lundi 2 mars 2015

À la mémoire des 21 coptes égorgés sans avoir connu l’islam de paix.


De la Fraternité fratricide… À la mémoire des vingt-et-un martyrs coptes égorgés et décapités sans avoir connu la fraternité islamique…

Le philosophe Abdennour Bidar revisite la fraternité, ce pilier du triptyque de notre devise républicaine dans une longue lettre, Plaidoyer pour la fraternité, qui vient de paraître dans les librairies françaises. Il prône la culture d’une fraternité universelle.
Tout d’abord, suite aux massacres perpétrés à Charlie Hebdo et à la supérette casher le 7 et le 9 janvier 2015, Abdennour Bidar dans une inflation médiatique et médiatisée effrénée est tout enthousiaste de voir un si grand rassemblement de citoyens mobilisés en mémoire des victimes, pour exprimer la solidarité fraternelle, le refus de la terreur et dire oui à la liberté (sélective) d’expression.
Bidar omet ou ignore qu’il n’y avait pas beaucoup de musulmans dans la marche pour Charlie Hebdo
Toutefois, Bidar dans son emballement spontané omet de dire ou alors ignore qu’il n’y avait pas beaucoup de musulmans dans cette marche « Je suis Charlie ». Une fois de plus, Bidar en Français musulman utopiste déconnecté semble-il des réalités du terrain de l’islam de là-bas, en pays musulmans, s’engage dans une réflexion sur la valeur de la fraternité qui aurait assurément quelque chose d’universel. Selon le spécialiste des évolutions actuelles de l’islam, elle serait de tous les héritages.
Soit !
Mais d’abord le philosophe, au Grand journal de Canal + (07/01/2015 : « Le monstre a encore volé le visage de l’islam »), commence par mettre à distance l’islam en déclarant:
« le monstre a encore une fois volé le visage de l’islam, le monstre une nouvelle fois instrumentalise cette religion (…) mais jamais, jamais, jamais je crois nous devons l’associer à ce qui s’est passé aujourd’hui. Et le danger immédiat est que s’insinue dans les esprits, avec les conséquences politiques qu’on connaît, et bien cet amalgame entre l’islam et cette espèce d’abomination qui encore une fois en tant que… – je suis de culture musulmane – me révulse ».
Très bonnes paroles.
Hélas, elles démontrent une fois de plus que le philosophe, comme les imams de France, soit ne lit pas le Coran ou d’une manière sélective, soit est empêtré dans le déni total (et presque) pathologique, cette sorte de schizophrénie intellectuelle, sinon à tromper ses auditeurs et les téléspectateurs. Ce sont là les vrais « amalgames » de l’islam de France.
Un islam spirituel soufi qui dans les faits n’a jamais existé et n’a aucune chance de voir le jour
Bidar ne veut pas admettre que l’islam authentique est, dans son essence, une doctrine nihiliste qui corrompt et empoisonne l’esprit des « soumis » (de « islam ») ; et ne connait point de « liberté » et de libre-arbitre. Il se figure un islam des Lumières, un islam existentialiste (sans rire !), un islam spirituel soufi qui dans les faits n’a jamais existé et n’a aucune chance de voir le jour, d’autant plus que le soufisme est une hérésie pour le sunnisme et le wahhabisme majoritaires dans le monde.
Sa « lettre ouverte au monde musulman » du 13 octobre 2014, au fond, ne désacralise pas le Coran.
Sans le dire explicitement, Bidar rejoint la doctrine du Mutazilisme, qui au final ne remet pas en question le caractère sacré du Coran ; il cherche plutôt à ramener l’islam à sa sacralité et sa pureté originelle.
De toute évidence il croit à la corruption du message d’Allah par les tenants de l’islam traditionnel, sunnite et wahhabite qu’on qualifie à tort de fondamentalistes lorsqu’ils se revendiquent majoritairement de l’islam authentique. Il reste muet sur leur succès depuis tant de siècles et le fait qu’ils sont réfractaires à toute réforme depuis plus d’un millénaire.
Alors, questions fatidiques, dans cette « Lettre ouverte » où serait formulée de manière incontestable la condamnation de ceux qui appliquent simplement les lois du Coran ? Cette condamnation ne s’y trouve pas vraiment, car il ne suffit pas de désigner « un monstre » et « une barbarie » comme étant des réalités exogènes à l’islam et au Coran lorsque le meurtre des infidèles y est prescrit comme loi. C’est se fourvoyer.

