Nous demandons simplement que la loi interdisant le port du voile intégral - rendue le 1er juillet 2014 par la Cour européenne des droits de l'homme - soit appliquée... mais leur mépris à tous est total.
Nadine Morano, c’est l’enfant terrible de la République et certainement le cauchemar de l’UMP. Nadine Morano, c’est une ex-ministre que la vue d’une femme voilée sur une plage, dans la France de 2014, offusque.
Et qui, à cette occasion, se fera tancer par Abdallah Zekri, le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie au Conseil français du culte musulman. M.Zekri, ancien membre de l’UMP, qu’il a quittée « après avoir senti monter des discours racistes et de haine. » Rien que cela.
Madame Morano vient d’aggraver son cas. En cause ? Un tweet posté sur le vif. Ce mardi, la vue d’une femme en burqa, gare de l’Est, a profondément irrité l’élue de la République. Interpellant alors cette personne pour lui rappeler la loi, la burqa passa son chemin « dans le mépris le plus total», selon les mots de la députée sur Twitter.
Et en ces temps de vigilance terroriste, faut-il être atteint de paranoïa aiguë pour condamner le port d’un vêtement permettant de ne distinguer que les yeux – et encore – au travers de deux fentes ténues…
Qu’a donc fait Nadine Morano ? Elle s’est rendue séance tenante au poste de la police des transports pour signaler l’infraction. Mais là, tout se complique. D’abord, les policiers lui demandent ses papiers. Après avoir été secrétaire d’État et ministre délégué, et très médiatisée, ne pas être reconnue, cela peut être ressenti comme étrange, sinon blessant.
En outre, quoi de plus légitime qu’une députée européenne rappelle la loi votée le 1er juillet à Bruxelles, interdisant de circuler le visage couvert dans les espaces publics ? Mais le policier ne l’entendra pas de cette oreille, qui écrira à la fin de son rapport : « Une ancienne personnalité serait-elle une citoyenne supérieure aux autres pouvant exiger de fonctionnaires de police qu’ils ferment un poste pour une infraction contraventionnelle non constatée ? » N’était-ce pas précisément ce qui justifiait la présence de Nadine Morano auprès des autorités ?
Alors, de Nadine, on connaît son franc-parler et sa propension à s’émouvoir de façon impulsive. « Très énervée » , « Extrêmement agressive » seront les termes consignés dans le rapport. Un rapport, rédigé par un représentant de la loi, qui ressemble à une charge contre la députée tandis que l’infraction – cause de sa présence au poste – passe pour ainsi dire inaperçue.
Ce que confirment nombre de commentaires sur les réseaux sociaux – complaisamment relayés par Le Nouvel Observateur – raillant les propos de Mme Morano en « détournant » le mépris affiché de la femme en burqa.
Pour exemple : « Scène en Bretagne, je viens de croiser une marée noire à qui je demande de respecter les côtes françaises. Son mépris est Total. » Ou encore : « Je viens de croiser un homme politique gare de l’Est, je lui dis de respecter la loi … son mépris est total. »
Nous demandons simplement que la loi interdisant le port du voile intégral – rendue le 1er juillet 2014 par la Cour européenne des droits de l’homme – soit appliquée… mais leur mépris à tous est total.
Il y a de quoi s’énerver, non ?
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