Ce médicament, qui n'est plus délivré en France depuis les années 80, serait très utilisé pour donner de l'énergie et du courage aux soldats islamistes.
L'homme qui a ouvert le feu sur la plage d'un hôtel touristique de Sousse, en Tunisie, le 28 juin dernier, faisant 38 morts et une trentaine de blessés, aurait consommé des amphétamines. Son autopsie indique en effet la présence de captagon dans son organisme, selon une source citée par le Daily Mail. Après le Liban, la Syrie serait désormais un important producteur de cette molécule. Son emploi au sein de l'État islamique ne surprend pas outre mesure le Pr Jean-François Bergmann, qui est le chef du service de médecine à l'hôpital Lariboisière à Paris, professeur de thérapeutique à l'université Paris-Diderot et coauteur d'un récent livre* sur les médicaments.
Le Point.fr : Qu'est-ce exactement que le captagon ?
Pr Jean-François Bergmann : c'est une amphétamine, donc un produit excitant. Il a été utilisé en France pendant longtemps. C'était la drogue que prenaient certains étudiants avant les examens, pour pouvoir réviser jour et nuit. Le captagon a aussi été autrefois donné aux militaires lors de missions, car cet excitant lève les inhibitions et la peur.
Cette molécule est relativement simple sur le plan chimique. Elle peut être fabriquée dans tous les laboratoires qui produisent du LSD, des acides ainsi que tous les nouveaux psychostimulants, toutes les nouvelles drogues de synthèse. On les trouve dans les rave-parties, comme celles d'Ibiza, où les gens veulent pouvoir danser pendant trois jours sans s'interrompre.
Cette molécule est relativement simple sur le plan chimique. Elle peut être fabriquée dans tous les laboratoires qui produisent du LSD, des acides ainsi que tous les nouveaux psychostimulants, toutes les nouvelles drogues de synthèse. On les trouve dans les rave-parties, comme celles d'Ibiza, où les gens veulent pouvoir danser pendant trois jours sans s'interrompre.
En prescrit-on en France encore aujourd'hui ?
Non, la vente du captagon n'est plus permise dans notre pays depuis les années 1980, en dehors de quelques autorisations temporaires d'utilisation (ATU) pour certaines narcolepsies, des maladies qui sont responsables d'un endormissement debout en pleine journée. Mais c'est exceptionnel.
En revanche, d'autres dérivés amphétaminiques peuvent toujours être prescrits par un médecin. C'est le cas de la Ritaline et de ses cousins, qui calment paradoxalement les enfants souffrant d'hyperactivité avec éventuellement des troubles de l'attention. C'est également le cas de médicaments coupe-faim.
En revanche, d'autres dérivés amphétaminiques peuvent toujours être prescrits par un médecin. C'est le cas de la Ritaline et de ses cousins, qui calment paradoxalement les enfants souffrant d'hyperactivité avec éventuellement des troubles de l'attention. C'est également le cas de médicaments coupe-faim.
Pourquoi sa vente est-elle interdite dans notre pays ?
D'abord en raison du mésusage qui en est fait. Ensuite parce que le captagon peut provoquer de la tachycardie (une accélération du rythme cardiaque) et des accidents cardiaques. Il a également une toxicité sur le plan psychique. Certains deviennent un peu fous avec ce produit, mais ce n'est pas la molécule qui fait l'acte, qui pousse un homme à effectuer un attentat. Enfin, il n'entraîne pas de phénomène de dépendance, de syndrome de sevrage ou de manque. La seule dépendance est psychologique, car ceux qui en prennent se sentent plus forts.
* La vérité sur vos médicaments, éditions Odile Jacob, 590 pages, 23,90 €
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