mardi 11 novembre 2014

Si Zemmour m’était conté...


Michel Garroté réd chef  —  J’ai récemment écrit (voir lien vers source en bas de page) que l’historien français et rabbin vivant en Israël, Alain Michel, auteur de « Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français », a vu certaines de ses analyses reprises par Eric Zemmour dans son dernier livre, « Le suicide français ». J’ai ajouté qu’Alain Michel plaide pour que s’ouvre un débat historique sur la question, car il estime que l’historiographie de la Shoah est figée en France.
J’ai du reste cité Alain Michel lorsqu’il déclare : « Certaines conceptions sont devenues des classiques, et on les enseigne dans les écoles et à l’université. Contrairement à l’Allemagne, Israël ou les Etats-Unis, où des débats existent sur la question de la Shoah, tout le monde parle d’une même voix en France. C’est devenu un problème affectif et idéologique. Il faut rendre cette question à l’histoire, car même si la mémoire est évidemment très importante, elle ne doit pas empêcher l’histoire d’avancer », conclue Alain Michel.
Pour ce qui me concerne, le pétainisme, sa propagande et ses lois étaient radicalement, fanatiquement antisémites. Zemmour ne dit pas et n’écrit pas autre chose. Le seul point sur lequel Zemmour rouvre le débat, c’est sur celui de savoir quels Juifs – et combien – ont été déportés depuis la France vers les camps. Récemment, Zemmour était interviewé par Le Figaro, sur « Le suicide français », y compris sur les pages consacrées à Vichy (ci-dessous quelques extraits).
Le Figaro – « Le suicide français » caracole en tête des ventes, mais suscite une vive controverse médiatique. Certains médias vous accusent d’être « homophobe », « islamophobe », « sexiste » et même de vouloir réhabiliter le régime de Vichy. Que vous inspirent ces critiques ?
Eric Zemmour – Que le ridicule ne tue pas. On est allé jusqu’à m’accuser de nier le génocide juif dont mes parents ou mes grands-parents auraient pu être victimes. Dès qu’on ne se couche pas devant la doxa, on est immédiatement accusé d’agresser une catégorie de personne. Dès qu’on tente d’analyser une société sans faire l’éloge de « la magnifique liberté, égalité, fraternité dans laquelle nous baignons », on est immédiatement taxé de racisme ou d’homophobie. Il n’y a rien à répondre à cela Mes adversaires idéologiques ne me critiquent pas, ils m’invectivent pour cacher l’inanité de leurs arguments. Cela révèle que le débat en France est désormais impossible. Il a été remplacé par l’insulte.
Le Figaro – Pourquoi jouer autant la carte de provocation médiatique ?
Eric Zemmour – Il y a une nuance entre jouer le jeu de la provocation et provoquer. Je provoque à travers mes idées. C’est je crois le but de tout auteur. Sinon, pourquoi écrire ? Pourquoi s’exprimer ? En revanche, je ne joue pas. Bien qu’on prétende le contraire, je ne dis jamais telle ou telle phrase pour faire le buzz à la télévision. Je défends simplement les idées auxquelles je crois. Le journal Libération me reproche de surfer sur des idées nauséabondes pour faire parler de moi et faire de l’argent. C’est faux. Pourquoi n’aurais-je pas le droit de défendre des idées avec sincérité, avec pugnacité ? Pourquoi aurais-je des arrière-pensées mercantiles ou médiocres ?
Je trouve cette vision du débat assez triste. Personnellement, je reconnais à mes adversaires une certaine intégrité, je préfère les créditer « d’idées » plutôt que de leur faire des procès d’intentions. En me retrouvant dans l’émission de Laurent Ruquier, j’ai découvert comment la société du spectacle était depuis 40 ans au service de l’idéologie antiraciste, féministe, islamophile, libre-échangiste et sans frontièriste. Avec cette émission, j’étais au cœur du réacteur. Petit à petit, j’ai compris qu’on pouvait retourner le système et le subvertir, ce que j’ai fait: d’abord naïvement, puis consciemment et volontairement. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai fini par me faire virer. Mais ça n’a rien à voir avec le livre.
Exactement, la gauche a abandonné le peuple et la droite a abandonné la Nation. Moi, je cherche à m’adresser au peuple et je célèbre la nation. Mais ce côté inclassable finalement me convient. Je refuse de rentrer dans la cuisine politicienne. Je n’ai pas fait un livre de politicard, mais un livre politique, au sens idéologique du terme. L’UMP, le PS et le FN ne m’intéressent pas. Il y a beaucoup de lecteurs de gauche qui me lisent et qui aiment ce que j’écris et beaucoup de lecteurs de droite, notamment les vrais libéraux, qui n’aiment pas les idées que je défends. C’est d’ailleurs leur droit le plus strict. Ils ont le mérite d’être cohérents. Les déconstructeurs sont toujours au pouvoir. Bien que minoritaire dans le peuple, l’idéologie dominante reste majoritaire chez les élites. Toutes les conséquences du nihilisme et de la désintégration des quarante dernières années n’ont pas été tirées. Ce n’est pas fini, nous n’avons pas encore touché le fond.
Reproduction autorisée avec mention M. Garroté réd chef www.dreuz.info

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