La grande majorité des chefs d’Etat arabes n’ont pas réagi à l’attaque palestinienne du 17 novembre 2014 dans une synagogue de Jérusalem ; quelques-uns l’ont toutefois condamnée. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas l’a dénoncée, mais a parallèlement condamné « les dommages causés à Al-Aqsa et aux lieux saints ».
La Jordanie a émis une dénonciation semblable. Le ministre des Affaires médiatiques, Muhammad Al-Momani, également vice-ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le gouvernement jordanien « condamne les attaques contre tous les civils, condamne toutes les opérations violentes et terroristes prenant pour cibles des civils, quelle que soit leur origine ».
Pourtant, la chambre basse du parlement jordanien a ouvert sa séance du 19 novembre par une lecture du premier verset du Coran, à la mémoire des deux assaillants, qu’elle a qualifiés de « martyrs ».
L’Egypte, pour sa part, a exprimé des réserves au sujet de l’attaque, via un communiqué du ministère des Affaires étrangères condamnant les opérations violentes et soulignant le soutien de l’Egypte à un accord de paix sur la base des frontières de 1967, qui veillera à préserver l’identité arabe de Jérusalem-Est.
Par ailleurs, le ministre bahreïni des Affaires étrangères Khalid bin Ahmad al-Khalifa a tweeté une condamnation de « l’assassinat d’innocents dans une maison de culte ».
La plupart des articles de presse arabes sur l’attaque de la synagogue l’ont approuvée, saluée et justifiée. Cela est particulièrement vrai des articles de presse syriens, jordaniens et qataris. Un auteur qatari a repris à son compte l’accusation de crime rituel, qualifiant l’attaque de réaction appropriée contre ceux qui confectionnent des biscuits avec le sang des Palestiniens.
Certains articles reportent l’entière responsabilité de l’attentat sur Israël et sur l’extrémisme de son gouvernement qui, selon eux, s’exprime par des tentatives de judaïsation de Jérusalem, des tentatives pour contrôler la mosquée Al-Aqsa, en laissant faire les extrémistes de droite contre les Palestiniens. Certains avertissent que l’attaque de la synagogue déclenchera une nouvelle Intifada, tandis que d’autres reprochent à Abbas sa condamnation de l’attentat.
Quelques voix dans les médias arabes condamnent l’attentat. Dans le quotidien koweïtien Al-Siyassa, un journaliste libanais compare l’assassinat de fidèles aux actions de l’Etat islamique et d’autres organisations terroristes. De même, dans une série de tweets, l’auteur libéral saoudien Ahmad Adnan s’est prononcé contre l’attaque de quelque lieu de culte que ce soit, et contre le racisme.
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