Que les politiques dans le déni semblent ou veuillent volontairement ne pas voir les faits, est une chose, mais en ce qui me concerne, le citoyen n’est pas obligé d’être dupe des médias dans cette foire aux bricolages intellectuels.
Et puis, comment trouver cet héritage commun lorsque le Coran nourri le musulman dès le plus jeune âge de binarités radicales ? Comment concilier cette fraternité lorsque, par exemple, pour ce qui est de l’aumône (la zakât), elle doit être faite par le musulman uniquement vis-à-vis d’un autre musulman ?
La zakât doit se diriger aux seuls musulmans, sauf exception. On ne peut donner la zakât qu’aux catégories de personnes qu’Allah a exposé dans le Coran. Allah dit : « Les sadaqâts [aumônes] ne sont destinées que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner [à l’Islam], l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur [en détresse]. C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage » (Sourate 9:60, Al-Tawbah, « Le Revenir »). On peut donner la zakât au “mécréant” infidèle seulement si on espère sa conversion à l’islam afin de renforcer son intention et sa motivation, ou si en lui donnant la zakât on va protéger les musulmans de son mal ou du mal d’un autre.
Et comment concilier un humanisme profane égalitaire avec une pensée islamique foncièrement religieuse et exclusiviste, intolérante ? « Ils aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux ! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez ; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur » (Sourate 4:89, Al-Nisa’, « Les Femmes »).
Bidar, islamo-propagandiste (malgré lui ?) qui cherche à faire coïncider une fraternité islamique supposée avec la devise de la République
Du point de vue philosophique et théologique la vertu islamique est foncièrement, radicalement exclusiviste ; point d’égalité. On voit bien à travers ces quelques questions et versets les limites de la philosophie de Bidar qui se heurte aux contradictions insurmontables de sa propre religions, et aux ambiguïtés de ses déclarations et développements intellectualistes. À moins que le projet de Bidar soit de tenter de nous endoctriner, comme de nombreux imams de France savent nous faire gober des couleuvres face aux médias. On a l’impression au final qu’on a à faire à un islamo-propagandiste (malgré lui ?) qui cherche à tout prix faire coïncider une « fraternité » islamique supposée universelle avec cette devise de la République, laïque de principe. À moins que, dans sa sincérité, il adresse son monologue plutôt aux occidentaux et non vraiment aux musulmans afin de (se) convaincre de son utopie ?
Il y a du simplisme dans cette volonté naïve qui perd de vue les données radicales et historiques de l’islam monolithique ayant soumis toutes les sociétés multiculturelles au totalitarisme de l’unicité islamique. Pire encore, comment inviter les musulmans à cette fraternité lorsque dès la Fatiha, le “Credo” de l’islam en première page du Coran, juifs et chrétiens sont condamnés sans appel (lire à ce sujet : L’Apôtre trahi) ? Au fond, Bidar ultra minoritaire dans son « monde arabo-musulman » monolithique (déjà une contradiction impropre pour un philosophe qui prône le multiculturalisme) ne fait que projeter ses aspirations et ses idées sur l’islam, un islam fantasmé et totalement étranger à ce qu’il est depuis ses origines.
Si il faut le suivre, et s’il est vraiment sincère, et non le porte-parole du frériste imam de la mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou (dont il fait curieusement référence constamment, ce qui est inquiétant), il faudra qu’il invite l’« islam de France » à supprimer – ou rectifier – cette Fatiha (fatihâ), comme le propose Sami Aldeeb dans son ouvrage La Fatiha et la culture de la haine.
Bidar, soit fait du bricolage philosophique, soit lui aussi pratique la taqiyya islamique
Mais, là, on sait que c’est chose impossible, utopique et que Bidar, soit fait du bricolage philosophique, soit lui aussi pratique la taqiyya islamique aux fins de nous imposer à terme cet islamo-culturalisme, sous couvert de multiculturalisme, au-dessus des lois de la République.
Monsieur Bidar, il est trop tard. Car ce n’est pas d’une simple « réforme » dont d’islam a besoin, c’est d’une profonde révolution, une Révolution intellectuelle, spirituelle et éthique qui ne viendra pas. L’islam est né dans la violence la plus barbare et est sur la voie de l’autodestruction par cette même violence des origines.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © François Sweydan pour Dreuz.info.

1 Hégirien ; Sami ALDEEB ABU-SAHLIEH, Le Coran, chap. 113/9:60, p. 547 : « Les aumônes sont pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont ralliés, [l’affranchissement] des nuques, ceux qui sont surchargés [de dettes], [la lutte] dans la voie de Dieu, et le voyageur. [C’est] une imposition de la part de Dieu. Dieu est connaisseur et sage ».
2 Hégirien ; Sami ALDEEB ABU-SAHLIEH, Le Coran, chap. 92/4:89, p. 460 : « Ils auraient aimé que vous mécroyiez, comme ils ont mécru, pour que vous soyez égaux ! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans la voie de Dieu. Si ensuite ils tournent le dos, prenez-les et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur ».

En savoir plus sur http://www.dreuz.info/2015/03/a-la-memoire-des-21-coptes-egorges-sans-avoir-connu-lislam-de-paix/#TOhJI9VzCeVZRrZL.99

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