseau de prolifération Kahn - et le commerce bilatéral du pétrole et des armes s'est poursuivi nonobstant les résolutions de l'ONU visant à le bloquer. 

La coopération concernant les missiles balistiques est documentée, et la coopération nucléaire a été un thème tacite à Washington. Pyongyang a aidé Damas, l’allié de l'Iran, à construire un réacteur secret. 

Il y a des rapports que les experts nord-coréens auraient visité l'Iran le mois de mai dernier pour aider l'Iran avec son programme de missiles. Il y a quelques semaines, sous la pression des journalistes au sujet de la coopération nucléaire entre la Corée du Nord et l'Iran, le département d'état a même reconnu que ces rapports sont sérieusement considérés.

En 2006, et en 2009, et plus récemment encore en 2013, la Corée du Nord a effectué apparemment des essais nucléaires. Les tests étaient tous réduits, bien en dessous de l'explosion engendrée par la première bombe atomique qui détruisit Hiroshima et subséquemment Nagasaki.

Lorsque l'Amérique avait largué une simple bombe à base d'uranium sur Hiroshima (Août 1945), elle culmina en une explosion évaluée à environ 15 kilotonnes (kt). La bombe de plutonium avec un système de déclenchement sophistiqué, employée à Nagasaki trois jours plus tard, eut un rendement d'environ 20 kt. 

La plus récente explosion nucléaire nord-coréenne, en revanche, était d'environ 6 KT, beaucoup plus petite et a explosé sous terre. Une telle bombe n’est pas anodine : Sa boule de feu couvrirait environ quatre blocs de Manhattan. Elle ne suffira pas pour détruire la ville de New York, mais ferait assez de dégâts.

Les experts pensent que les Coréens du nord ont développé de petites ogives nucléaires, ce qui explique la faiblesse des explosions. DIA révèle « une confiance modérée » sur la réussite de la Corée du Nord concernant la maîtrise de l’arme nucléaire suffisamment réduite pour pouvoir l’installer sur un missile balistique. D’autres hauts responsables américains ont aussi concédé. 

Mais en mai, un représentant du NSC disait, « nous ne pensons pas qu'ils ont cette capacité ». Les deux parties mettaient en garde le fait qu'il n'existe aucune preuve directe observable – que des extrapolations basées sur des événements dans un pays quasiment impénétrable.

Si la Corée du Nord peut fabriquer une petite arme nucléaire, pourquoi le ferait-elle ?

La principale menace pour la Corée du Nord se trouve au sud. Si Pyongyang voulait utiliser ses missiles balistiques équipés d’ogives nucléaires pour attaquer la Corée du Sud, les satellites espions américains seraient sûrement en mesure d’observer la préparation et une action préventive pourrait être adoptée pour garantir qu'ils ne soient jamais lancés. 

Par conséquent, la meilleure alternative nucléaire de la Corée du Nord est d’opérer de façon plus furtive : 
Peut-être en faisant usage d’un mini sous-marin ou d’un bateau de pêche dans un port clef sud-coréen. Dans ce cas, une plus grande bombe aurait un meilleur résultat.

Bien sûr, l'ambition la Corée du Nord ne se limite pas à la Corée du Sud et briguerait peut-être une capacité nucléaire afin de menacer les USA et le Japon, ses deux ennemis jurés.

D'autre part, la Corée du Nord a désespérément besoin d'argent pour soutenir un régime qui chancelle depuis trop longtemps. Une bonne partie de cet argent provient de l'étranger, et en dehors des activités illicites, les grosses sommes semblent provenir de l'Iran.

Compte tenu des relations entre les deux pays et les capacités nord-coréennes, il est tout à fait possible que les essais nord-coréens aient été effectués sur des ogives de fabrication iranienne ou des ogives produites en Iran par la Corée du Nord. 

Ce qui peut signifier que l'Iran exporte de l'uranium (et éventuellement du plutonium) à la Corée du Nord et les Nord-Coréens développent les ogives et les testent.

Si l'Iran a déjà des armes nucléaires, l'accord avec les États-Unis, l’Europe, et la Russie est un bobard, permettant à l'Iran d'obtenir beaucoup d'argent et de la technologie tout en continuant à développer son programme nucléaire en dehors de ses frontières. 

Mettre fin à l'embargo de l'ONU contre l'Iran permettrait également l’expédition d’éléments (ogives ?) du pays sans inspection internationale.
Il n'y a rien de nouveau sur l'Iran opérant en dehors de ses frontières. 

Le 5 Septembre 2007, les aéronefs et les commandos israéliens ont attaqué et détruit Deir al-Zor en Syrie et le complexe voisin de Kibar. Le complexe a été confirmé par l'AIEA comme étant un site de développement d'armes nucléaires, exploité par l'Iran avec la participation de la Corée du Nord.

Ce ne fut pas le seul site nucléaire en Syrie. Marj as-Sultan, un centre près de Damas, est considéré comme une installation d'enrichissement d'uranium. Avec les combats qui se déroulent autour de cette ville, le magazine allemand Der Spiegel rapportait que l'uranium et d'autres matériaux et les équipements ont été déplacés « vers une cache souterraine bien dissimulée juste à l'ouest de la ville de Qusayr, même pas deux kilomètres de la frontière avec le Liban ». 

Et Der Spiegel estime encore qu’une autre installation nucléaire a été construite cette année dans un lieu secret. Selon Der Spiegel, l'objectif d’Assad est la capacité nucléaire, mais comment cela l’aiderait-il face à la guerre civile qui fait rage en Syrie ? Une explication plus probable est que ce soit une opération iranienne soutenue par la Corée du Nord.

Les pays en développement d'armes nucléaires suivent souvent plusieurs pistes et construisent une redondance importante dans leur programme de sorte qu'un point de défaillance unique ne va pas bloquer les progrès dans le développement. Les États-Unis recherchent à la fois des armes à base d’uranium et de plutonium et la création de multiples installations et des processus différents pour atteindre ce but. Idem pour la Russie, la Grande-Bretagne, la France, l'Irak, l'Inde et le Pakistan. 

L’Iran poursuit plusieurs voies vers la militarisation, mais il le fait avec en zigzag. Et puisqu’il a besoin d’un accord pour alléger les sanctions, l'Iran poursuit à la fois le développement national et extraterritorial des armes nucléaires. Il n’y a aucun doute concernant ses liens étroits avec la Corée du Nord alors que la Syrie fournit des preuves concrètes de la convergence des principaux acteurs.
L'accord nucléaire avec l'Iran ne considère pas ces relations externes, ou même reconnait officiellement leur existence. 

Il ne tient pas compte du fait que les explosions en Corée du Nord auraient pu comprendre des bombes iraniennes. Bien que le renseignement américain n’est pas complètement confiant sur la question, il est clair que l'administration a entendu des voix anxieuses au sein de son propre établissement.

Ceci est un autre exemple de l'ardeur avec laquelle l'administration d’Obama a poursuivi l'affaire nucléaire iranienne, sans égard pour le comportement iranien avant et pendant les négociations.

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