mercredi 26 novembre 2014

Djihadistes français : la grande désillusion ?


Les voyages, non contents de former la jeunesse, sont aussi susceptibles de mettre un peu de plomb dans la tête de certains.

L’appel du grand large a toujours été l’apanage de la jeunesse. Marius chez Marcel Pagnol ou Johnny Hallyday avec les mots de Philippe Labro dans « Mon Amérique à moi » : on rêve toujours d’un ailleurs ou d’on ne sait quelle autre « Terre promise ». Avec sa sagesse légendaire, Eddy Mitchell assurait : 
« L’Amérique que j’aime n’existe pas. » On ne le lui fait pas dire. Pareillement, on pourrait ajouter, en guise de codicille, que l’Espagne républicaine d’André Malraux n’était, au choix, qu’un beau rêve ou un vilain cauchemar.
Nos djihadistes français participent finalement du même processus nostalgique. Ainsi seraient-ils de plus en plus amers et plus prompts au retour qu’ils ne l’étaient au départ. Selon rtl.fr« il ne s’agit pas d’un mouvement de masse et le flux n’est pas comparable à celui des départs, mais le phénomène met en lumière la désillusion, la fatigue ou la peur de certains Français partis faire le djihad. »
Toutes proportions gardées et sachant que comparaison n’est pas toujours raison, de plus en plus de brigadistes tendraient à la « remigration » chère à nos amis identitaires. rtl.fr, toujours : 
« Un couple était parti faire le djihad, main dans la main, il y a quelques mois. Seulement, sur place, la jeune femme est tombée enceinte. » Car oui, c’est souvent ainsi que les choses se passent là-bas. Une fois sur place, monsieur sert de chair à canon lorsque vaguement apte au combat, ou fait la plonge lorsque héros sans emploi. Quant à madame, hormis catin à soldats, le casting ne lui laisse que peu de choix.
À propos de ce couple et encore selon la même source : « Sur place, la jeune femme est tombée enceinte. [Pas fatalement des œuvres de son fiancé, NDLR] Aujourd’hui ces deux Français paniquent. Si l’enfant naît en Syrie, il n’aura aucun document, aucun état civil, car l’administration est inexistante. Depuis quelques jours, ils se demandent comment rentrer et ont même contacté un avocat pour savoir ce qu’ils risquent… »
Ce phénomène serait tout sauf anodin. rtl.fr, une fois de plus : « Certains jeunes djihadistes adressent parfois un simple mail : “J’en ai ras le bol, est-ce que vous pouvez m’aider ?” Certains racontent en outre que quitter l’État islamique est un obstacle et qu’il faut l’accord d’un émir qui peut prendre plusieurs semaines. Sans compter enfin la route vers la frontière turque avec les risques des bombardements et le prix des passeurs. »
Finalement, elle n’est pas si mal que ça, la France… Et les voyages, non contents de former la jeunesse, sont aussi susceptibles de mettre un peu de plomb dans la tête de certains. Pas forcément au propre, mais au moins au figuré.

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