lundi 20 octobre 2014

Comment j’ai cessé d’être juive orthodoxe......



Élevée dans un milieu ultrareligieux et devenue professeure de sociologie, l’Américaine Lynn Davidman consacre ses recherches à ceux qui, comme elle, ont osé quitter cette communauté très fermée.
La première fois que Lynn Davidman a mordu dans un cheeseburger, relate The New Republic, elle a craint pour sa vie. Sans savoir à quoi s’attendre exactement, elle pressentait qu’un châtiment divin viendrait la punir d’avoir touché à un plat non casher.

Élevée dans un milieu juif orthodoxe à New York, Lynn Davidman s’en est progressivement distanciée jusqu’à devenir professeure de sociologie à l’université du Kansas, et se consacrer largement à l’étude de communautés semblables à celle dont elle est issue. Le magazine américain The New Republic l’a interviewée à l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage, Becoming Un-Orthodox : Stories of Ex-Hasidic Jews 

[Cesser d’être orthodoxe : histoires d’anciens juifs hassidiques (pas traduit en français)]. Elle y dresse les conclusions de son enquête auprès de 40 personnes qui, comme elle, ont un beau jour quitté le milieu hassidique.

Ni appui ni repères

Dans ces communautés, "on a appris à se comporter décemment, explique Lynn Davidman. Cela implique d’opter pour des vêtements couvrants, mais aussi de parler à voix basse, de ne pas porter de couleurs voyantes et, de façon générale, de ne pas attirer l’attention". Garçons et filles sont éduqués séparément, les journées sont ponctuées de prières et de rituels.

En sortir "demande énormément de courage, de tripes et de jugeote, analyse-t-elle. Le principe de la communauté est de maintenir ses membres le plus loin possible du monde laïque – perçu comme polluant". Ceux qui envisagent de prendre leurs distances craignent d’être exclus par leurs proches et de jeter l’opprobre sur leur famille. Hors de la communauté, ils savent qu’ils n’auront ni appui ni repères : "Ils n’ont pas appris de métier. Les hommes ont étudié en yiddish, les femmes n’ont pas fait d’études supérieures."

Doutes déclencheurs

Généralement, ces "ex-hassidiques" ont moins de 25 ans quand ils quittent leur communauté, car, une fois marié et parent, il est beaucoup plus complexe de rompre avec son milieu. Leurs doutes découlent généralement "d’un événement dans leur enfance qui ne correspondait pas à l’idéal hassidique. [...] Certains ont subi une agression verbale, physique ou sexuelle. D’autres ont des parents dont le niveau de ferveur diffère, ou encore des cousins non religieux." Face à ces contradictions, ils remettent en question les principes qui leur ont été enseignés.

Quitter une religion n’est pas simplement une question de perte de foi de rejet.
Pour beaucoup, cela implique des changements spectaculaires des routines quotidiennes et des habitudes personnelles.

Davidman base son analyse sur des conversations approfondies avec quarante personnes ex-hassidiques. Les comptes rendus de ces conversations indiquent une grande crainte, de l’angoisse et un sentiment de danger conséquence du départ d’une communauté qui est enclave fortement limitée.

Beaucoup d’entre ceux qui ont été interviewés ont dit de se sentir marginaux dans leurs propres communautés ; ressentir de la tension dans leurs maisons une impression de mort, de divorce, ou des différences religieuses profondes avec leurs parents ; de la violence verbale, sexuelle, physique expérimentée ; ou exprimé avec une conscience aiguë d’inégalité de genre, des vies dissemblables de leurs parents laïcs avec entre autres des émissions de télévision interdites, des films, des sites Web et des livres. Le devenir de non orthodoxe implique beaucoup de choses.

JForum.fr

http://www.jforum.fr/forum/israel/article/comment-j-ai-cesse-d-etre-juive

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