Michel Garroté réd chef — Certes, la France n’est pas le seul pays au monde à détester Israël. L’historienne Bat Ye’or a explicité cela, il y a peu, en écrivant (dans la revue Pardès, n°55, 2014 ; cf. liens vers sources en bas de page) : « Prise au piège de ses erreurs, l’Europe, avec Obama qu’elle a encensé jusqu’aux nues, a mis au pouvoir, en guise de démocratie, les Frères musulmans. Au nom des droits de l’homme, elle a semé la pagaille et la ruine dans les pays arabes et se réjouit de voir Israël griller au feu d’un fondamentalisme qu’elle a encouragé ».
Bat Ye’or ajoute : « Mais voilà, le fondamentalisme est partout, en Europe, aux États-Unis, en Afrique, et les populations européennes se rebiffent. Elles s’efforcent d’éclairer leurs dirigeants et ne comprennent pas qu’ils les ont fourvoyés dans un long tunnel dont ils ne peuvent ni ne veulent plus sortir », a récemment souligné Bat Ye’or.
Quant à moi, j’ai récemment rappelé sur dreuz.info le rôle important que jouent des médias européens dans le processus de détestation d’Israël (« 3e Intifada – Ils veulent encore et toujours anéantir Israël » ; « Les médias européens veulent-ils une troisième Intifada ? » ; voir liens vers sources en bas de page). Certes, la France n’est pas le seul pays au monde à détester Israël, écrivais-je plus haut. Toutefois, la France déploie un véritable excès de zèle lorsqu’il s’agit de diaboliser Israël.
Je continue de penser que la judéophobie a atteint son premier sommet avec la propagande antisémite sous Vichy et que depuis lors, elle a donné l’impression d’avoir changé sur cette question sans avoir vraiment changé. Avec De Gaulle, avec la « politique arabe de la France », avec sa migration mahométane de peuplement, avec ses divers courants « antisionistes », la France, en comparaison d’autres pays occidentaux, bat des records d’israélophobie en particulier et de judéophobie en général. Mais il a une autre raison qui est à l’origine de la diabolisation française d’Israël : la jalousie.
A ce propos, dans Le Figaro, l’excellent et courageux éditorialiste Ivan Rioufol a récemment écrit, à propos de la France et d’Israël (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : « Le déclin de la France exacerbe, chez ses fossoyeurs, la détestation d’Israël. Cette Nation renaissante est également honnie des désabusés. La gauche xénophile est en première ligne pour accabler l’État hébreu ».
Ivan Rioufol : « Il est vrai qu’Israël défend tout ce que la gauche française a renié : la préservation des racines, la transmission de la mémoire, le culte du héros, la fierté nationale, la protection des frontières. Face au pacifisme des ‘humanistes’ – naguère, ils furent nombreux à rejoindre Vichy et la collaboration -, la démocratie israélienne ne craint pas de recourir à la guerre s’il le faut ».
Ivan Rioufol : « Là où l’État, culpabilisé par les minorités militantes, recule devant les intimidations du totalitarisme islamiste importé dans les soutes de l’immigration musulmane, ce petit pays assiégé se bat pour préserver son identité retrouvée. Il ose dire : non. Un mot que la France dépressive va devoir s’approprier pour renaître à son tour. Conjurer la décadence, conduite par quarante ans d’endormissements politiques, invite à s’inspirer du modèle israélien ».
Ivan Rioufol : « La diabolisation d’Israël, portée par ceux qui poussent la France à céder la place aux nouveaux venus, cette diabolisation est proportionnelle à la résistance d’Israël au politiquement correct et à son relativisme. Passer quelques jours au cœur de cet Occident enchâssé dans le Moyen-Orient inflammable suffit pour se convaincre du dynamisme de ce peuple et de son apparente sérénité. Ceci en dépit de la troisième Intifada qui se prépare. L’alerte devant cette pusillanimité est lancée par les Français juifs qui rejoignent Israël. Ils quittent un pays désarmé ».
(Note de Michel Garroté – Israël, un « Occident enchâssé dans le Moyen-Orient » ; en sa qualité d’Etat de droit, de pays libre et démocratique, oui ; pour le reste, le peuple juif israélien ne s’identifie ni avec l’Occident en général ; ni avec les Etats-Unis en particulier ; et encore moins avec l’Europe).
Ivan Rioufol : « Ils étaient 1’800, en 2012, à faire leur aliya, le plus souvent par idéal ; ils seront 7’000, fin 2014, à fuir aussi la nouvelle insécurité causée par la montée de l’antisémitisme musulman. La France est devenue le premier pays d’émigration vers Israël, avant la Russie et les États-Unis ».
Ivan Rioufol : « Les assassinats d’Ilan Halimi, des enfants juifs de l’école Ozar Hatorah de Toulouse et du Musée juif de Bruxelles, ajoutés aux manifestations antisémites parisiennes de cet été et aux attaques de synagogues, sont parmi les faits qui font craindre le pire pour une partie de ceux qui ont gardé la mémoire de ces réveils haineux. Ces actes devraient indigner les antiracistes. Or ils rampent, déjà soumis, devant les islamistes qui en sont les indirects responsables », conclut Ivan Rioufol dans son récent article (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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